La première et seule grande promotion de maréchaux de l'Empire fit l'objet du décret impérial du 29 floréal de l'an XII (19 mai 1804). Elle comprenait les noms de Berthier, Murat, Bessières, Davout, Bernadotte, Lannes, Mortier, Kellermann, Augereau, Jourdan, Masséna, Brune, Moncey, Ney, Soult, Lefebvre, Perignon, Serurier. Suivirent les promotions de Perrin (connu sous le nom de Victor) en 1807, de Macdonald, Marmont, et Oudinot en 1809, de Suchet en 1811, Gouvion-Saint-Cyr en 1812, Poniatowski en 1813, et Grouchy en 1815. seize bâtons de maréchaux actifs avaient été prévus par l'Empereur, ils furent très vites dépassés. Les maréchaux, méritaient-ils d'être aimés, d'être une des figures principales du mythe napoléonien ? Quels hommes étaient-ils, d'où venaient-ils ? Quelle fut leur conduite envers l'Empereur, envers leurs égaux, envers leurs soldats ? Valaient-ils leur réputation et surent-ils la soutenir après la disparition de l'Aigle qui les avait enveloppés dans son aile ?
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Sommaire du mémoire
origine sociale, caractère et éducation des maréchaux de Napoléon
Augereau et Davout, deux parcours mouvementés symboles des maréchaux
Les maréchaux dans la société française sous l'Empire, une nouvelle élite ?
Les maréchaux et l'Empire, un mariage mouvementé
Les maréchaux et Napoléon ou Napoléon et les maréchaux
Les maréchaux entre eux et à l'armée
Le divorce des maréchaux d'avec l?Empire
Extraits du mémoire
[...] La sanction prise contre Moncey les avait empêché de se récuser. Ils se résignèrent avec répugnance à commencer leur triste besogne et saisirent avec empressement l'occasion de se déclarer incompétents, qui leur fut offerte par la défense et le rapporteur. Leur conscience de soldat se révoltait à l'idée de demander des comptes à un camarade pour des actions qu'au fond d'eux-mêmes ils approuvaient. Ils ne comprirent pas qu'envoyer Ney devant la chambre des Pairs c'était le condamner à mort et non le sauver. [...]
[...] Etait Capitaine des Grenadiers de la Garde Nationale de Preissac. BRUNE: Agé de 26 ans, étudiant en droit, écrivaillon, devait être capitaine de la Garde Nationale de Paris en 1789. DAVOUT: ou d'AVOUT, âgé de 19 ans, était en 1789 Sous-lieutenant dans un régiment de cavalerie en garnison à Hesdin (Royal-Champagne ) GOUVION SAINT CYR: Agé de 25 ans, devait être lieutenant de la Garde Nationale a Paris. GROUCHY: Agé de 22 ans, Sous-lieutenant de la Compagnie Ecossaise des Gardes du Corps du Roi le 25 Décembre 1786, réformé en 1787, il ne devait pas être en service. [...]
[...] En attendant, la lecture des philosophes, l'incite à bien accueillir la révolution naissante. Dès les premiers mois, il se range parmi les rares officiers qui se réclament des idées nouvelles. Sa jeunesse, son tempérament emporté le pousse à des manifestation tapageuses. On raconte qu'au cours d'un banquet, offert à un régiment de passage, un convive porta un toast imprudent : Je propose une santé que nous avons tous dans le c?ur, bien que, dans ces temps de liberté, on ne nous permette pas de la porter ; et je me flatte qu'il n'y ait pas parmi nous de jeanfoutre qui propose une à la santé du roi Davout, qui faisait partie de la garnison, bondit le verre à la main : c'est moi, Messieurs, s'écria-t-il, qui suis le jeanfoutre dont Monsieur a voulu parlé. [...]
[...] C'est à propos des fautes militaires que Napoléon montrait le plus de patience. Il pardonnait plus volontiers un échec tactique, résultat d'un défaut de talent dont l'auteur n'était pas responsable, qu'un manquement eux règles de l'honnêteté ou la soumission politique. En 1813, après Grossbeeren, Dennewitz, la Kasbach, où les maréchaux Oudinot, Ney et Macdonald se sont fait battre, il ne leur adresse pas un mot de reproche. Peut-être s'e n prend-il surtout à lui-même de la sottise d'avoir confier de grandes armées à des gens qui ne savent pas les conduire. [...]
[...] Les maréchaux et Napoléon ou Napoléon et les maréchaux Je suis obligé d'être sévère avec ces hommes là. Si je me familiarisais avec eux, ils partageraient bientôt ma puissance et le trésor public. Ils ne m'aiment point, mais ils me craignent, et cela me suffit. Tant que je vivrai, ils ne seront pas dangereux. Si j'éprouvais un grand échec, ils seraient les premiers à m'abandonner Tel était le dur jugement que Napoléon portait envers ses maréchaux. C'est le cri de l'impatience et de protestation du politique irrité de sentir autour de lui plus de servilité que de dévouement, plus de suffisance que de capacité, plus de prétention que de désintéressement. [...]