La puissance française de 1900 à 1945. Réalité et Représentation
Résumé de l'exposé
En évaluant la puissance française par ses fondements et ses manifestations, on peut distinguer deux phases. De 1900 à 1930, la France de la Républicaine et de l'empire colonial apparaît comme l'une des grandes puissances du monde. Sa victoire dans la première Guerre Mondiale avec ses alliés est une véritable apogée et confirme ce constat. Cependant ce succès affaiblit la France autant qu'il la réconforte dans son statut de vainqueur. De 1931 à 1945, la crise profonde et durable accentue cet affaiblissement de la France. La défaite sans précédent de 1940 et l'Occupation entraînent la déchéance finale. Seule la Résistance prépare son relèvement dès 1945
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Sommaire de l'exposé
Pendant les trente premières années du XXe siècle, la France se perçoit et est perçue comme une grande puissance en Europe et dans le monde. La victoire de 1918 en est le signe le plus visible. Pourtant, elle ne mesure pas encore les conséquences de la première Guerre Mondiale
Après 1931, la France, touchée profondément par la crise est durablement affaiblie. Ce déclin des années 30 aboutit au désastre de 1940 et à l'occupation
Extraits de l'exposé
[...] Elle a retrouvé son intégrité territoriale (l'Alsace Lorraine est enfin aux redevenue française) et son empire est agrandi (le Cameroun, nouvelle colonie, la Syrie et le Liban mandat de la SDN). Le fait que les négociations de paix se tiennent à Versailles, en France, consacre sa gloire. Pour les contemporains, la France a gagné et revient au premier rang des nations. Pourtant dès le traité de Versailles, des signes de faiblesse apparaissent une victoire en trompe-l'oeil ? Les négociations de paix s'avèrent plus difficiles que prévu. En effet les alliés ont perdu leur belle unanimité avec la perte de leur ennemi commun. [...]
[...] Le bilan matériel se chiffre à de la richesse nationale. Comme les combats ont principalement eu lieu sur le territoire national, on compte maisons détruites et 3 millions d'hectares incultivables. La dette publique intérieure est de 154 milliards de francs et la dette extérieure de 30, surtout auprès des Etats-Unis. La plus dangereuse est la dette flottante, l'endettement à court terme. Le pays dépend financièrement des réparations. Si en apparence la France sort grandie de la première guerre mondiale, et notamment par rapport à l'Allemagne, elle est en réalité profondément affaiblie par ce conflit. [...]
[...] La France ayant encore des facteurs de puissances intactes (discours de De Gaulle du 22 juin : il nous reste un vaste empire [ . des Alliés dont les ressources sont immenses), elle peut les aider pour retrouver son honneur et sa grandeur. En même temps, la Résistance, ses hommes et ses idées préparent le relèvement dès 1944-45. Le relèvement est aussi rapide qu'il est spectaculaire, du moins en apparence. La France est libérée on le sait par les alliés anglais est américains à partir du 6 juin 1944. [...]
[...] Si on ne peut pas attribuer la défaite à la supériorité numérique de l'ennemi comme l'a fait Pétain, celle est due en grande partie à un système militaire mauvais (De Gaulle discours du 22 juin 1940), et à la stratégie du commandement. Les Allemands ont utilisé leurs chars regroupés par Panzer divisions est appuyés par l'aviation : c'est la "blitzkrieg". Alors que les Français les avaient disséminés tout le long du front. On doit aujourd'hui nuancer l'étendue de cette victoire pour l'Allemagne. Des travaux récents d'un historien allemand montrent que la Wehrmacht était proche de sa limite pendant la campagne de France. Il faut tout de même retenir qu'au final, la défaite a été totale. [...]
[...] La conduite française face à la guerre d'Espagne prouve aussi son affaiblissement. En même temps qu'elle rapproche fortement l'Italie et l'Allemagne, elle accentue la division de l'opinion française. Et elle prouve une nouvelle fois que la France ne pouvant seule exercer une politique de résistance face à la montée des fascismes, est dépendante à l'égard de la diplomatie anglaise. Comme les Anglais ne sont pas intervenus, la France ne le fait pas non plus. Elles signent même un accord de "non-intervention" en août 1936. [...]