Le bilan de la Première Guerre mondiale

Extraits

[...] L'expression directe du champ de bataille inspire des œuvres sur l'horreur des combats et sur la mort omniprésente. Cette douloureuse expérience débouche sur la remise en question de cette civilisation qui a permis ces horreurs et sur des prises de positions pacifistes et antimilitaristes. Pour les mutilés, la paix ne peut-être durable que si l'on éduque la jeunesse dans l'horreur de la guerre et sans remettre en cause l'attachement à la patrie, ils présentent à la jeunesse un programme d'éducation qui présente toutes les souffrances physiques et morales des combattants. [...]

[...] Dès le lendemain de la guerre, des régimes autoritaires s'installent en Europe centrale et orientale (Hongrie, Pologne). En Italie et en Allemagne, le régime parlementaire est tenu pour responsable de l'humiliation nationale et des difficultés de l'après-guerre. Dans les pays à tradition démocratique, on aspire à restaurer la démocratie libérale après les entorses faites au libéralisme pendant le conflit (intervention de l'état dans l'économie et la mise en veille des rapports parlementaires.) En France, on supporte mal l'autoritarisme de Clemenceau, en Grande Bretagne, la volonté de retour aux procédés classiques de la vie parlementaire entraîne la chute du gouvernement de Lloyd George. [...]

[...] Le scandale de leur enrichissement provoque dans tout l'après-guerre un vaste sentiment de désapprobation. L'appauvrissement touche surtout: les détenteurs de revenus fixes car l'inflation frappe avant tout les petits rentiers, les retraités, les vieux travailleurs et les salariés car les salaires n'augmentent pas aussi vite que les prix (le pouvoir d'achat baisse de 25% en Italie et en Allemagne). Il atteint aussi l'épargnant qui avait placé ses sous en bons d'emprunt russe que le nouvel état russe refuse de rembourser. [...]

[...] Cette dépendance envers les autres pays s'est accrue pendant le conflit du fait de la baisse des rendements agricoles. Tout le continent américain mobilise son agriculture pour contribuer à l'alimentation en grain de l'Europe. Les colonies en font autant pour leur métropole. L'élevage a aussi souffert. L'Europe en guerre a du acheter ce qui lui manquait pour combattre : houille, acier, pétrole et armes. Avant la guerre, elle vendait ses produits industriels au monde, maintenant elle doit recourir à de coûteuses importations. [...]

[...] Les USA ont accrus leur flotte commerciale pour effectuer le transport que la flotte anglaise n'assure plus. Cette flotte devient un outil d'expansion commerciale, notamment vers l'Amérique du sud. Ils concurrencent la GB dans son rôle d'entrepôt du monde et de plaque tournante du commerce de redistribution d'un grand nombre de produits. New-York supplante Londres et devient la première place financière du monde. Le dollar concurrence la livre sterling comme monnaie d'échange international. III) Le déclin de l'influence européenne dans les colonies Les colonies ont participé, volontairement ou non, à l'effort de guerre. [...]