L'extrême-droite en France de ses origines à la Seconde Guerre Mondiale
Résumé de l'exposé
Nous nous attacherons donc à étudier de manière chronologique (car il est impossible de dissocier les différents modèles de la droite contre-révolutionnaire sans partir de la réalité conjoncturelle qui l'a faite évoluer) les origines de l'extrême droite à partir de la Révolution, ces enrichissements et ses bouleversements doctrinaux jusqu'au moment où celle-ci parviendra pour la seule fois de l'histoire de la France au pouvoir, pendant le régime de Vichy en 1940. Jean-Marie Le Pen déclarait il y a quelques années qu'il représentait à la fois la « tradition populaire et la tradition contre-révolutionnaire ». De fait, il est crucial de noter que l'extrême-droite française prend ses racines dans le terreau du populisme et de la contre-révolution. Plus précisément, l'enjeu est de comprendre comment d'une tradition contre-révolutionnaire l'extrême droite s'est enrichie d'une idéologie raciste, puis a exploité les crises de la démocratie pour parvenir au pouvoir et lancer ce projet, la Révolution Nationale chère au Maréchal Pétain
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Sommaire de l'exposé
Un héritage contre-révolutionnaire.
La contre-révolution militaire et politique.
Une école de pensée enracinée dans le catholicisme.
De l'ultracisme à l'intégrisme.
Les débuts de la IIIème République, entre Nationalisme blessé et antisémitisme.
Sources et développement de l'antisémitisme français.
Un nationalisme antisémite et populiste issu de deux crises politiques majeures.
Nouveau siècle, nouveau nationalisme?.
Un renouveau de la pensée?.
La naissance de l'action française : de la droite contre-révolutionnaire à l'extrême droite.
Les ligues des années 30, l'apparition du mouvement fasciste.
Extraits de l'exposé
[...] En outre, la situation économique difficile que rencontre le pays pendant les années 1885-1895, confronté à une concurrence étrangère grandissante, et l'immigration d'Europe centrale de plus en plus nombreuse qui effraie les classes moyennes marchandes créent un climat dans lequel le préjugé antijuif se trouve renforcé par un anticapitalisme socialiste ou réactionnaire. Comme en Allemagne et en Autriche, c'est un événement financier qui semble avoir déclenché cette vague antisémite : le krach de l'Union Générale. Enfin, le mythe aryen et le racisme biologique que diffusent, depuis A. de Gobineau, G. de Lapouge et J. [...]
[...] Déroulède revendique exagérément en adhérents. La Ligue va apporter au boulangisme une structure efficace et des moyens d'action. Nommé ministre de la guerre en janvier 1886, le général Boulanger introduit de nombreuses réformes qui améliorent les conditions de vie des soldats. En avril 1887, il est pourtant écarté du gouvernement. Son départ donne lieu à une agitation sans précédent. Le général Boulanger décide alors de se lancer dans la politique, soutenu par Déroulède, par des royalistes et par des bonapartistes. [...]
[...] Un nationalisme antisémite et populiste issu de deux crises politiques majeures. Maurice Barrès et l'épisode du boulangisme. En fait, la pensée antisémite développée par Drumont va constituer un principe de cohésion fort utile au renforcement de l'idéologie nationaliste. Si la nation française n'est pas unifiée, c'est parce qu'elle a selon les nationalistes un ennemi commun. En effet, la présence des juifs sur le sol français explique pour eux l'ensemble des maux dont souffre le pays: la misère des ouvriers, la division des français. [...]
[...] La religion devient en effet le recours le plus sûr des espérances contre- révolutionnaires, le refuge suprême. L'intégrisme comme ultime recours. De cette conjoncture favorable apparaît donc l'intégrisme, né d'une crise interne à l'Eglise au début du XIXème siècle. Le modernisme (cette crise en question) désigne au départ les efforts de certains savants pour lire les Ecritures à la lumière des disciplines profanes alors en plein épanouissement telles que l'archéologie et la philologie. Le but était de lier foi et méthode scientifique. [...]
[...] Le 31 mars à Tanger, puis dans les Balkans en 1907-1908 et 1912-1913, et à Agadir en 1911, la menace Allemande se fait de plus en plus pressante. La naissance de l'Action Française : de la droite contre- révolutionnaire à l'extrême-droite. En avril 1898, alors que l'Affaire Dreyfus a atteint une phase critique, Maurice Pujo et Henri Vaugeois fondent un comité d'Action Française. Celui- ci n'aurait pas été promis à devenir le noyau dur d'un des plus importants mouvements de la droite française si un troisième compère, Charles Maurras, ne s'y était pas rallié. [...]