La France à la veille de la seconde guerre mondiale - publié le 11/05/2009

Extraits

[...] Ainsi la France ne pourra pas, ou très peu, bénéficier d'une bonne économie de guerre dans le conflit imminent avec l'Allemagne. Afin de montrer que la France à la veille de la Seconde Guerre Mondiale n'est pas dans une situation sociopolitique favorable à l'affrontement de cette épreuve, nous pouvons également voir que l'organisation et les idées de la société de manière générale contribuent à entretenir les clivages politiques majeurs que nous avons déjà évoqués, notamment le fossé grandissant entre la droite et la gauche. [...]

[...] De plus, la France est menacée de l'extérieur. On peut donc se demander comment expliquer ces clivages qui mènent, dans les années 1930 et jusqu'à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, à ce que l'historien Serge Berstein appelle la guerre civile franco-française Tout d'abord il faut remonter à la mise en place du gouvernement du Front Populaire en 1936, sans lequel il est impossible d'expliquer justement cette accentuation du fossé politique entre la droite et la gauche. Il s'agit en effet d'un gouvernement qui regroupe l'ensemble des forces politiques de gauche (les radicaux, les socialistes, les syndicalistes et les communistes) afin de faire face à la montée de l'extrême-droite. [...]

[...] Nous établirons donc tout d'abord un état des lieux de la France en ce qui concerne la politique avant la guerre, plus précisément du Front Populaire (1936) jusqu'à la déclaration de guerre en 1939 ; puis nous nous intéresserons plus particulièrement aux domaines économique et social, les deux étant étroitement liés et permettant également d'expliquer la situation du pays à la veille de la guerre, et les conséquences de cette situation. Dans un premier temps donc, il convient de nous intéresser à l'aspect strictement politique de la situation de la France à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Le point le plus important dans ce domaine est que le pays apparaît comme profondément divisé ; en effet depuis la Première Guerre Mondiale les clivages politiques entre la droite et la gauche n'ont cessé de se renforcer. [...]

[...] Face à toutes ces difficultés Léon Blum, dirigeant principal du gouvernement du Front Populaire, membre de la SFIO, démissionne rapidement. Il revient brièvement au pouvoir en 1938 et tente une légère ouverture à droite du gouvernement, mais les tensions et les clivages politiques sont si importants que cette tentative est un échec total, ce qui met définitivement fin au Front Populaire. Ce qui était donc apparu d'abord comme une solution pour lutter contre l'extrême-droite et unifier les partis de gauche s'avère donc être un échec qui monter que les clivages politiques sont très importants et ne cessent de se renforcer avant la Seconde Guerre Mondiale tout en affaiblissant considérablement la France. [...]

[...] Edouard Daladier que nous avons déjà cité et qui est à la tête du gouvernement français à la veille de la guerre en tant que membre du parti radical, est un bon exemple d'intellectuel devenu homme politique majeur. On peut également mentionner le fait que de nombreux intellectuels écrivains comme Louis Aragon ont largement contribué à cette époque à la diffusion des idées communistes en France. On voit donc bien que la catégorie sociale des intellectuels joue un rôle important en France à la veille de la Seconde Guerre Mondiale en entretenant en particulier les divisions politiques entre droite et gauche par leur influence et la diffusion de leurs idées. [...]