- Résumé
- Sommaire
- Extraits
- Descriptif
- À propos de l'auteur
- Lecture
Rédigez des études contre primes !
Choisissez un sujet dans la liste
Rédigez-le et envoyez-le nous
Recevez votre prime dès validation !
Consultez les sujets disponiblesDevenez auteur ! Publiez et vendez vos articles, dossiers et documents !
Publiez vos documents !Justice et échange
Résumé de l'exposé
L'histoire des Troglodytes contée par Montesquieu , souligne le lien entre justice et échange. En effet, alors que ces créatures avaient décidé unanimement de vivre égoïstement, en recherchant chacune son propre intérêt, sans aucune solidarité, même en situation de famine, la question de la justice se pose lorsqu'ils sont obligés d'échanger entre eux. Le Troglodyte vendant du blé, par exemple, exige que l'échange qu'il réalise avec un marchant de vêtements soit équitable, faute de quoi, dit-il au marchant, aucune transaction n'aura lieu, « dussiez-vous crever de faim ». Si la justice consiste, effectivement, en une bonne répartition des biens, justice et échange semblent liés de manière inextricable. Pourtant, pour déterminer le caractère juste d'un échange, c'est-à-dire d'un comportement par lequel des personnes se livrent réciproquement des valeurs considérées comme équivalentes, il faut non seulement connaître la valeur des biens échangés, mais aussi et surtout leur nature : comment dire, en effet, qu'un échange d'esclave est juste ? Il convient aussi de prendre en compte ce qui a motivé l'échange : selon Marx, si les travailleurs sont obligés d'échanger, en l'occurrence leur force de travail, pour pouvoir vivre, alors l'échange ne peut être considéré comme juste . Il s'agira donc de se demander si l'on peut dûment associer justice et échange. Ne peut-on penser la justice qu'à travers l'idée d'échange ? Ou bien, au contraire, au-delà d'une vision de la justice qui la circonscrirait à ce domaine, n'est-il pas possible de la considérer en dehors de tout échange, son existence étant même garantie par l'absence d'échange ?
Sommaire de l'exposé
- Ne peut-on penser la justice qu'à travers l'idée d'échange ?
- Au-delà d'une vision de la justice qui la circonscrirait à ce domaine, n'est-il pas possible de la considérer en dehors de tout échange, son existence étant même garantie par l'absence d'échange ?
Extraits de l'exposé
[...] Mais outre ce problème, il est possible de dissocier échange et justice pour d'autres raisons : en effet, comment dire d'un échange de sourire, par exemple, qu'il est juste ? Certains échanges entre les hommes ne peuvent pas se mesurer, et échappent à toute appréciation du point de vue de la justice, puisqu'ils appartiennent plus au domaine moral. Par exemple, l'amour, entre deux personnes, est bien un échange. Pourtant, il est impossible de le juger à l'aune de critères objectifs, même si Bentham, au contraire, envisageait une possibilité de tout quantifier[x]. [...]
[...] La justice peut donc ne rien avoir à voir avec l'idée d'échange, et même, il semble qu'elle puisse être pensée comme une rupture des échanges. En effet, la justice peut être considérée, non seulement comme une vertu, mais aussi comme un ordre ce qui lui donne une dimension politique plus que psychologique. Elle n'est alors qu'une structure qui n'a pas à entretenir de relations internes. Ainsi, selon Socrate[xi], la Cité juste se caractérise par l'absence de liberté, de mobilité sociale, et l'amour de l'ordre et de la sécurité. [...]
[...] Par exemple, pour les classiques, comme Smith et Ricardo, la valeur d'un bien dépend du coût des facteurs nécessaires à sa production, essentiellement le travail. La valeur est alors fondée sur un critère objectif, c'est la valeur d'échange. Selon les néo-classiques, cette conception ne résout pas le problème de la valeur : en effet, si c'est le travail qui donne la valeur à un produit, pourquoi deux biens qui incorporent la même quantité de travail n'ont-ils pas la même valeur ? [...]
