- Résumé
- Sommaire
- Extraits
- Descriptif
- À propos de l'auteur
- Lecture
Rédigez des études contre primes !
Choisissez un sujet dans la liste
Rédigez-le et envoyez-le nous
Recevez votre prime dès validation !
Consultez les sujets disponiblesDevenez auteur ! Publiez et vendez vos articles, dossiers et documents !
Publiez vos documents !La mémoire divise, l'Histoire réunit
Résumé de l'exposé
?Devoir de mémoire", "lieux de mémoire", "obsession mémorielle", "saturation de la mémoire", "concurrence des victimes", "politiques de mémoire" : face à une mémoire envahissante et souvent dans tous ses états, l'historien cherche à repréciser son rôle : ni accompagnement des victimes, ni juge, ni romancier. L'historien veille à échapper à la tyrannie des groupes, il oppose l'histoire collective aux mémoires particulières. L'histoire naît de la mémoire et s'en affranchit en mettant le passé à distance. La mémoire participe du travail de l'historien ; la représentation historienne du passé exerce une influence sur les mémoires. La mémoire est clairement objet d'histoire.
Une vague mémorielle s'est abattue sur la France de manière peut-être plus intense que dans le reste du monde dans le milieu des années 1970, sous l'effet de trois phénomènes principaux : le contrecoup de la crise économique, les retombées de l'après De Gaulle et l'exténuation de l'idée de révolution. On voit alors naître de puissants mouvements d'émancipation de groupes sociaux, chacun revendiquant sa mémoire et la reconnaissance de cette mémoire par la nation. On passe de l'idée d'Histoire nationale telle qu'elle était conçue sous la III République à l'idée d'une Mémoire nationale, elle-même submergée par les mémoires de groupe. Ainsi se transforment les rapports entre la Mémoire et l'Histoire. Face à un devoir de Mémoire envahissant, il semble falloir affirmer un devoir d'Histoire.
Pourtant, l'allemand distingue les deux acceptions du mot histoire. « Historie » : le discours des historiens, celui qu'ils s'efforcent de tenir pour rendre compte d'une réalité sociale en devenir, nommée « Geschichte ». L'Histoire est censée reposer sur un consensus, mais son compte-rendu est ambivalent. La mémoire, quant à elle, fait d'abord appel à un processus individuel. Mais on parle de mémoire collective, qui implique : mémoire d'un groupe, plus ou moins étendu. La mémoire ne constitue jamais un consensus car elle comporte une part plus ou moins consciente d'interprétation, qui crée des divisions.
Si, comme l'écrit Pierre Nora, « la mémoire divise et l'Histoire réunit », cela implique que l'une et l'autre sont différentes et contradictoires, qu'elles ne répondent pas aux mêmes attentes et ne produisent pas les mêmes effets. Le lien qui unit Histoire et mémoire et précise leurs rôles, semble alternativement condamner l'une ou l'autre. Dès lors, dans quelle mesure les effets qu'elles produisent sont-ils susceptibles de créer ou de mettre à mal une cohésion humaine fondée sur un passé objet de déchirements ?
Il s'agira de voir dans un premier temps que les liens qui unissent Histoire et mémoire sont assez complexes pour rendre l'unification des hommes autour de leur passé très problématique. Nous verrons par la suite que la mémoire, objet d'instrumentalisation, peut conduire à transformer l'Histoire et faire éclater la cohésion humaine d'une part et sa propre nécessité en tant qu'impératif d'autre part.
Sommaire de l'exposé
- Le souvenir raconte, le passé réunit, l'historien déconstruit
- Mémoire et histoire : un lien de complémentarité indiscutable
- Que pourtant tout oppose? Car l'Histoire ne se limite pas à un catalogue de faits tirés de la mémoire
- La mémoire transforme, l'interprétation divise, l'Histoire endure
- La question de l'interprétation, née de la mémoire, déchire la cohésion humaine portée par une Histoire consuelle.La mémoire transforme-t-elle l'histoire ?
- Les effets pervers du devoir de mémoire
Extraits de l'exposé
[...] Pourtant, Hérodote affirme que son but est " établir, enfin et surtout, la cause de la guerre qu'ils se sont livrée. " L'histoire n'est donc déjà plus récit, mais science parce qu'enquête sur les causes. Cette question des causes, évidemment, est la croix de l'épistémologie de l'histoire : l'histoire n'est une science que si elle peut être enquête sur les causes, mais qu'est-ce qu'une cause en histoire ? C'est là l'objet des controverses les plus dures. La science historique se construit d'abord par une patiente déconstruction d'une mémoire pleine de failles. mémoire est subjective. Elle s'inscrit toujours dans un vécu. [...]
[...] Mais le souci de donner cohérence à un fouillis de faits n'élimine pas le risque d'interprétation. Ex : L'exemple de Michelet est intéressant : il a formé son projet d' Histoire de France selon un certain mysticisme nationaliste. Selon lui, La France est une personne qui grandit et dont l'histoire n'a qu'à rédiger la biographie. A force de réfléchir sur l'Histoire, il donne un sens à son histoire. Michelet interrompt son travail au début du XIX siècle parce que la Restauration lui paraît aller à rebours de l'Histoire. [...]
