Le chartisme est un mouvement britannique, né en 1836, que l'historien François Bedarida définit comme étant « le plus profond et le plus riche mouvement populaire d'émancipation qu'ait connu l'Angleterre moderne ». C'est à ce qualificatif d'émancipation qu'il convient de s'intéresser, en effet si l'Angleterre est alors devenue la première puissance mondiale et s'est fortement enrichie, il n'en va pas de même pour une large frange de sa population qui demeure dans la pauvreté et qui ne bénéficie pas de l'extension de la démocratie. Ce sont ces classes populaires qui vont se révolter et se regrouper au sein du mouvement chartiste. Dès lors, il faut s'interroger sur ce qu'est vraiment ce mouvement « d'émancipation », est-ce que ces masses populaires souhaitent une Révolution, un changement brutal et violent de l'ordre social et politique, ou bien est-ce au contraire, une revendication populaire, qui s'inscrit dans la légalité et qui demande une extension de la démocratie et une réduction des inégalités entre les classes ?
[...] II : Mais dont l'échec inattendu remet en cause cette vision d'un mouvement révolutionnaire . A : Un mouvement qui s'inscrit depuis le début dans la légalité . Depuis sa naissance, le chartisme a toujours voulu s'inscrire dans la légalité, cela s'illustre notamment par son mode d'action, la pétition, forme de contestation pacifique . L'un des leaders, William Lovett se placera à chaque fois comme défenseur de l'emploi des seuls moyens constitutionnels. Cela remet donc en cause l'aspect révolutionnaire du mouvement dans la mesure où ce mouvement a toujours été soucieux de se maintenir dans le droit et la légalité, témoignant ainsi d'un respect pour l'ordre établi . [...]
[...] Ce dernier constat entérine donc la thèse du chartisme comme mouvement d'émancipation plus qu'un mouvement de révolution . En conclusion, on peut dire que si le chartisme fut en son temps considéré comme un mouvement de nature révolutionnaire, de part le contexte insurrectionnel de l'époque et de par l'ampleur prise par le mouvement dans la société, son échec soudain et inattendu remet en cause cette vision et permet de postuler sur le fait que le chartisme fut finalement un mouvement à caractère émancipatoire plus que révolutionnaire. [...]
[...] Dès lors, il faut s'interroger sur ce qu'est vraiment ce mouvement d'émancipation est ce que ces masses populaires souhaitent une Révolution, un changement brutal et violent de l'ordre social et politique, ou bien est ce au contraire, une revendication populaire, qui s'inscrit dans la légalité et qui demande une extension de la démocratie et une réduction des inégalités entre les classes ? . Le chartisme est‐il un mouvement révolutionnaire ? I : Le chartisme, un mouvement populaire, insurrectionnel et qui s'inscrit dans une logique révolutionnaire . A : Un contexte insurrectionnel . [...]
[...] La Grande Bretagne est, dans cette première moitié de XIXème siècle, la puissance la plus avancée dans la révolution industrielle . Socialement, cela se traduit par une explosion des villes industrielles dans lesquelles le capitalisme sauvage règne . Les ouvriers sont parqués dans des cités‐dortoirs et sévissent dans ces villes la saleté, l'alcoolisme, les maladies Ils vivent dans des conditions sordides. L'espoir de sortir de sa condition miséreuse de paysan qu'avait représenté la Révolution industrielle a été fortement déçu et on retrouve parmi ces ouvriers une forme de nostalgie de l'Angleterre des terroirs verdoyante et sans industrie . [...]
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