L'abstraction géometrique, la recherche des formes pures
Résumé de l'exposé
Dans une première partie, nous tenterons de comprendre comment, grâce à quelles orientations, des peintres du début du siècle, sont parvenus à créer un art complètement non-figuratif, réalisé essentiellement à partir de formes géométriques pures. Lors d'une deuxième étape, nous découvrirons les grands maîtres de l'abstraction géométrique dont le plus célèbre reste Piet Mondrian, nous envisagerons aussi l'influence du groupe interdisciplinaire De Stijl. Dans une troisième partie, nous aborderons la fondation d'un mouvement exceptionnel par sa diffusion dans l'art et l'architecture contemporain, le Bauhaus. Dans une annexe finale, nous décrirons quelques ?uvres célèbres qui nous permettront de mieux comprendre les mécanismes de théoriques et conceptuels qui animent ces artistes
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Sommaire de l'exposé
Les origines de l'abstraction géométrique
Les fondateurs de l'abstraction géométrique pure
Une étape fondamentale dans l'esthétique contemporaine : le Bauhaus
Extraits de l'exposé
[...] En tout cas, elle est sortie de l'ambiance de la Section d'or, de groupe de cubistes dissidents qui voulurent fonder leur art sur les relations entre le nombre et la mesure. La Section d'or, dont faisaient partie, sous la direction de Jacques Villon, des peintres tels que Robert Delaunay et Frank Kupka, se sépara du cubisme orthodoxe pour la seule raison qu'elle puisait son inspiration surtout dans les théories instaurées par Seurat ; le nom du groupe évoque cette recherche d'un principe d'harmonie, d'une basse chiffrée pour la peinture. [...]
[...] Les premières sculptures de Gabo, réalisées dans cette conception, captent l'espace non par la masse, mais par des plans qui rendent visibles la structure et les lois de leur construction. Ils s'inspirent dont de la construction technique et renient les lois de la formation organique, en prônant que la nature, elle aussi, ?uvre comme un ingénieur suprême. Ce sont les lois de la construction géométrique qui leur servent de guide et qu'ils rendent visibles. Partis de formes naturelles, ils arrivent bientôt à la construction d'objets qui révèlent exclusivement les forces et les lois régissant les formes. [...]
[...] Voilà le point de départ des trois maîtres de De Stijl. En 1917, tous trois brisèrent les liens avec le passé : Van Doesburg fonda la revue De Stijl, dont les cofondateurs furent A.Kok, J.J.P.Oud, P.Mondrian et V.Huszar ; celle-ci fut, dès son premier numéro, l'organe d'un style collectif. Les premières ?uvres furent les Compositions en plans de couleurs, de Mondrian, où des rectangles de couleurs primaires de détachaient sur un fond blanc ; des ?uvres parallèles de Van Doesburg et Van der Leck s'y ajoutèrent. [...]
[...] Cette grande clarté est due à une analyse méticuleuse de la grammaire et de la syntaxe de la peinture, dont Kandinsky a publié les données dans son livre Vom Punkt zu Linie und Fläche. Cette recherche, qui fut contemporaine et parallèle aux explorations théoriques de Paul Klee, tendait à l'analyse objective du langage pictural, à l'évaluation de ses éléments, à la détermination du poids spécifique de chacun d'eux et de leurs rapports particuliers. C'est donc dans la direction d'une théorie de l'harmonie, d'une basse chiffrée, que le premier maître de l'abstraction, qui avait dirigé l'art abstrait dans une voie plutôt expressionniste, orienta ses recherches sous l'influence des courants plus systématiques. [...]
[...] Le rôle que la couleur joue ici est redevable aux théories de Seurat. C'est également la couleur qui jour un rôle prédominant dans l'?uvre d'un autre pionnier de l'art abstrait géométrique issu de la Section d'or : Robert Delaunay. En 1912, il peint son tableau Disque simultané : un cercle divisé en anneaux concentriques, à leur tour subdivisés en quatre secteurs par une répartition du cercle en quatre parties égales, chaque section ainsi obtenue portant une couleur différente. Inscrites dans une forme rigoureusement géométrique comme les notes dans les mesures d'une partition musicale les couleurs créent ici un mouvement dynamique se déroulant dans le temps ; tout le plan circulaire est mis en rotation par les contrastes et les analogies des couleurs : les anneaux tournent, et, de la surface du tableau, se dégage une mélodie qui dépasse les limites géométriquement établies des segments. [...]