[...] La mémoire est orientée dans un récit dont la fin est connue. Elle est donc téléologique : la vérité des événements passés réside dans le présent. La science historique, dès qu'elle se veut véritablement scientifique, doit sortir du récit, parce qu'elle doit sortir de l'histoire orientée vers une fin idéale, c'est-à- dire, en réalité, de l'interprétation du passé en fonction du présent. mémoire ne se soucie que de l'enchaînement temporel des images : elle s'identifie à notre conscience intime du temps. [...]
[...] La mémoire est clairement objet d'histoire. Une vague mémorielle s'est abattue sur la France de manière peut-être plus intense que dans le reste du monde dans le milieu des années 1970, sous l'effet de trois phénomènes principaux : le contrecoup de la crise économique, les retombées de l'après De Gaulle et l'exténuation de l'idée de révolution. On voit alors naître de puissants mouvements d'émancipation de groupes sociaux, chacun revendiquant sa mémoire et la reconnaissance de cette mémoire par la nation. [...]
[...] Mais on parle de mémoire collective, qui implique : mémoire d'un groupe, plus ou moins étendu. La mémoire ne constitue jamais un consensus car elle comporte une part plus ou moins consciente d'interprétation, qui crée des divisions. Si, comme l'écrit Pierre Nora, la mémoire divise et l'Histoire réunit cela implique que l'une et l'autre sont différentes et contradictoires, qu'elles ne répondent pas aux mêmes attentes et ne produisent pas les mêmes effets. Le lien qui unit Histoire et mémoire et précise leurs rôles, semble alternativement condamner l'une ou l'autre. [...]
[...] La mémoire transforme-t-elle l'histoire ? La mémoire n'est pas un élément fiable, face aux exigences de la science historique. **Cette opposition entre histoire et mémoire, Pierre Nora en fait le thème introducteur de ses Lieux de mémoire. Il y dresse les limites de la mémoire. Pour lui, la mémoire fait appel à des termes tels qu' amnésie déformations soudaines revitalisations manipulations mémoire affective multiple et plurielle collective individualisée . Cela s'oppose à une vision de l'Histoire qui appelle une analyse et un discours critiques, qui a vocation à l'universel et ne s'attache qu'aux continuités temporelles, aux évolutions et aux rapports des choses. [...]
[...] Il faut néanmoins veiller à ne pas sacraliser démesurément l'Histoire. Une sacralisation abusive pourrait comporter bon nombre d'effets pervers. B. Les effets pervers du devoir de mémoire Quand la mémoire remet l'histoire au goût du jour. Ex : Le retour un peu tardif de l'opinion française sur la période de Vichy (Procès Barbie, procès Touvier, procès Papon avait permis à des initiatives historiennes, à partir des années 80, de réinvestir des dossiers, d'éclairer un peu mieux des responsabilités jusqu'alors éludées et à l'Etat français, peu à peu, de mieux assumer un passé difficile. [...]
[...] Ex : Le prologue des Histoires d'Hérodote. Ce travail vise à : " empêcher que le passé des hommes ne s'oublie avec le temps et éviter que d'admirables exploits tant du côté des Grecs que de celui des Barbares, perdent toute célébrité. " L'histoire par le fondateur de l'histoire serait donc bien un " travail de mémoire une lutte contre l'oubli. L'historien, grand prêtre de la Mémoire. **L'historien se place au service de la mémoire. L'historien compose en un tout ce qui appartient au passé, ce qui s'est éparpillé dans le souvenir subjectif et contingent et ne se maintient que dans la fluidité de la mémoire Hegel, La raison dans l'Histoire. [...]
[...] Pour Halbwachs, la mémoire est toujours collective puisque la mémoire individuelle est toujours donnée dans un cadre social déterminé. On ne se souvient pas seul affirme Halbwachs. La mémoire est un élément qui nous transcende. Elle devient un acte quand on commémore nos souvenirs. L'acte de mémoire mène à l'interprétation de l'Histoire, et c'est cette dernière qui divise. Mais cette mémoire collective n'est pas simplement un phénomène spontané. Elle ne se maintient en vie que par le concours de la volonté et de l'action humaines. [...]
[...] La mémoire transforme-t-elle l'histoire ? **Quand l'Histoire assassine la mémoire : le révisionnisme. *Le révisionnisme est une démarche critique consistant à réviser de manière rationnelle certaines opinions couramment admises en histoire, que ce soit par le grand public, ou même par des historiens de profession. Il se fonde sur un apport d'informations nouvelles, un réexamen des sources, et propose une nouvelle interprétation de l'histoire. *Le révisionnisme pose la question de l'interprétation de l'Histoire. Ex : Propos de Jean-Marie Le Pen : L'existence des chambres à gaz est un point de détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale. [...]
À propos de l'auteur
Fanny S.étudiante- Niveau
- Expert
- Etude suivie
- droit...
- Ecole, université
- sciences po
Descriptif de l'exposé
- Date de publication
- 2007-04-20
- Date de mise à jour
- 2007-04-20
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- dissertation
- Nombre de pages
- 7 pages
- Niveau
- expert
- Téléchargé
- 31 fois
- Validé par
- le comité de lecture
Autres docs sur : La mémoire divise, l'Histoire réunit
- "La mémoire divise, l'histoire réunit", Pierre Nora
- La mémoire des victimes de la guerre civile espagnole en Andalousie depuis la Transition...
- La région des grands lacs africains: quelle histoire du temps présent? Représentations proposées...
- Le combat de la mémoire, se souvenir pour se réapproprier son passé - "Chronique des sept...
- "Douze leçons sur l'Histoire", Antoine Prost
