Les Images Rupestres en Amérique du Nord - publié le 18/08/2006

Extraits

[...] Le style de l'art rupestre de la Colombie britannique a été fortement influencé par les pétroglyphes du Grand Bassin. Les conditions naturelles des Etats du Nevada, de l'Utah, de l'Oregon et d'une partie considérable de la Californie faisant partie du Grand Bassin sont fort rigoureuses. C'est là cependant, parmi les grands déserts salins aux sources d'eau potable très rares, que des tribus d'Indiens dénommés «Diggers» (Fouisseurs) ont créé au long des siècles un art pariétal monumental très caractéristique. Ces tribus nomades ont laissé sur les rochers et les pierres, qui avoisinaient leurs demeures creusées à même la terre, des images d'animaux, des effigies anthropomorphes de guerriers et d'esprits redoutables, de même que d'innombrables dessins géométriques: cercles, spirales, rangées de creux circulaires, méandres. [...]

[...] Commençons notre bref aperçu des monuments de l'art rupestre de l'Amérique du Nord par l'Alaska. Les pétroglyphes des autochtones de ces régions, Eskimaux et Indiens, se différencient nettement. Si les dessins eskimaux sont sobres et quelque peu conventionnels, les Indiens de l'Alaska, par contre, prennent plus de liberté dans leur création; ils tentent de représenter les visions mystiques des chamans, de figurer des êtres mythologiques et montrent une prédilection marquée pour les ornements curvilignes. Les dessins trouvés dans les régions de l'Alaska, situées le plus au nord, ne sont pas considérés comme très anciens, car ce sont des ornements géométriques tracés avec la pointe d'un objet métallique qui pourrait être un couteau (ces dessins ayant forme de réseaux de lignes parallèles ont été découverts par des géologues sur un bloc erratique de grès isolé au pied de la chaîne de Brooks). [...]

[...] On y trouve le plus souvent des représentations d'animaux: boucs, rennes, hiboux (du type du hibou «Spedis» que l'on représentait par un simulacre cordiforme doté d'ailes), poissons, traces d'ours. Parmi les autres sujets: le soleil, des figurines anthropomorphes avec une auréole au- dessus de la tête et des effigies de jumeaux. Les jumeaux étaient dans la plupart des cas tracés à la peinture. Les mythes des jumeaux étaient au moins aussi répandus chez les Indiens de la Colombie britannique que dans l'Ancien Monde, notamment en Sibérie. Un monument rupestre particulièrement intéressant de la Colombie britannique est l'ensemble de pétroglyphes de la région de Long Narrows. [...]

[...] Grant, paru en 1967, est consacré à l'ensemble des problèmes de l'art rupestre de l'Amérique du Nord[3]. Les abondantes données réunies par les chercheurs américains et canadiens ont permis de démentir les théories qui avaient cours antérieurement au sujet de l'origine des figures pariétales de l'Amérique du Nord. Les travaux de chercheurs comme U. Stewart[4] et C. Grant démontrent que ces figures sont l'oeuvre des Indiens d'Amérique eux-mêmes et non pas d'intrus mythiques venus de Grèce, de Chine, de Rome, d'Egypte ou d'ailleurs. [...]

[...] Les sujets principaux des pétroglyphes d'Amérique du Nord présentent un intérêt certain. On y retrouve souvent des sujets particuliers. Certains, comme la l'«oiseau-tonnerre» ou l'aigle», proviennent d'une des versions de légendes mondiales, d'autres sont étroitement liés au folklore proprement indien. Les monuments de l'art rupestre où figurent des représentations gravées ou tracées de main humaine sont largement connus. Les premiers dessins de ce genre ont fait leur apparition en France il y a environ 30 mille ans. Les aborigènes d'Australie laissaient sur les pierres et les rochers des contours et des empreintes de mains. [...]