Quel rôle l'art et la propagande dans l'Italie mussolinienne et l'Allemagne nazie ont-ils joué ?
Résumé de l'exposé
Existant depuis le Moyen-Âge dans un contexte prosélyte (propaganda est en latin l'adjectif verbal du verbe « propager ») ; la propagande scientifique est réellement née pendant la Première Guerre mondiale aux Etats-Unis. Le président Wilson avait alors demandé au journaliste Walter Lippmann et au psychologue Edward Bernays de mettre au point des techniques afin de faire basculer l'opinion américaine traditionnellement isolationniste. C'est donc dans une démocratie que la propagande est née. Comme l'a d'ailleurs écrit René Rémond, « le fascisme procède à sa façon de la démocratie ». Loin d'être l'apanage de l'Etat hitlérien, la propagande est donc une nécessité dans tout régime qui se réclame du peuple, ce qui la rend encore plus intéressante mais aussi bien plus dangereuse. L'art, de son côté est une création supposée désintéressée, en quelque sorte plus pure. Mais alors, comment qualifier les ?uvres que Gros et David ont réalisées à la demande de Napoléon, notamment pendant la Campagne d'Italie ? Ces débats sont toujours ouverts. Mais, ce qui nous intéresse ici est plus le rôle et la place de l'art et de la propagande dans les machines fasciste et nazie que la nature même de cet art. La comparaison entre les deux pays montre à la fois une différence de nature et de degré dans la place de la propagande et du contrôle sur les arts. Dès lors, existe-t-il un art nazi ? Celui-ci ne disparaît-il pas progressivement au profit d'une propagande, que l'on pourrait élever au rang d'art ? En fait, on assiste d'abord à un détournement progressif de la culture, avant de voir celle-ci noyée par la propagande d'Etat dont l'unique objectif est l'unité suprême du peuple en vue de la guerre totale
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Sommaire de l'exposé
Le détournement progressif de la culture
La prise en main des arts par Goebbels et Mussolini
Le débat rémanent sur l'art nazi et fasciste : Y a t'il un art indépendant ?
Un art de propagande (Guyot et Restellini)
Les différentes formes de propagande
Art, propagande et guerre totale : une unification du peuple
Extraits de l'exposé
[...] L'augmentation du nombre de bombardements alliés ne fait que servir la propagande nazie Un rôle primordial en Allemagne, plus discuté en Italie Quelle unité du peuple ? En Allemagne, il existait déjà depuis 1934 le Führerprinzip, établi en 1934 : Je jure devant Dieu d'obéir sans réserve à Adolf Hitler, Führer du Reich et du peuple allemands, chef suprême de la Wehrmacht, et je m'engage, en soldat courageux, à tenir toujours ce serment, fut-ce au péril de ma vie. En Italie, la propagande a moins bien réussi l'unité du peuple autour de la guerre et du chef. [...]
[...] Art, propagande et guerre totale : une unification du peuple 1. La production artistique noyée par la propagande a. La propagande face aux victoires de 1940 Les films Baptême du Feu ou Victoire à l'Ouest (1940) montrent des alliés qui veulent la destruction de l'Allemagne depuis des siècles. La guerre est donc simplement un acte d'auto-défense. La mort est occultée de ces films. Ainsi, le film Stukas de Karl Ritter (1941) est une sorte d'opérette sur fond musical de Wagner. [...]
[...] L'une des premières grandes réalisations artistiques commandée par le régime est le film Le triomphe de la Volonté (Triumph des Willens) de Leni Riefenstahl, un film à deux personnages, le peuple et le Führer L'Italie dès les années 1920 Mussolini fonde le journal Il popolo d'Italia, véritable courroie de transmission de l'information émanant du pouvoir. Prise en main de toute la culture populaire par la propagande fasciste. Il impose sa marque sur tous les produits, mêmes les plus insignifiants objets industriels. [...]
[...] Quel rôle l'art et la propagande dans l'Italie mussolinienne et l'Allemagne nazie ont-ils joué ? Introduction Existant depuis le Moyen-Âge dans un contexte prosélyte (propaganda est en latin l'adjectif verbal du verbe propager ; la propagande scientifique est réellement née pendant la Première Guerre mondiale aux Etats-Unis. Le président Wilson avait alors demandé au journaliste Walter Lippmann et au psychologue Edward Bernays[1] de mettre au point des techniques afin de faire basculer l'opinion américaine traditionnellement isolationniste. C'est donc dans une démocratie que la propagande est née. [...]
[...] Bibliographie indicative Le juif Süss et la propagande Nazie, l'histoire confisquée, Claude Singer, Les belles lettres. L'art totalitaire, Golomstok (cote 019.734 ) L'Art Nazi, un art de propagande, Adelin Guyot, Patrick Restellini, Editions complexes. Le Nazisme et la Culture, Lionel Richard, Editions complexes. Coupé au montage Cependant, il n'y aura pas d'emprisonnement des artistes en Allemagne (à de rares exceptions), à l'initiative de Joseph Goebbels, contre l'avis de Hitler et de Rosenberg. (Goebbels avait déjà des responsabilités pour le NSDAP. [...]