C. DEJOURS aborde le sujet de la souffrance dans ce qu'elle a d'appauvrissant à travers divers exemples historiques, en partant du mouvement ouvrier et du rapport entre travailleurs, patrons et Etat. Il veut faire apparaître des vécus différenciés et irréductibles les uns aux autres, qui rendent compte des expériences concrètes. Il cherche à mettre au jour ce qui, dans l'affrontement de l'homme à sa tâche, met en péril sa vie mentale.
Ainsi, il parcourt à travers ces divers exemples, les différentes organisations de travail du 19ème siècle à nos jours et analyse en quoi elles sont contraignantes ou pas à la santé psychique de l'Homme. L'évolution des conditions de vie et de travail ne peut être dissociée du développement des luttes et des revendications ouvrières en général.
Le front de la santé n'a progressé que grâce à une lutte perpétuelle.
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Sommaire de la fiche de lecture
Résumé de l'ouvrage
Essai de psychopathologie du travail
Méthodologie en psychopathologie du travail
Addendum 1993 : de la psychopathologie à la psychodynamique
Une nouvelle organisation du travail, une peur grandissante
Une nouvelle organisation du travail, une concurrence grandissante, une solidarité absente
Cependant le travail, une source de plaisir possible
De plus en plus, on se pose la question de la souffrance au travail
Ainsi, on utilise la psychodynamique du travail comme instrument de révélation
On remarque que les individus ont des mécanismes de défense indispensables aujourd'hui banalisés
Et que ces mécanismes de défense sont défaillants au bout d'un certain temps
En fin de compte, quelle est la solution au traitement de la souffrance, comment agir ?
Extraits de la fiche de lecture
[...] Exploitation de la peur Il existe une certaine ignorance des ouvriers concernant les risques du métier qui n'ont jamais été prévus. De même chez les cadres qui ignorent le fonctionnement de l'entreprise et ses installations. Quand survient un accident qui n'a pas été prévu, le plus souvent ce n'est pas par défaut de précaution mais parce que personne n'en avait auparavant l'expérience. Cette ignorance qui recouvre le fonctionnement de l'entreprise joue un rôle fondamental dans la constitution du risque et dans la peur des travailleurs. [...]
[...] Les employés perdent tout repère. Le harcèlement moral L'interprétation de la conduite de l'agresseur comme jouissance relevant spécifiquement de la perversion est propre à la France. Dans la plupart des autres pays, on l'interprète comme une dérive des formes de management sous le nom de mobbing. Ce qui a changé c'est l'absence de solidarité de la part des collègues de la victime. Les décompensations psychopathologiques consécutives au harcèlement sont conséquence d'une pathologie de la solitude liée à la déstructuration des stratégies collectives de défense contre l'injustice. [...]
[...] La théorie en psychodynamique du travail soutient la centralité du travail vis à vis de la formation de la subjectivité. C. DEJOURS aborde le sujet de la souffrance dans ce qu'elle a d'appauvrissant à travers divers exemples historiques, en partant du mouvement ouvrier et du rapport entre travailleurs, patrons et Etat. Il veut faire apparaître des vécus différenciés et irréductibles les uns aux autres, qui rendent compte des expériences concrètes. Il cherche à mettre au jour ce qui, dans l'affrontement de l'homme à sa tâche, met en péril sa vie mentale. [...]
[...] D'après le discours des ouvriers, ces conditions sont nocives pour le corps. Le rapport corps - conditions de travail ont des répercutions sur le niveau mental, charge psychique inhérente au travail dangereux. La peur relative au risque peut être amplifiée par la méconnaissance des limites exactes de ce risque ou par ignorance des méthodes de prévention efficaces. Les ouvriers ont le sentiment pénible que l'usine est susceptible d'échapper à tout moment à leur contrôle. Ils ne sont jamais débarrassés de la tension nerveuse. [...]
[...] - Dans le contenu significatif du travail par rapport à l'objet entrent la vie passée et présente du sujet, sa vie intime et son histoire personnelle. Même si l'engagement personnel dans le but social de la production n'est pas possible, il n'y a jamais de neutralité des travailleurs par rapport à ce qu'ils produisent. Le rapport est le plaisir ou le déplaisir. Reste la signification relationnelle du travail hors de l'usine, le travailleur peut parler de sa tâche, parfois il préfère cacher à autrui le contenu de son travail. [...]