La « Britishness » dans le monde britannique (1815-1931)
Résumé de l'exposé
Depuis l'Acte d'Union de 1801, donnant naissance au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, l'espace dominé par Westminster est non plus anglais, mais britannique. Dès lors, l'élaboration d'une identité proprement britannique s'impose. En effet, il se développe, alors, chez les élites un véritable sentiment d'appartenance à une communauté britannique, incarnée par la notion de « Britishness ». Cependant, le monde britannique de 1815 à 1931 s'est transformé. Simple Royaume unifié en 1815, il se double, au cours de la période d'un empire formel et informel.
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Sommaire de l'exposé
La construction et exportation de l'identité britannique de 1815 à 1870
La « Britishness » une identité qui prend toute son ampleur dans un cadre impérial : 1870-1914
Une « Britannité » redéfinie : 1914-1931
Extraits de l'exposé
[...] Repenser à nouveau face à l'émergence de contre modèle identitaire, elle ne semble plus se comprendre dans un cadre impérial. À vrai dire, la Britishness semble s'exprimer à travers le Commonwealth des nations. Dès lors, même si elle recouvre les mêmes idéaux, il semble clairement évident que la définition de la Britannité ait évolué de 1815 à 1931. Les Britanniques délaissant leur position de domination dans une perspective de coopération garantissent, alors, le maintien d'une influence britannique sur un espace toujours mondial. La Britannité semble encore trouver un certain écho, aujourd'hui. [...]
[...] La Britannité va être ensuite exportée au-delà de la Grande-Bretagne à travers les missions civilisatrices et les premières immigrations des élites britanniques. La conversion des Britanniques à l'impérialisme dès 1870 donne, alors, un nouveau souffle à la notion de Britannité. II : La Britishness une identité qui prend toute son ampleur dans un cadre impérial : 1870-1914 Les inquiétudes des élites britanniques du premier XIXème siècle au sujet de la modernité économique et scientifique n'ont plus cours lorsque cette dernière permet la suprématie mondiale, à travers la constitution d'un empire extranational dès 1870. [...]
[...] Elle affiche, fièrement, au monde un modèle économique et politique cohérent. Cependant il ne faut tout de même pas imaginer que ce modèle est l'objet d'un consensus au sein même du pays. En vérité de 1815 à 1850, face aux bouleversements induits par la Révolution industrielle (bouleversements économiques, progrès scientifiques, interrogations sociales, politiques, environnementales) la classe politique britannique et les intellectuels s'interrogent sur le devenir social, économique, politique de la Grande-Bretagne. Ils définissent, alors, peu à peu, les bases de la Britishness L'identité de la Grande-Bretagne : un objet de débat Interrogations d'ordre économique : thèses utilitaristes et libérales Interrogations sociales et politiques : classe ouvrière, démocratisation du système électoral Interrogations religieuses, scientifiques et philosophiques : foi et doute dans le progrès, nostalgie et culte du passé, exotisme 2. [...]
[...] Ainsi, les organisations conservatrices, telles que la Primose league ou encore la Federation league se font le relais de cette idéologie alors que les grands artistes et intellectuels, eux, n'ont de cesse de louer les héros de l'Empire Comme nous l'avons vu plus haut, l'immigration participe à la propagation de l'identité britannique dans l'Empire. Elle s'affirme également comme un vecteur d'identité efficace au sein de l'Empire informel. En effet, nous pouvons aisément remarquer une immigration intensive du Royaume-Uni pour cet espace, composé de l'Amérique latine, des États-Unis ou encore de la Chine. Face à la Grande Famine entre 1845 et 1849, un nombre important d'immigrés irlandais trouvèrent refuge aux États- Unis, par exemple. Cette immigration associée à d'intenses relations économiques permet indirectement la propagation de modes de vie, d'idéaux et de valeurs britanniques. [...]
[...] En vérité, cette région ne semble pas être rattachée en profondeur à la Britannité. Au départ autonomistes puis indépendantistes à partir de 1916, les Irlandais ne sont que très peu intégrés au Royaume-Uni. Ils ne semblent pas s'identifier à une notion de Britannité, tel que le prouve la création de la Gaelic League en 1893, prônant le retour à une culture irlandaise. En vérité, l'Irlande semble être liée à la Britannité uniquement par la couronne britannique, avec laquelle elle est rattachée depuis 1541. [...]