Le XIXe siècle, siècle de l'affrontement de la science et de la religion ?
Résumé du mémoire
Si le XIXe siècle semble s'apparenter à un véritable assaut de la science ? dans les domaines biologique, médical et historique et par sa dérive scientiste - sur la religion, qui voit ses principes théologiques remis en cause. Cependant, science et religion s'influencent réciproquement et l'Église se désunit sur la question de la réception des nouvelles données scientifiques. À des courants qui tentent de concilier modernité et Écritures s'opposent les partisans d'une lecture littérale, ces conflits débouchent sur la crise moderniste.
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Sommaire du mémoire
Les découvertes scientifiques dans les domaines de l?histoire des origines de la terre et de l?humanité et dans les domaines biologique et médical s'avèrent les plus inquiétantes pour la religion
Une dimension idéologique de la pratique scientifique se dessine
À des courants qui tentent de concilier modernité et Écritures s'opposent les partisans d'une lecture littérale
Extraits du mémoire
[...] C'est le principe d'inerrance des textes religieux qui lui fait perdre la foi. Considérant qu'une seule erreur dans les textes suffit à les discréditer totalement, les contradictions qu'il relève dans la bible lui font quitter le séminaire. Il devient un défenseur acharné du scientisme (L'avenir de la science 1848/1890) et un anticlérical convaincu. Il publie une Histoire des origines du christianisme (1863-1887) et une Histoire du peuple hébreu (1883-1893). Se plaçant entre exégèse et histoire il récrit l'Ancien et le Nouveau Testament. [...]
[...] Alors qu'au début du siècle, il est admis que le Pentateuque était dû à Moïse, les orientalistes allemands rejettent-t-ils rapidement l'attribution du Pentateuque à Moïse et en distingue quatre auteurs différents par une analyse grammaticale et stylistique. Dans le même temps, les tablettes cunéiformes que l'archéologie accumule conduisent à inscrire historiquement la bible dans les cultures du Proche Orient jusque là inconnues. En 1879, G. Smith, un savant Anglais, affirme avoir déchiffré de l'écriture babylonienne un récit de déluge antérieur mais semblable dans tous ses détails à celui décrit dans la bible. Dans Les origines de l'histoire (1880), F. Lenormant tente de prendre acte de toutes ces découvertes. [...]
[...] Dès 1836, Wiseman, qui est nommé plus tard Cardinal, publie ses Lectures on the connection between science and revealed religion qui sont la vulgarisation des cours qu'il a dispensés au collège anglais de Rome. L'auteur étudie chacune des disciplines nouvelles et affirme l'harmonie de celles-ci avec la religion. On parle alors de concordisme, Wiseman considère que toute vérité scientifique se retrouve dans la bible et que s'il existe des contradictions elles ne sont dues qu'à l'immaturité des travaux scientifiques ou à une mauvaise lecture de la bible. [...]
[...] Au XIXe siècle, les nouvelles découvertes scientifiques qui remettent en cause l'inerrance des textes et l'élargissement des domaines d'exercice de la science à des réflexions philosophiques semblent traduire un affrontement de la science et de la religion. C'est principalement dans les domaines de l'histoire des origines de la terre et de l'humanité et dans les domaines biologique et médical que les découvertes scientifiques s'avèrent les plus inquiétantes pour la religion. Les sciences s'intéressant aux temps les plus reculés de l'histoire ne vont se différencier entre paléontologie, géologie ou encore préhistoire qu'au fil du siècle mais jouent rapidement un rôle primordial dans la remise en causes des vérités révélées. [...]
[...] Le second verset serait alors une description de la terre désolée après ces cataclysmes. Dans la même perspective philosophique de réconciliation de l'apologétique avec les faits démontrés scientifiquement, Lamennais et Gerbet établissent la science catholique Ils cherchent à dégager la vérité dans l'histoire et dans les sciences, celles-ci doivent corroborer la doctrine catholique. Cette démarche d'intégration des sciences à l'apologétique inspire la rédaction sous la direction de l'abbé Migne de l'Encyclopédie théologique (1844/1873) qui recherche l'exhaustivité dans les savoirs et se place comme en contre-pied de l'Encyclopédie des lumières. [...]