Ce document tache d'analyser le film de Gus Van Sant primé à Cannes, en mettant en exergue les techniques cinématographiques utilisées le réalisateur pour faire naître de l'émotion et mettre le doigt sur des aspects peu reluisants de notre société. Il s'interroge aussi sur la place du film dans l'histoire et sur celle du fait divers au cinéma.
...
Sommaire de l'exposé
Pistes réfutées par Van Sant
Outils de cinéma utilisés pour faire naître le malaise
Causes du malaise
Rapport du film à l'Histoire
Le fait divers au cinéma
Index de vocabulaire
Extraits de l'exposé
[...] Enfin et surtout le fait divers pose la question de la mémoire et du temps, on l'a vu avec la force d'observation de la société contemporaine du film de l'?uvre de Van Sant. Le film de fait divers peut s'enorgueillir de lorgner du côté de ses voisins plus nobles : le film historique et l'étude de moeurs sociologique. Index de vocabulaire : doom-like : Jeux descendant de la lignée du précurseur nommé Doom et reprenant son principe à savoir grosso modo une simulation de tir en vue subjective. [...]
[...] Rapport du film à l'Histoire : Dans l'introduction, on notait que le drame de Columbine s'était affranchi du statut de simple faits divers, qu'il avait prit l'ampleur d'un phénomène de société. Il est vrai qu'il témoigne de la déshumanisation des établissements scolaires en général. Au-delà de cela il donne le pouls d'une société de plus en plus froide, abstraite, Orwellienne. Il n'est pas sûr en effet que les communautés autres que celles des adolescents -le monde professionnel par exemple- soient plus chaleureux, plus humains. [...]
[...] Dans le Columbine de Gus Van Sant presque tous les adolescents sont malheureux et se bagarrent contre des problèmes personnels, pas seulement les tueurs. On pense à John le gars aux cheveux jaunes et au tee-shirt blond contraint de prendre le volant de la voiture de son père car celui ci est éméché, en plein après midi ; d'ailleurs John a l'air de devoir s'occuper lui même des problèmes d'alcool de son père. On pense aussi aux trois filles qui se font vomir pour ne pas grossir, une anorexie autodestructrice typique de l'adolescence ; et à la pauvre diablesse avec les lunettes qui semble bien mal dans ses basquets, honteuse de son corps, perdue, silencieuse et solitaire, scrutant le ciel en un désir profond d'être ailleurs. [...]
[...] Ce dernier ne réagit pas à l'offense, il semble garder son sang froid, contrôler ses nerfs, mais c'est autant d'accus négatifs, de frustrations engrangées génératrices de névroses. On imagine sa ranc?ur vis à vis de ces élèves, détestables et cruels mais qui pourtant réussissent dans leurs études, sont bien intégrés et considérés comme de futurs bons éléments pour la société ; alors que lui, au fond de la classe, tenant compagnie au radiateur, la risée de ses camarades, se réfugie dans la lune et les nuages, rêveur à la dérive. [...]
[...] Et même si l'on classe le carnage du lycée de Columbine au rang de fait divers, cela ne ternit en rien son impact. Les historiens du futur lorsqu'ils s'évertueront à comprendre notre époque devront considérer de tels faits, qui donnent le ton d'une civilisation. Après tout l'Histoire n'est elle pas la somme, l'imbrication d'une multitude d'histoires ? Le fait divers au cinéma Le fait divers, qualifié d'information monstrueuse par Roland Barthes effraie autant qu'il fascine. Ces tranches de vies marquées au fer rouge sont du pain bénit pour les artistes. [...]