Au tournant des années 1790 et 1800, le philosophe et écrivain allemand Schlegel emploie l'adjectif "romantique" pour définir une sensibilité et un art propres aux peuples du Nord, et pour le distinguer de l'art classique de ceux qui ont suivi les modèles de l'antiquité gréco-romaine. Cette distinction (Nord, tradition populaire et classique, peuples du midi, tradition antique) est reprise par Mme de Staël, dont Schlegel est devenu l'amant en 1804. (Fille de Necker, son célèbre ouvrage « De l'Allemagne », paru en 1810 est saisi par Napoléon, et reparait à Londres en 1813 et à Paris en 1814 après la chute de Napoléon). Dès lors, les romantiques sont les écrivains qui s'affranchissent des règles de composition et de style établies par les auteurs classiques. Il ne s'agit pas seulement de distinguer 2 écoles artistiques, ce qui importe, c'est la place de ce débat dans la grande recomposition intellectuelle, politique et sociale, qui se produit en Europe après la Révolution française.
...
Sommaire du cours
De la contre-révolution au libéralisme
Une réaction contre Les Lumières
Une culture de guerre ?
Un mouvement européen
Retours à la religion
L'appel de la sensibilité
Fonctions sociales et politiques
Un nouveau partage du temporel et du spirituel
Liberté, démocratie, élan humanitaire
Chants de liberté
Romantisme social, socialisme romantique
Extraits du cours
[...] Le travail y sera agricole. A la différence de Saint Simon, Fourier croit que Dieu a voulu que les hommes ne consacrent qu'1/4 de leur temps à l'industrie, le reste, c'est l'agriculture. Tout cela est caractérisé par une très grande circulation. Pas seulement le voyage en Europe, mais la circulation entre les arts et les espaces sociaux. Pour symboliser cela, Franz Liszt, né en Hongrie (dans l'empire d'Autriche), mort à Bayreuth (dans l'empire allemand) et écoutons une pièce qui montre ce qu'il doit avoir de défi, de sorcier dans l'artiste romantique. [...]
[...] À gauche, en costume albanais, à droite, sur son lit de mort, nu comme un héros antique dont il a la couronne de laurier Héros antique, héros moderne, classique par la forme de ses écrits, romantique par la destinée qu'il a connue et l'image qu'il s'est construite, Byron incarne bien les ambivalences du romantisme et elles sont à leur comble dans le philhellénisme où se retrouvent aussi bien les partisans de la liberté pour les grecs que les défenseurs de la chrétienté contre les turcs. La dimension religieuse de cette mobilisation est évidente. [...]
[...] En voulant montrer que si l'humanité marche vers le progrès, c'est grâce aux lumières distribuées par la religion. Langlois a analysé tout ce qu'apporte le christianisme : - Rencontre inespérée de la religion et de la littérature - Renouvellement de l'apologétique par l'histoire et le sentiment - Retour d'une noblesse éprouvée, par la révolution, par l'émigration - Retour au catholicisme, religion de tous ses pères C'est aussi une ?uvre d'anticipation. Ainsi, ce n'est qu'après 1830 que l'héritage artistique du Moyen-âge est définitivement incorporé dans le patrimoine national et que son héritage religieux est ouvertement revendiqué par l'église catholique. [...]
[...] Elle ne revient à Paris que pour y mourir, le 14 juillet 1817. Et ne peut donc pas assister au grand mouvement européen de sympathie en faveur des grecs qui se soulèvent en 1821 pour obtenir leur indépendance. A nouveau, ce mouvement est composite et contradictoire puisqu'il réunit aussi bien des monarchistes que des républicains, des sympathisants de pays qui ont été en guerre les uns avec les autres quelques années auparavant. Le temps n'est plus où le romantisme s'affirme (comme auparavant) par un esprit national populaire contre un classicisme assimilé à l'imitation forcée des modèles antiques. [...]
[...] Personnage emblématique. Le mot humanitaire se diffuse à cette époque, en relation avec celui d' utopique que l'on a associé à ce 1er socialisme, dit longtemps socialisme utopique. Fils de marchand de draps de Besançon, il commence comme voyageur de commerce et visite des fruitières, institutions typiques de Franche-Comté où des paysans se regroupent pour fabriquer et vendre leurs fromages. Il en tire des réflexions sur les vertus de la coopération, des coopératives. Cela le conduit à concevoir un système qu'il propose dans son livre : voir ci-dessus. [...]