Les crises de la monarchie française à la fin de l'Ancien Régime - publié le 20/06/2008

Extraits

[...] Le système social fondé sur la hiérarchie des ordres est donc remis en question à la fin de l'Ancien régime par le Tiers-état qui représente 96% des 28 millions de Français. La France a donc de multiples raisons de basculer dans la Révolution en 1789 et de bouleverser ainsi un système moribond, contesté par tous les sujets de Louis XVI, qu'ils soient privilégiés ou non. Mais il faut encore que les idées révolutionnaires puissent naître, et c'est alors du coté des philosophes des Lumières ou de l'inspiration anglaise et américaine qu'il faut regarder pour comprendre le déclenchement de la Révolution. [...]

[...] L'opposition entre les Parlements et le roi est par exemple connue de tous, et l'opinion publique a tendance à soutenir les Parlements plutôt que le roi Cela même alors que les Parlements s'opposent à l'impôt universel, est donc proposé par les contrôleurs généraux des finances Calonne puis Brienne pour résorber la crise financière en faisant payer les nobles et le clergé. Le peuple, trompé, soutient donc des Parlements partisans de la conservation des privilèges contre le roi qui souhaite les abolir en partie et donc instituer plus d'égalité. La crise politique, qui devient critique en 1787 quand Calonne doit convoquer une Assemblée des notables pour voter l'impôt universel, est donc fondée sur l'incompétence du gouvernement mais surtout ma résistance des privilèges, auxquels s'allie le peuple. [...]

[...] Les paysans supportent ainsi la quasi-totalité de la dette française, alors même que c'est la partie de la population la moins aisée. Ces membres du Tiers-état ne sont pas les seuls à revendiquer un changement: les bourgeois, plus riches et plus instruits en général, se sentent également frustrés, à la fin de l'Ancien régime, par leur exclusion de toutes les fonctions gouvernementales, miliaires ou administratives réservées aux nobles. Cette frustration est d'autant plus grande qu'une partie des bourgeois s'est enrichie au XVIII è siècle sous l'effet du commerce colonial dans lequel ils ont investi, pendant que la noblesse assistait à la stagnation de ses revenue essentiellement tirés de ses terres. [...]

[...] Ces guerre ont été coûteuses, elles ont donc nécessité des emprunts que la France rembourse encore en 1788. A cette crise financière vient se greffer une crise économique qui exaspère les tensions: une crise frumentaire s'est en effet déclenchée en 1788 sous l'effet d'une mauvaise récolte, entraînant une pénurie de blé, et donc une hausse vertigineuse du prix du pain, élément de base de l'alimentation des hommes à cette époque. Cette hausse du prix du pain oblige les populations à se restreindre par ailleurs, et donc à ne plus acheter de biens manufacturés, ce qui provoque une crise industrielle. [...]

[...] Les crises de la monarchie française à la fin de l'Ancien Régime La crise économique et financière II) La crise politique III) La crise social Une Révolution ne se déclenche jamais sans un terreau favorable, sans une situation de crises latente qui lui permet d'éclater. La France de Louis XVI ne fait pas exception: le royaume est en effet en proie à de nombreux problèmes qui semblent s'associer pour remettre en question les fondements de l'Ancien régime. Afin de comprendre le climat qui règne en France dans la période prérévolutionnaire, il faut étudier les différents éléments de crise dont est victime le royaume en 1788; crises qui vont mettre la France sur le chemin de la Révolution. [...]