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Publiez vos documents !L'Orientalisme, l'Orient créé par l'Occident - Edward Said (1978)
Résumé de la fiche de lecture
L'oeuvre doit moins être comprise sous un angle biographique qu'à la lumière des événements internationaux (intifada, guerre civile du Liban, premiers attentats suicides dans les territoires récupérés par les Palestiniens). La perception de l'Orient a évolué en Europe, mais très peu aux États-Unis, perception d'autant plus cristallisée par le traumatisme du 11 septembre. L'occupation en Irak ne fait que confirmer une vision des peuples comme inférieurs et corrobore une politique impérialiste. Le phénomène le plus parlant est l'homogénéisation de l'Orient, alors qu'il existe une grande variété de peuples, de langues, de culture dont on ne tient pas compte pour le découpage des frontières par exemple. L'histoire de l'Orient est toujours faite du point de vue de l'Occident, et c'est ce à quoi il s'oppose. Le monde musulman est représenté comme arriéré, antidémocratique et contre le droit des femmes.
Certains spécialistes (Bernard Lewis, Fouad Ajami) ont contribué à sa perception comme dangereuse et ont influencé un certain nombre de politiques américain (Bush et son gouvernement). Il veut substituer une vision impérialiste et simpliste à une étude plus approfondie révélant la complexité et la diversité de cette civilisation. Cela passe par une critique de nos propres valeurs et de la démonstration de la complexité de ce que l'on appelle "humanisme", notion sur laquelle on fonde nos valeurs. L'antisémitisme et l'orientalisme auraient un fondement commun : le rejet de tout ce qui est relatif au Proche-Orient. Il critique une massification de la culture et une concentration des pouvoirs de communication qui empêchent une prise de distance et contribuent à la diffusion d'une image stéréotypée de l'autre. On invente des identités collectives (l'Orient, l'Occident, l'Amérique) et on crée de toute pièce un "choc des civilisations".
Sommaire de la fiche de lecture
- Préfaces
- Préface de 2003
- Préface à l'édition française de Tzvetan Todorov
- Introduction
- L'orient a presque été une invention de l'Europe, il est depuis l'Antiquité lieu de fantaisie, d'exotisme, de souvenirs obsédants
- L'Orient et l'Occident ne sont pas deux entités géographiques neutres : ils ont été façonnés par l'homme
- Il distingue trois aspects qu'il veut évoquer pour mieux comprendre le cadre de sa démarche
- Le domaine de l'orientalisme
- Connaître l'Oriental
- Géographie imaginaire et ses représentations : orientaliser l'Oriental
- Projets
- Crise
- L'orientalisme structuré et restructuré
- Redessiner les frontières, redéfinir les problèmes, séculariser la religion
- Silvestre de Sacy, Ernest Renan, Karl Marx : l'anthropologie rationnelle, le laboratoire de philologie et leurs répercussions
- Pèlerins et pèlerinages, anglais et français
- L'Orientalisme aujourd'hui
- Orientalisme latent et orientalisme manifeste
- Le style, la compétence, la vision de l'expert : l'orientalisme dans le monde
- L'orientalisme franco-anglais moderne en plein épanouissement
- La phase récente
Extraits de la fiche de lecture
[...] Qu'entend-il par création ? La philologie traite les mots comme des êtres naturels qui ne disent rien en eux-mêmes qu'il s'agit de faire parler en les étudiants. Créer l'objet c'est le mettre dans certaine circonstance pour qu'il devienne créature, c'est-à-dire objet d'étude. Il s'agit en outre de le contextualiser et de l'insérer dans un système afin que l'on puisse le comprendre par comparaison ; tout en maintenant toujours un point vu extrêmement raciste : le sémitique est associé à une forme de décadence culturelle. [...]
[...] Le sens de l'identité se définit toujours négativement : on est non barbare. Toute connaissance historique et géographique est au moins partiellement teintée d'imaginaire (p111) parce qu'elle est investie par la psychologie humaine (cf. Bachelard). Dès l'origine, l'Orient est ainsi une idée qui dépasse ce que l'on connaît empiriquement, et ce dès l'Antiquité : l'Asie est l'inconnu, le vide, mais dont l'Europe triomphe. L'image de l'Orient oscille entre Ancien Monde fantasmé (où l'on place l'Eden par exemple) et Nouveau Monde à conquérir, entre les textes de la Bible et la route de la soie. [...]
[...] Il avait pourtant une connaissance très précise des codes, et surtout des connaissances qu'a un oriental (voire un musulman) et qui fonde son identité, cependant l'orientaliste, bien que déguisé et parlant parfaitement la langue, se sent obligé de se rattacher à une identité européenne et plus précisément britannique. Il faut qu'il marque sa victoire sur un système oriental qu'il connaît pourtant parfaitement. Une connaissance assez objective donc, mais un sentiment de domination qui est prépondérant. Deux voix parlent donc en lui : étudier scientifiquement l'empire et être agent de l'Empire britannique. L'orientaliste à la fois joue un rôle et met en scène pour produire une ?uvre, par étude savante ou par imagination. C'est cet orientalisme, sans cesse répété, qui s'est transmis à travers les âges. [...]
[...] On désigne l'anormal comme monstrueux, on le juge et on l'exclut. Renan construit son objet et l'acte même de construire est un signe d'impérialisme. En donnant forme à ce matériaux oriental dans son « laboratoire de philologie », Renan leur donne une cohérence érudite et il devient LE personnage de la culture occidentale. Il existe une relation de pouvoir entre le sujet et l'objet désintéressé et non une relation d'objectivité désintéressée. C'est donc la prétention scientifique de cette étude qui est à remettre en cause. [...]
[...] Dans les deux traditions, française et anglaise, il y a la même volonté de domination. Mais les traditions et les circonstances différentes ont fait que ces traditions ont pris deux formes, deux styles très différents. B. Le style, la compétence, la vision de l'expert : l'orientalisme dans le monde Il y a un mythe qui se fonde autour de l'homme blanc : sa couleur de peau le distingue des populations autochtones, ce qui lui accorde le droit de les diriger, quitte à utiliser la force, à tuer et à prendre le risque d'être tué. [...]
À propos du contributeur
Inès B.Professeur de Philosophie EN- Niveau
- Grand public
- Etude suivie
- philosophie
- Ecole, université
- ENS de Lyon
Descriptif de la fiche de lecture
- Date de publication
- 2018-03-12
- Date de mise à jour
- 2018-03-13
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- fiche de lecture
- Nombre de pages
- 26 pages
- Niveau
- grand public
- Téléchargé
- 4 fois
- Validé par
- le comité de lecture