Le Japon et la deuxième mondialisation - publié le 12/03/2008

Extraits

[...] L'armée occupe alors un rôle de premier plan sur la scène politique de ce Japon de la fin du siècle. En 1904, le Japon se relance dans un conflit, cette fois contre l'Empire russe, a propos de la Mandchourie et de la Corée. Les affrontements se finissent là encore par une victoire du Japon qui se voit reconnaître par la Russie, ses intérêts en Corée. Notons aussi la signature d'un important traité de coopération avec le Royaume-Uni en 1902. Et puis surtout, la réussite de la l'annexion de la Corée en 1910 qui durera 35 ans. [...]

[...] Mais surtout, ce traité de Kanagawa ouvre la voie à la signature du Traité commercial du 4 août 1858, qui accorde à tous les ressortissants des Etats-Unis le droit d'être jugé par leurs propres tribunaux et selon leurs propres lois (droit d'exterritorialité) et surtout, le traité établit que les droits de douanes japonais ne pourront pas excéder ! (les européens obtiennent les mêmes avantages). Le Japon renonce donc définitivement à son isolement. Cependant, le pouvoir doit faire face aux ultranationalistes qui s'opposent violemment à la présence étrangère. Et les tensions s'accentuent entre partisans de l'empereur, qui veulent la mort du Shogun, et les partisans de ce dernier. Cela entraîne une guerre civile. Marquée par la mort de l'Empereur Komei en 1867. Il est remplacé par un tout jeune empereur de 14 ans, Mutsuhito. [...]

[...] Cette volonté d'expansion trouve aussi ses sources dans la pauvreté du sol japonais (donc le Japon cherche des matières premières), la recherche de débouchés, la petitesse du territoire pour accueillir sa population (qui ne cesse de croître), et aussi un certain orgueil national liée à la tradition guerrière. De plus, au niveau de la population, l'enrôlement dans l'armée, est pour bcp de paysans une alternative à une situation qui ne les satisfait pas (hausse de la pauvreté ) Le Japon se lance donc dans deux guerres, en l'espace de 10 ans. La guerre sino-japonaise, est déclenchée à propos de la Corée. Le Japon y a influence politique, économique et militaire, et refuse de voir le voisin japonais prendre sa placE. [...]

[...] Ce fort poids de la tradition limite grandement la portée de la modernisation de l'Etat. En outre ce sont les nouvelles bases sociales de la société qui ne sont, en fait, pas transformées fondamentalement. Au contraire, malgré l'ouverture du Japon sur l'occident, l'ordre social ancien continue d'exister. En effet, la position des féodaux et des seigneurs est toujours dominante : c'est souvent l'ancien daimyo qui devient gouverneur du nouveau département. Et les nouveaux chefs militaires sont choisis parmi les proches des anciens daimyos. [...]

[...] Cela va considérablement changer avec la première guerre mondiale. Le Japon passe d'une balance déficitaire à un statut de puissant créancier : les puissances européennes de tournent vers l'archipel pour leur ravitaillement et leur matériel militaire. Le Japon entre alors en période de prospérité économique. Cependant, le militarisme outrancier japonais, et sûrement la perte de repères de la société japonaise créée par la brutalité de la transformation du pays, sont certainement à l'origine de la spirale guerrière japonaise du 20ème siècle. [...]