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La réorientation professionnelle : quelle réorientation pour les jeunes diplômés ? Quels regards les entreprises portent-elles sur la réorientation ?

Une étude de l'Apec publiée en septembre indique que 14 % des jeunes diplômés se réorientent, certains de manière radicale, dans les 2 ans après l'obtention de leur diplôme. Un sentiment négatif les habite depuis le baccalauréat jusqu'à leur insertion professionnelle : des voies sélectionnées par les parents, par l'entourage, des projets flous... L'Apec recense 5 types de réorientation - la réorientation choisie, la réorientation stabilisatrice, la réorientation salvatrice, la réorientation opportune et la réorientation continue - et précise le regard que les recruteurs portent sur les jeunes diplômés réorientés.

La réorientation professionnelle : quelle réorientation pour les jeunes diplômés ? Quels regards les entreprises portent-elles sur la réorientation ?

Credit Photo : In Wego

L'étude de l'Apec, intitulée La réorientation professionnelle en début de carrière et menée auprès de jeunes diplômés de 2013 et d'entreprises, montre que 14 % des jeunes diplômés changent de voie dès le début de leur carrière, c'est-à-dire 2 ans après avoir obtenu leur diplôme.

Un sentiment de frustration dès le baccalauréat

Selon cette enquête menée en avril et mai dernier, ces jeunes diplômés se sont sentis frustrés dès le baccalauréat, incités par leurs parents à choisir la voie qu'ils avaient prévu pour eux plutôt que d'écouter leurs propres envies. Ce sentiment négatif se poursuit jusqu'à l'insertion dans la vie professionnelle qui concrétise leur déception. Ils vont alors décider de se réorienter profitant de leur jeunesse afin de corriger le tir. Interrogés sur le regard qu'ils portent sur leur réorientation, certains jeunes diplômés la considèrent comme étant organisée et réfléchie, tandis que d'autres la vivent comme une période de remise en question. Malgré ces divergences, ils portent beaucoup d'espoir sur cette réorientation, synonyme d'amélioration.

5 types de réorientation professionnelle

Suite à des entretiens avec ces jeunes diplômés, l'Apec a recensé 5 types de réorientation qui diffèrent selon le profil et les choix personnels des jeunes :

- la réorientation choisie concerne des jeunes pour qui l'insertion professionnelle a été le déclic, ils ont pris conscience de la réalité du marché du travail. Cela s'est illustré par des difficultés à trouver un emploi ou encore par un décalage entre ce qu'ils ont appris durant leurs études et l'application de leur connaissance en situation réelle.

Pour mettre en oeuvre leur réorientation, ils ont pris le temps de réfléchir et de chercher leur nouvelle voie et ont parfois suivi une formation diplômante, à la recherche d'un épanouissement professionnel. Ils font primer un emploi adapté à leurs valeurs et à leur personnalité par rapport à un emploi qui leur apporterait une stabilité financière et un statut social.

L'enquête a montré que les jeunes qui se sont réorientés par choix ont opté pour des postes à forte dimension humaine tels que professeur des écoles, enseignant et sage-femme.

- la réorientation stabilisatrice concerne les jeunes diplômés qui ont cherché un emploi pendant un certain temps et qui ont constaté un manque de débouchés dans leur secteur de prédilection. Ils se sont ainsi réorientés suite à cette contrainte.

Dans la plupart des cas rencontrés, les entreprises dans lesquelles ils travaillaient leur ont fait suivre une formation en interne afin d'accéder à un nouveau poste. Certains se sont réorientés suite à l'occupation d'un emploi alimentaire.

Les jeunes de ce type de réorientation recherchent un épanouissement personnel et une stabilité par opposition à l'épanouissement professionnel.

- La réorientation salvatrice concerne les jeunes diplômés dont le parcours, l'expérience personnelle ou professionnelle ont été difficiles. Ils ont généralement suivi la voie choisie par leur famille en bridant leurs propres désirs et peuvent avoir été fragilisés par une maladie ou un échec, cela les a affectés au niveau psychologique. Certains évoquent même une destruction.

Ils sont à la recherche d'un emploi stabilisateur aussi bien du côté matériel qu'émotionnel pour se reconstruire et se façonner une identité professionnelle.

- La réorientation opportune concerne les jeunes qui ont rapidement pris une décision suite à une opportunité à saisir dans leur entreprise ou à la suite d'une rencontre professionnelle. Pour ce faire, ils ont suivi une formation en interne et exercent une fonction nouvelle ou proche de leurs passions.

- La réorientation continue concerne les jeunes diplômés qui se sont réorientés à de multiples reprises, insatisfaits de leurs postes en raison du salaire, des conditions de travail ou des fonctions exercées. Ils ne parviennent pas à trouver une voie satisfaisante. ¾ d'entre eux ont déclaré qu'un nouveau changement d'orientation pourrait avoir lieu.

La réorientation choisie et la réorientation stabilisatrice sont les types qui ont regroupé le plus de jeunes diplômés lors de cette étude.


Le regard des entreprises sur la réorientation des jeunes diplômés

Bien que les recruteurs sont plutôt ouverts à la réorientation des jeunes diplômés, car ils se sont eux-mêmes réorientés ou ont connu des proches dans cette situation, en pratique, l'embauche de jeunes diplômés réorientés se fait rare. En effet, les entreprises ont tendance à recruter des jeunes dont les profils sont linéaires et liés au poste convoité et filtrent cette catégorie de jeunes diplômés.

Selon les recruteurs, les jeunes diplômés réorientés leur paraissent moins lisibles et leur embauche constitue un risque pour l'entreprise. Ils pensent que leurs candidatures sont réalisées par dépit et doutent de leurs motivations et de leur investissement à long terme au sein de l'entreprise. Ils craignent également que les jeunes diplômés se sentent sous-employés ; leur niveau élevé d'études ne s'appliquant plus au nouveau domaine qu'ils souhaitent intégrer, et craignent donc une démotivation de la part de ces candidats.

L'étude révèle que les recruteurs portent un meilleur regard sur les jeunes diplômés ayant suivi une formation pour accéder au nouveau poste. Ils sont perçus comme courageux et ayant la capacité de prendre des initiatives pour se sortir de difficultés. Ceux qui n'ont pas suivi de formation sont en revanche beaucoup moins valorisés aux yeux des recruteurs. Ils ne pourront ainsi pas exercer un métier qui nécessite un diplôme d'État ou un savoir-faire particulier.

L'on note que l'insertion de ces jeunes diplômés est moins difficile dans les milieux où l'offre est plus forte que la demande, dans les domaines dans lesquels ce sont les entreprises qui démarchent les diplômés. C'est le cas dans le secteur informatique ou pour des postes qui requièrent une compétence précise ou ceux qui nécessitent peu de qualification.

Sources : Apec, La réorientation professionnelle en début de carrière, 2015

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