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Publiez vos documents !La main - un outil intelligent identifiant l'être humain
Résumé de l'exposé
Ce qui reste de la main dans son identification minimale, c'est donc son utilisation comme outil, comme instrument pour une fin qui lui est étrangère, et son statut d'outil particulier. C'est cette singularité de la main comme outil que nous nous proposons d'interroger : la main est-elle un outil comme un autre ? Si non, en quoi ne l'est-elle pas ? Est-ce en ce qu'elle permet l'emploi d'autres outils, est première dans la chaîne des instruments ? Ou bien tient-elle sa particularité de ce que sa maîtrise est indissociable de l'opération d'un esprit, ce qui signifierait qu'elle serait comme un outil « intelligent » ? Afin de briser cette alternative, nous commencerons par examiner la caractérisation a minima de la main en expliquant sa primauté par rapport aux autres outils par sa configuration physique spécifique (la possibilité de la prise et du maintien). En éclairant l'usage des choses rendu possible par cette configuration, nous dégagerons un certain rapport au monde et verrons jusqu'où une telle définition est satisfaisante, c'est-à-dire jusqu'où elle rend compte de son rapport tant à l'homme qu'à certains animaux. Si cette détermination s'avère insuffisante, nous serons amenée à étudier la main comme outil intelligent, ce qui nous obligera à nous focaliser sur la main humaine et nous permettra peut-être d'indiquer une manière de distinguer entre mains, car techniques, humaine et animale.
Sommaire de l'exposé
- La caractérisation a minima de la main en expliquant sa primauté par rapport aux autres outils par sa configuration physique spécifique
- Jusqu'où une telle définition est satisfaisante, c'est-à-dire jusqu'où elle rend compte de son rapport tant à l'homme qu'à certains animaux
- La main comme outil intelligent, la main humaine
Extraits de l'exposé
[...] Ce dernier n'est plus seulement possesseur du monde, il en est aussi le maître. Dès lors c'est un rapport au monde spécifiquement humain qui se dessine dans l'usage de la main, ce qui ne convient plus avec notre impératif préalable de ne pas enfermer la définition de la main dans son lien à l'humanité. Penser la main, c'est donc penser la main humaine ; mais cela ouvre un nouveau champ de définition, puisque la main est ainsi comme habitée par l'esprit humain. [...]
[...] La main est ainsi ce qui fait d'un objet un outil. Mais elle-même est-elle pour autant traitée comme un outil ? La faire transformer des objets en outils, est-ce la détourner de sa fin, lui imposer une fin qui lui serait extrinsèque ? N'est-il pas dans la fin même de la main d'être l'outil de maniement d'autres outils ? Il ne s'agit pas de tomber dans un débat sur le bien-fondé d'une lecture finaliste du corps, mais seulement de relever que la main, en tant que partie d'un corps, remplit une fonction à l'égard de ce corps. [...]
[...] Ayant percé ses motifs à jour, Hoederer aborde la question de front et déclare qu'on ne peut agir politiquement sans se salir les mains sans se compromettre. La métaphore de la main est récurrente dans la pièce : on reproche à Hugo de ne pas savoir se servir de ses mains, d'avoir des mains trop propres, parce qu'on lui reproche d'être un intellectuel non engagé. Remarquons qu'il ne se joue pas ici d'opposition entre métier intellectuel et métier manuel, car ce serait réduire la main à un usage purement instrumental. [...]
[...] La main n'est pas un outil comme un autre, car c'est un outil qui ne peut pas se prêter à toutes les transformations : il impose un certain usage, qui peut sembler contraignant, mais qui pose autant de règles à partir desquelles inventer. - Ce qui convient à une certaine définition de l'art, celle de l'art comme inspiration à couler dans le moule d'une technique contraignante. La main n'est donc pas seulement ce qui prend, c'est aussi ce qui invente, qui créée : elle peut ôter des objets du monde, elle peut aussi en ajouter, lui en offrir. [...]
