Le Royaume-Uni et l'Europe du début du siècle à la fin de la deuxième guerre mondiale : des relations complexes avec 'The Continent'
Résumé de l'exposé
« Nous sommes en Europe mais pas de l'Europe ». En disant cela Churchill résumait très bien le positionnement britannique dans la première moitié du XXème siècle. En effet, à la fin du XIXème siècle, le Royaume-Uni, sûr de sa puissance maritime, essentiellement tourné vers son Empire, est, du fait de son insularité, à l'écart de l'Europe, adoptant une position de « splendid isolation ». Cependant l'impopularité exprimée sur le continent à son égard au sujet de la guerre des Boers lui fait ressentir cet isolement de façon plus négative. Ainsi commence-t-il à se rapprocher de la France puis de la Russie, notamment à cause de la crainte ressentie à l'égard du « Wilhelminismus ». L'implication du Royaume-Uni en Europe au début du siècle demeure essentiellement diplomatique, stratégique, militaire, et non économique (d'ailleurs de ce point de vue, aux lois de la concurrence qui caractérisent le libéralisme, il préfèrera un système préférentiel centré sur son Empire, érigeant des barrières douanières communes). Ne pourrait-on pas établir un parallèle entre le refus, l'attente, puis la nécessité de s'engager dans les deux guerresmondiales et plus tard les hésitations à l'entrée dans la CEE ?
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Sommaire de l'exposé
Le maintien de l'équilibre des pouvoirs en Europe
La crainte de l'hégémonie Allemande sur le Continent
Le réglement du conflit: le Traité de Versailles
L'échec de la politique d'appeasement
Du non interventionnisme à l'appeasement
La nécessité de s'engager dans le conflit
Extraits de l'exposé
[...] Mais il était allé trop loin Une bonne partie des conservateurs (notamment Churchill et Eden) et l'opposition désapprouvent fortement la politique d'appeasement, et de toute façon, cette fois-ci, le gouvernement se sent déjà dans l'obligation d'intervenir ; Chamberlain expliquera plus tard qu'il avait préféré attendre d'être certain que la France s'engage dans le conflit avant d'y lancer son pays. Le Royaume-Uni et la France déclarent donc la guerre au Reich le 3 Septembre, deux jours après l'invasion de la Pologne. [...]
[...] Le retournement s'effectue en deux temps : à l'Est avec la bataille de Stalingrad (Janvier 1943) et à l'Ouest avec le débarquement (Juin 1944). En Février 1945, alors que l'issue du conflit apparaît proche et en faveur des Alliés, Churchill, Roosevelt et Staline se réunissent à Yalta pour prévoir les termes du règlement du conflit. Le partage de l'Europe y est envisagé de manière optimiste et dans une atmosphère de conciliation réciproque. Au cours de l'été 1945, après la défaite allemande, Churchill (puis Attlee) participe à la conférence de Potsdam avec Staline et Truman. L'atmosphère y est cette fois détestable. [...]
[...] Le Royaume-Uni et l'Europe du début du siècle à la fin de la deuxième guerre mondiale: des relations complexes avec 'The Continent' Introduction Nous sommes en Europe mais pas de l'Europe En disant cela Churchill résumait très bien le positionnement britannique dans la première moitié du XXème siècle. En effet, à la fin du XIXème siècle, le Royaume-Uni, sûr de sa puissance maritime, essentiellement tourné vers son Empire, est, du fait de son insularité, à l'écart de l'Europe, adoptant une position de splendid isolation Cependant l'impopularité exprimée sur le continent à son égard au sujet de la guerre des Boers lui fait ressentir cet isolement de façon plus négative. [...]
[...] La guerre des Boers a en effet montré au Royaume-Uni les difficultés que posait son isolement, et il prend conscience en ce début de siècle de la précarité de sa place de première puissance européenne devant la politique de Guillaume II et le défi qu'il lui lance dans les domaines industriel, naval et colonial. Ce défi inquiète considérablement le Royaume-Uni qui ne veut pas d'une émergence d'un pays européen écrasant un autre et prend très au sérieux la compétition allemande dans les domaines pré-cités, d'autant plus qu'à la fin de la Conférence de La Haye, l'Allemagne se refuse à parler de ses projets en matière de flotte. [...]