Par le traité de Francfort, en 1871, la France abandonnait juridiquement l'Alsace et une partie de la Lorraine à savoir la Moselle On peut alors se demander comment les habitants de l'A-L vont faire face à ce nouveau changement d'identité nationale, changement d'autant plus pénible qu'il s'effectue après 4 années d'affrontements mais surtout après presque un demi-siècle d'influence allemande. Nous allons donc voir la situation de l'A-L à l'aube de la première guerre mondiale, puis dans une deuxième partie comment cette région va vivre cet épisode qui la met dans une position délicate de par sa situation géographique et ses antécédents historiques. Enfin, nous verrons comment cette région va se réintégrer difficilement à la France en se mobilisant pour conserver ses droits acquis face à un gouvernement qui multiplie les maladresses
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Sommaire de l'exposé
L'Alsace-Lorraine à l'aube du premier conflit mondial
Une terre d'empire
Une A-L germanisée
Une vision faussée de l'AL
La remise en cause de la première guerre mondiale
L'Alsace-Lorraine dans le combat
Les changements dans la politique allemande
L'accueil des français
Une maladroite francisation de l?AL
Le particularisme alsacien-lorrain
Le malaise alsacien et lorrain
Extraits de l'exposé
[...] On les chassait donc sans aucune considération et ils subirent même de véritables humiliations en particulier à Strasbourg où ils passaient le pont Rhin sous les insultes et les jets de pierre de la foule. A ces expulsés s'ajoutent environ allemands qui partirent volontairement ainsi qu'un nombre difficile à déterminer d'alsaciens de souche qui ont estimé ne pas pouvoir s'adapter à cette nouvelle situation. Cet exode concerne au total personnes. Ces exilés, surtout des fonctionnaires, des intellectuels et des religieux, furent remplacer par des français de l'intérieur et des anciens émigrants d'avant 1914, qui arrivèrent dans un pays qu'ils ne connaissaient ou ne reconnaissaient pas. [...]
[...] L'Alsace-Lorraine 1914-1920 Par le traité de Francfort, en 1871, la France abandonnait juridiquement l'Alsace et une partie de la Lorraine à savoir la Moselle. Les Alsaciens et les mosellans avaient alors la possibilité d'opter pour la France à condition de quitter leur département sinon ils se voyaient octroyer automatiquement la nationalité allemande. Malgré ce dilemme, ce sont tout de même près de alsaciens et mosellans qui émigrèrent en France. Parallèlement, environ allemands sont venus se fixer dans la région. Ce brassage culturel après ce changement de nationalité forcé a bouleversé une première fois la vie des alsaciens et des lorrains. [...]
[...] Ainsi, à la veille du conflit mondial l'opinion publique française a donc une vision faussée d'une AL attendant avec impatience l'arrivée des soldats français chargés de les libérer. II. La remise en cause de la première guerre mondiale 1. L'Alsace-Lorraine dans le combat Pendant quatre ans, l'AL va se trouver au c?ur du conflit. Après la déclaration de guerre, on assiste à la mobilisation de près de alsaciens et lorrains dans l'armée allemande et le départ des personnalités et familles les plus compromises. [...]
[...] L'Alsace-Lorraine à l'aube du premier conflit mondial 1. Une terre d'empire Lors de son rattachement à l'Allemagne en 1870, l'A-L devient une propriété de l'Empire. Mais le statut germanique ne satisfait pas une population qui souffre d'être considérée comme des allemands de seconde classe (car ils restent toujours sous la tutelle indirecte du Kaiser). C'est pourquoi ils aspirent à plus d'autonomie ou tout au moins à développer l'individualité alsacienne et lorraine dans le cadre allemand. Cette prise de position conduit donc à une révision constitutionnelle en 1910 qui voit les forces politiques alsaciennes et lorraines (c'est-à-dire le centre, catholique, les libéraux, protestants et les socialistes) s'opposer sur le statut à accorder à leur région (autonomie authentique, incorporation à l'Allemagne ou république dans le cadre allemand). [...]
[...] Des règles différentes régissaient également l'organisation judiciaire. En effet, les greffiers étaient des fonctionnaires alors qu'en France ils devaient acheter leur charge. Enfin, le droit local se caractérise par les héritages allemands au niveau social dont la législation était nettement plus progressiste pour les salariés, le statut des fonctionnaires plus avantageux et modernes. Ainsi, les salariés alsaciens et lorrains bénéficiaient de 2 jours fériés supplémentaires et portaient leurs revendications sur le maintient du système mis en place à l'époque par l'Allemagne. [...]