[...] Il s'agit bien, grâce à la main, de dominer les choses qui nous entourent. Or Bergson, dans L'évolution créatrice, identifie cette capacité de domination à une caractéristique proprement humaine, qui légitimerait la supériorité de l'homme sur l'animal. Dans le cadre de notre réflexion, cette attitude de maîtrise devrait être commune à l'homme et à l'animal doté de mains, puisque c'est de leur simple configuration physique qu'est issu ce rapport particulier au monde. Nous arrivons ici à une impasse : l'animal doté de mains (principalement les grands singes) n'est en effet pas dans un rapport de domination et de prise de possession du monde. [...]
[...] Ce fait n'est pas anodin : il signale que la main est le lieu de l'exercice de l'esprit humain. Prenons le cas de Robert Schumann : voulant aller au bout des capacités de sa main droite, il mit au point une machine dans laquelle il glissait cette dernière afin de pousser les articulations de ses doigts à leur étirement maximal. L'enjeu est bien d'améliorer la maniabilité de l'outil qu'est la main elle-même, et ceci au travers de la fabrication d'une machine, d'un outil, venant assister la main. [...]
[...] Réelle ou figurée, la fonction anatomique de prise et de maintien qu'offre la main ouvre donc un rapport de possession au monde. La main, c'est ensuite le maniement, la manipulation d'un objet. Or manipuler un objet c'est lui imprimer un mouvement qui n'en jaillit pas spontanément mais qui lui convient et lui permet de réaliser une fin qui n'était, là encore, sa fin naturelle. Cette fin naturelle, nous pourrions l'identifier à la définition aristotélicienne classique de naître, croître, se corrompre et périr. La fin qui lui est imposée de l'extérieur le détourne donc de son but principal, propre et premier (chronologiquement). [...]
[...] Et, dans ces deux cas, qui dit main dit technique, car utilisation de la main comme moyen pour différentes fins. La main est donc bien un outil. En outre, ces fins sont la prise de possession et la fabrication d'objets : cela fait-il de la main un outil différent des autres ? Si oui, en quoi ? La main, c'est d'abord la mainmise, une prise de possession qui se fait par occupation d'un espace ou d'un objet. Locke, dans le Second Traité du Gouvernement Civil, examine l'hypothèse d'un état de nature et y étudie le commencement de la propriété. [...]
[...] La main permet alors à la fois de s'approprier et de garder quelque chose en sa possession. Mais elle répond également à une autre fonction, tout aussi importante : elle rend possible l'utilisation des objets dont elle s'empare. Par là, elle permet d'instrumentaliser l'objet tenu, d'en faire le moyen d'accomplir une fin qui lui soit extrinsèque. Cette fin, ce n'est pas la main elle-même qui la décide, mais l'esprit : la main, dans sa dimension technique, est certes un outil particulier, qui conditionne l'emploi de tout autre outil, mais elle est aussi fortement dépendante d'un esprit qui lui commande et la guide. [...]
[...] Ce n'est pas la possession seule de la main qui fait l'humanité. Et elle n'en est qu'au mieux l'indice, dans la mesure où l'utilisation élaborée qu'en fait l'être humain renvoie à une capacité, celle de projeter une fin non nécessaire dans les choses, qui pourrait ne pas lui être propre. Les grands singes ont en effet, eux aussi, un rudiment de technique (la taille de pierre par exemple). La main n'est donc au mieux que l'indice d'un trait important de l'humanité, trait qui ne lui est peut-être pas propre. [...]
À propos de l'auteur
Elodie P.Etudiante- Niveau
- Expert
- Etude suivie
- philosophie
- Ecole, université
- Université...
Descriptif de l'exposé
- Date de publication
- 2006-03-11
- Date de mise à jour
- 2014-05-05
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- dissertation
- Nombre de pages
- 6 pages
- Niveau
- expert
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- Validé par
- le comité de lecture
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