[...] Il semble donc qu'il soit nécessaire que les échanges soient justes, pour pouvoir se répéter et assurer par ce moyen la cohésion de la société : la mise en place d'une institution judiciaire, garant du respect des principes de justice dans l'échange, va se révéler essentielle. La justice et l'échange sont donc, non seulement compatibles, mais aussi indissociables. En effet, penser la justice conduit presque toujours à la penser à travers un échange : a priori, la justice n'a pas de raison d'être dans la solitude absolue. [...]
[...] Elle le fait notamment grâce à l'appareil judiciaire : là encore, la justice n'est pas pensable sans l'idée d'échange. En effet, le tribunal, où les juges vont rendre justice est un lieu d'échange : à un premier niveau, la justice va naître d' échanges entre les individus présents, qui, pour trouver la vérité, vont confronter leurs arguments et débattre ; et à un second niveau, la justice sera rétablie grâce à un échange entre la victime et le coupable, par l'intermédiaire des juges qui vont prononcer une sentence, attribuer une punition, en contrepartie du crime commis. [...]
[...] Pourtant, pour déterminer le caractère juste d'un échange, c'est-à-dire d'un comportement par lequel des personnes se livrent réciproquement des valeurs considérées comme équivalentes, il faut non seulement connaître la valeur des biens échangés, mais aussi et surtout leur nature : comment dire, en effet, qu'un échange d'esclave est juste ? Il convient aussi de prendre en compte ce qui a motivé l'échange : selon Marx, si les travailleurs sont obligés d'échanger, en l'occurrence leur force de travail, pour pouvoir vivre, alors l'échange ne peut être considéré comme juste[ii]. Il s'agira donc de se demander si l'on peut dûment associer justice et échange. [...]
[...] Jevons explique cela en prenant l'exemple du pêcheur de perles qui, en plongeant, remonte un caillou. La valeur d'un bien, d'après cette théorie, découle donc de son utilité, de sa rareté et des préférences individuelles : c'est la conception de la valeur utilité, la valeur étant fondée sur la valeur d'usage. Ainsi, puisqu'il existe plusieurs théories de la valeur, un échange ne pourra jamais être vraiment juste : il le sera selon certaines conceptions de la valeur, qui admettront que les produits échangés se valent, mais ne le sera pas d'après d'autres points de vue. [...]
[...] De surcroît, la définition de la justice comme ordre, telle que la conçoit Platon, permet de considérer la justice comme une rupture des échanges. En particulier, si l'échange correspond aux interactions entre les hommes, justice et échange semblent difficilement conciliables, à moins que la générosité de Descartes ne soit la solution : le généreux, en effet, est conduit à reconnaître que tout homme le vaut potentiellement du point de vue du mérite. Par conséquent, il juge autrui comme il se juge soi-même : ce qui compte pour déterminer la valeur d'un homme, c'est la façon dont il use de sa volonté. [...]
[...] Ne peut-on penser la justice qu'à travers l'idée d'échange ? Ou bien, au contraire, au- delà d'une vision de la justice qui la circonscrirait à ce domaine, n'est- il pas possible de la considérer en dehors de tout échange, son existence étant même garantie par l'absence d'échange ? A priori, on peut très bien dissocier justice et échange : de fait, les exemples d'échanges injustes sont nombreux. La notion d'échange recouvre l'idée d'une certaine circulation, dans un sens et dans l'autre, mais cette circulation peut être plus avantageuse pour un des participants à l'échange que pour les autres. [...]
Descriptif de l'exposé
- Date de publication
- 2007-04-11
- Date de mise à jour
- 2007-04-11
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- dissertation
- Nombre de pages
- 5 pages
- Niveau
- avancé
- Téléchargé
- 6 fois
- Validé par
- le comité de lecture
