Peut-on considérer la monarchie constitutionnelle comme un régime réellement démocratique? La séparation des pouvoirs reste partout très relative, et la base électorale a l'inconvénient d'être très faible : une constitution ne suffit pas à établir un régime démocratique. Cependant, du point de vue juridique, le parlementarisme est né dans ces pays sur la base de Constitutions établissant une monarchie limitée
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Sommaire de l'exposé
La Monarchie constitutionnelle comme tentative de retour à l'ordre ancien : sur les décombres de l'Empire napoléonien
Une volonté de restaurer la légitimité monarchique après le choc de la révolution et de l'Empire?
...qui s'accompagne cependant d'un compromis admettant les réalités historiques
Une définition basique de la monarchie Constitutionnelle qui ne s'étend ni à la démocratie ni au parlementarisme
La Monarchie constitutionnelle, illustration d'un régime influencé par l'essor du Libéralisme
Les luttes libérales au nom d'une Constitution
L'avancée et l'acceptation du Libéralisme comme facteur déterminant dans l'adoption de la monarchie constitutionnelle
La monarchie constitutionnelle garante de l'unité nationale
La Monarchie constitutionnelle : remise en cause ou élargissement de sa définition face au développement de la Démocratie et du Parlementarisme ?
Les forces politiques de la base
Le développement du parlementarisme
Le déclin de la figure royale
Extraits de l'exposé
[...] L'étape qui est alors franchie a des incidences sur la place et le rôle du monarque au sein de la monarchie constitutionnelle. Le parlementarisme tend vers de plus en plus de pouvoir au Parlement et de moins en moins à la figure royale : les pouvoirs du souverain diminuent au profit des pouvoirs législatifs qui se renforcent et deviennent de véritables acquis. Alors qu'auparavant le monarque semblait presque toujours en mesure de gouverner tel qu'il le voulait, le parlementarisme permet de limiter la puissance royale par le biais du rééquilibrage des pouvoirs. [...]
[...] Les propos de Benjamin Constant se sont donc petit à petit révélés vrais. La souveraineté déléguée au peuple efface progressivement la prééminence qui appartenait au souverain. De nouveaux chefs reçoivent la légitimité du Peuple venant ainsi concurrencer celle du monarque. En Angleterre par exemple, de plus en plus de personnes sont amenées à voter (grâce à l'élargissement de la base électorale), à élire une majorité à la Chambre. Le célèbre two-party system, garanti par le mode de scrutin majoritaire à un tour, permet d'opposer et d'alterner constamment la venue au pouvoir soit des libéraux (whigs) soit des conservateurs (tories). [...]
[...] La seconde moitié du siècle est témoin d'une démocratisation à petit pas dans les monarchies constitutionnelles. Cette démocratisation permet aux peuples de devenir de réelles forces politiques, notamment grâce à l'élargissement du suffrage : les représentants, élus par le plus grand nombre, gagnent en légitimité, tandis que la figure royale, symbole de la nation et au-dessus de la politique, perd de son autorité les forces politiques de la base Au sein des monarchies constitutionnelles du début du siècle, la base électorale est plutôt étroite. [...]
[...] Les bases de ce que l'on nomme monarchie constitutionnelle sont posées certes, mais rien de plus. Elle peut encore être largement façonnée et orientée vers le parlementarisme et la démocratie. II. La Monarchie constitutionnelle, illustration d'un régime influencé par l'essor du Libéralisme 1. Les luttes libérales au nom d'une Constitution Le tournant de 1830 marque la volonté, dans de nombreux pays en Europe, de donner une constitution à leur Royaume, lorsque ce n'est pas encore le cas. Ces mouvements sont les porte-parole de l'opposition libérale, favorable certes à une Monarchie mais qui doit aussi garantir les Libertés fondamentales et adopter des institutions représentatives du Peuple (Assemblée). [...]
[...] Il se décharge du contreseing par l'intermédiaire du gouvernement). En Angleterre depuis l'avènement de Victoria, on a en fait réalisé le régime parlementaire, malgré l'autorité jalouse de la souveraine, conseillée par le Prince Albert jusqu'à sa mort en 1861. Plus tard, la loi du 18 mai 1911 (Parliament Act), consacre la suprématie de la Chambre des Communes au point même de faire du parlementarisme à l'anglaise un système quasi monocaméral. Selon ces exemples, les prérogatives politiques du monarque s'orientent, à condition que ce soit face à une majorité claire et résolue, vers une monarchie parlementaire arbitrée en faveur de la démocratie. [...]