L'historien face aux mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France depuis 1945
Résumé de l'exposé
Le 8 mai 1945, c'est la fin de la Seconde Guerre mondiale : l'armistice est signé à Berlin par les alliés. Le bilan humain est très lourd pour la France : on compte près de 470 000 morts, civils et soldats confondus. Pour le pays, il faut alors songer à la reconstruction et oublier les "années noires". Ce terme d'"années noires" fut employé par les historiens pour désigner la période 1940-1944, marquée à la fois par la collaboration en France avec le régime de Vichy ainsi que le génocide juif. Après 1945, plusieurs mémoires vont alors se succéder.
Les mémoires sont un patrimoine constitué par la faculté collective ou individuelle de conserver et de se rappeler des faits. La mémoire est donc un patrimoine vivant, commun à un groupe ou à une société, dont elle assure la cohésion. À partir de 1945 donc, les historiens jouent un rôle très important puisqu'ils se sont énormément intéressés aux mémoires de la Seconde Guerre mondiale, mémoires qu'ils visitent, revisitent et contestent. L'historien est donc en perpétuelle interaction avec ces dernières, qui évoluent beaucoup après la guerre.
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Sommaire de l'exposé
De 1945 à 1970 - La nature des mémoires
De 1970 à 1990 - L'évolution des mémoires
De 1990 à nos jours - L'entretien des mémoires
Extraits de l'exposé
[...] Ce choix fut d'ailleurs contesté, car ce dernier n'a pas été arrêté pour des faits de résistance, mais bien parce qu'il était communiste. Enfin, d'autres mémoires émergent durant notre décennie comme celle des soldats des colonies françaises ayant participé à la libération, mais aussi un partage de la mémoire avec l'Allemagne : en 2014, François Hollande invitait le président allemand Joachim Gauck à venir commémorer le massacre d'Oradour-sur-Glane, tout comme Emmanuel Macron le fit en 2017, mais pas en 2018. La mémoire de la 2de Guerre mondiale a donc beaucoup évolué depuis 1945. [...]
[...] On peut alors se demander : comment l'historien agit-il face aux mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France et à ses évolutions depuis 1945 ? Tout d'abord, intéressons-nous à la nature de ces mémoires de 1945 jusqu'aux années 70, puis à leur évolution jusque dans les années 90 et enfin, à leur entretien, des années 90 jusqu'à aujourd'hui. I. De 1945 à 1970 ? La nature des mémoires Après 1945, on veut panser les blessures et retrouver une unité. [...]
[...] Les historiens ont fait face à des mémoires qui se sont ainsi affirmées, comme celle de la Shoah ou encore celle de Vichy qui s'est renouvelée avec des contestations. Depuis les années 1990, de nombreuses commémorations se sont imposées et le devoir de mémoire s'est affirmé, notamment dans l'éducation comme l'a rappelé en 2012 François Hollande en ce qui concerne le traumatisme de la mémoire de la Shoah. Néanmoins, certaines mémoires font encore débat et les travaux des historiens contribuent à les renouveler. Mémoire et histoire sont donc en constante interdépendance. [...]
[...] L'historien face aux mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France depuis 1945 Le 8 mai 1945, c'est la fin de la Seconde Guerre mondiale : l'armistice est signé à Berlin par les alliés. Le bilan humain est très lourd pour la France : on compte près de 470?000 morts, civils et soldats confondus. Pour le pays, il faut alors songer à la reconstruction et oublier les «?années noires?». Ce terme d' «?années noires?» fut employé par les historiens pour désigner la période 1940-1944, marquée à la fois par la collaboration en France avec le régime de Vichy ainsi que le génocide juif. [...]