Relation, Islam, Occident, terrorisme, confrontation, interpénétrations culturelles
Avec l'éclatement du monde bipolaire, les relations internationales sont entrées dans une dynamique de fragmentation, dont la plus radicale théorie est celle du « Clash of civilisations » de 1996 par Samuel Huntington qui annonce la séparation géopolitique du monde en huit blocs culturellement hermétiques. Si cette dernière, dans un monde qui tend à se globaliser, peut sembler excessive dans son idée d'absence totale de porosité entre les cultures, elle révèle néanmoins un malaise prégnant, mis à jour par la décentralisation mondiale post Guerre froide. Ainsi, l'essor des stigmatisations et des amalgames traduisent une certaine incompréhension entre les différentes cultures. On observe ainsi, dans les relations entre Islam et Occident, d'une part une diabolisation de l'Occident par des théories simplistes de l'idéologie islamiste et d'autre part de nombreux préjugés occidentaux sur l'islam. Ainsi, la confusion occidentale entre l'Islam – islâm issu de salâm et voulant dire « paix » – qui est la religion, voire la civilisation musulmane et l'Islamisme, qui est une doctrine politique radicalisée depuis le XXe siècle et prônant l'application de la Charia comme unique source du Droit, traduit cette incapacité récurrente à comprendre l'Autre. Si l'on veut exprimer les caractéristiques des relations entre Islam et Occident, il convient tout d'abord de noter que le premier peut être considéré sous deux angles d'approche.
[...] Éléments d'une réflexion autour des fondements revue Outre-Terre en 2006 Islam-Occident : la confrontation ? [...]
[...] Les Occidentaux sont entrés en contact avec la pensée grecque grâce aux traductions faites par les Arabes à l'époque médiévale. La traduction scientifique de l'héritage grec s'est faite en deux mouvements : tout d'abord la traduction du grec à la langue arabe, ensuite celle de l'arabe en latin, langue occidentale. Gabriel Martinez-Gros explique ainsi que ce contact avec l'héritage antique via la langue arabe a permis aux Occidentaux d'accéder véritablement à la connaissance du sens du monde surtout d'un point de vue scientifique avec l'astronomie, l'astrologie, les mathématiques, la médecine, la physique, mais également la philosophie notamment l'œuvre d'Aristote. [...]
[...] Selon lui, après l'établissement philosophique de la Mort de Dieu on serait plutôt aujourd'hui dans celle de son retour. Michel Onfray prône alors un athéisme argumenté, solide et militant. Dans une interview télévisée du 14 janvier 2009, il affirme que L'Occident s'est terminé et le met en face d'un islamisme grandissant Selon lui, l'Occident endetté et dépendant de l'Asie va progressivement être déchu, accompagné par ses valeurs issues des Lumières et son matérialisme prégnant. Les analyses du philosophe ont suscité de nombreuses controverses pour leur caractère trop simpliste et réducteur. [...]
[...] On peut effectivement lui opposer ses parallélismes trop rapides entre Occident et Christianisme, entre islam et excision, et entre terrorisme et défense des valeurs. L'évocation d'Hegel et de la survie des civilisations par le sacrifice des individus les composant caractéristique de l'islam actuelle pour Onfray omet l'omniprésente manipulation des individus embrigadés dans des actes terroristes. Il semble en effet difficile de comparer un individu libre de sa pensée et de ses actes qui se sacrifierait pour sa patrie à un individu auquel l'information est orientée voire détournée et auquel on offre une vie meilleure contre un sacrifice. [...]
[...] Ainsi, si les croyances personnelles perdurent, la religion ne structure presque plus la société et n'est progressivement plus source de légitimité. Il affirme également dans La religion dans la démocratie qu'« autour des années 1970, nous avons été soustraits sans nous en rendre compte à la force d'attraction qui continuait à nous tenir dans l'orbite du divin Bien que cette idée soit contestable en dehors du cas français, il est vrai que la tendance occidentale est à l'éloignement de l'Église et de l'État, ce qui n'est a priori pas le cas des pays musulmans. [...]
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