L'ouvrage de Ian Kershaw est un recueil de synthèse qui présente la somme des recherches et débats historiographiques sur des grands thèmes de l'histoire du nazisme. Il s'agit d'un livre purement descriptif où l'auteur ne présente ses thèses qu'au détour de phrases discrètes et sibyllines, presque en s'excusant. Il est donc extrêmement difficile de résumer cet ouvrage dont chaque chapitre est déjà en réalité un condensé extrême des thèses de différents auteurs. C'est pourquoi nous avons opté pour une fiche de lecture linéaire qui suit la trame du livre
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Sommaire de la fiche de lecture
L'auteur
Avertissement
Chapitre I: Les historiens et le problème de l'explication du nazisme
Chapitre II: Le nazisme, un totalitarisme, un fascisme ou un phénomène unique en son genre ?
Chapitre III: Politique et économie dans l'Etat Nazi
Chapitre IV: Hitler: maître du Reich ou dictateur faible ?
Chapitre V: Hitler et l'holocauste
Extraits de la fiche de lecture
[...] Franz Neumann, suivi par Peter Hüttenberger propose l'explication selon laquelle "le régime nazi résultait d'une alliance non-écrite entre des blocs distincts mais interdépendants au sein d'un cartel de pouvoir Ce cartel était composé du bloc nazi, du grand patronat et de l'armée." (p.111) Les rapports de force se modifièrent petit à petit au profit du bloc nazi. Quant au génocide, argument souvent avancé pour montrer l'irrationalité économique des nazis, Kershaw montre qu'il n'est valable que durant les dernières années. Auparavant, on observe une hausse considérable des profits des grands groupes (IG-Farben en particulier Chapitre IV Hitler: "maître du Reich" ou "dictateur faible" ? [...]
[...] A l'Ouest également, l'utilisation du terme "régime totalitaire" permet une forte politisation du sujet grâce à l'amalgame fascisme-communisme. - La dimension morale "Nous sommes en présence d'un phénomène qui semble dépasser toute analyse rationnelle" (p.30) avoue l'auteur Chapitre II Le nazisme, un totalitarisme, un fascisme ou un phénomène unique en son genre ? Ian Kershaw s'attache ici à présenter une problématique récurrente dans l'étude du nazisme. Il passe d'abord en revue les deux termes: Totalitarisme Après un rappel des acceptions du terme et de son utilisation (Carl Schmitt, H.Arendt), Kershaw revenant sur les 6 critères de la définition statique de Carl Friedrich (idéologie officielle, partie unique à base de masse, contrôle policier terroriste, monopole des moyens de communication, monopole des moyens de combat, contrôle centralisé de l'économie.), montre que le schéma totalitaire pour mérite essentiel de mettre en évidence ce qui différencie les démocraties des dictatures" (p.62). [...]
[...] Cependant, les raisons de l'excellence sont aussi celles du manque de clarté. Trop d'historiographie tue l'Histoire. La vision irritante du juste milieu consensuel qu'adopte Kershaw lorsque qu'il nous livre parcimonieusement ses avis ne permet pas réellement de se faire une idée sur la pertinence des thèses livrées. Noyé par le débat contradictoire et par les multiples auteurs cités (sans parfois être introduits rapidement auparavant), le lecteur perdu n'arrive pas à se construire un jugement à partir du puzzle intellectuel qu'on lui prodigue. [...]
[...] Chapitre III Politique et économie dans l'Etat Nazi. La polémique historique sur les liens entre capitalisme et nazisme se situe dans la question de savoir jusqu'à quel point la politique du régime nazi entre 1933 et 1945 a été influencée par des considérations économiques, et notamment par les intérêts de l'industrie allemande. Cette question revient à se demander comment le régime a pu acquérir un degré d'autonomie politique se traduisant en pratique par un primat des objectifs idéologiques et politiques sur les buts et les intérêts économiques. [...]
[...] Il s'agit d'un livre purement descriptif où l'auteur ne présente ses thèses qu'au détour de phrases discrètes et sibyllines, presque en s'excusant Il est donc extrêmement difficile de résumer cet ouvrage dont chaque chapitre est déjà en réalité un condensé extrême des thèses de différents auteurs. C'est pourquoi nous avons opté pour une fiche de lecture linéaire qui suit la trame du livre. Les chapitres sur lesquels l'auteur s'attache le plus ont été privilégiés, de nombreux comptes-rendus d'ouvrages délaissés, un semblant de dynamique ajouté. Notons que l'ouvrage s'attache à une compréhension globale du nazisme mais nécessite une connaissance préalable du sujet. [...]