Méthode de la dissertation en philosophie

Extraits de l'exposé

[...] Certes, une dissertation philosophique n'est qu'un exercice comme un autre, mais il est bon de s'exercer pour développer ses aptitudes. Or, si la philosophie est un apprentissage de la liberté par l'exercice de la réflexion, il ne saurait être déconseillé de s'exercer à réfléchir. L'exercice de la dissertation a ceci de particulier qu'elle nous apprend a voir, a poser, a articuler des problèmes et a inventer des éléments de solution a partir d'une réflexion critique sur nos connaissances, nos expériences et sur les plus grands monuments de la pensée dans tous les domaines de la culture humaine. [...]

[...] Ce moment est capital, car toute l'orientation et tout les reste de la dissertation en dépendent. La meilleure stratégie à suivre, le plus souvent, consiste à commencer par traiter les questions les moins importantes au début du développement, puis a progresser peu a peu dans un ordre croissant de difficulté. Le style de l'introduction doit être aussi sobre et aussi concis que possible, de manière à faire tenir celle-ci en moins d'une page. Ceci reste valable pour une dissertation, pour un article de revue, pour un exposé ou une conférence, une leçon au Capes ou à l'agrégation. [...]

[...] Si vous réfutez la thèse, proposez la perspective à laquelle vous vous ralliez en précisant les raisons pour lesquelles celle-ci vous semble préférable. b. Dans le cas d'une élucidation de concept : Il convient d'analyser tout d'abord le sens courant du terme, puis d'explorer la diversité des ses acceptions possibles (analyse extension') dans toutes ses principales occurrences. Pour cela, il est bon de vous référer a l'expérience courante et surtout a des exemples précis puises dans l'histoire, afin de ne pas partir a la dérive dans des abstractions creuses. [...]

[...] Les sujets qui comparent des termes : La comparaison de termes se borne le plus souvent à rapprocher deux termes a l'aide de la conjonction de coordination et parce qu'elle masque souvent une opposition ou une alternative. Ex : Vérité et liberté. ?Fidélité et sincérité. ?Imaginer et inventer. . Parfois, il arrive qu'il y ait trois termes en présence, mais c'est assez rare : Le néant, le mal et la liberté. ?Génération, fabrication, création. . Parmi ces différents types de sujet, mieux vaut choisir ce que vous connaissez bien ou ce que vous comprenez bien, plutôt que ce qui vous semble séduisant ou attirant. [...]

[...] Ce qui vous permet d'évoquer dans une dernière partie le sens des principales attitudes philosophiques possibles vis-à-vis de ces problèmes. c. Si vous avez à traiter une comparaison de concepts : Il ne faut surtout pas aborder successivement et séparément chacun des termes de la comparaison. Ce qui est exigé c'est l'examen des rapports entre les termes. Par conséquent, il convient de faire varier un terme par rapport a l'autre ; le plus commode, semble t-il, est de prendre comme point fixe le concept qui a la plus grande extension pour envisager comment l'autre terme se comporte vis-à-vis de lui dans ses principales acceptions possibles. [...]

[...] ?L'Absolu. ?L'impondérable. grimage. etc. Parfois, il se présente sous la forme d'une question : qu'est-ce que le courage ? a-t-il du non mesurable ? Comment définir la matière ? L'idée de fonction. c. [...]

[...] Dans la présentation, que l'?il puisse suivre en quelque sorte le plan. Chaque partie du développement est censé traiter une question bien déterminée, par conséquent il ne serait pas mal venu de commencer par soulever une interrogation. La suite du paragraphe consiste a analyser des notions, a définir des termes, a introduire des distinctions entre des notions voisines ou même franchement opposées, puis a démontrer des propositions a l'aide de raisonnements qui articulent des jugements. Il est bienvenu de prendre appui sur des exemples précis puisés dans l'histoire, dans la littérature, dans l'histoire de l'art, dans l'histoire des sciences et des techniques, dans l'histoire des religions, etc . [...]

[...] Autrement dit, que signifie une liberté qui ignorerait toute vérité ? Pourtant, si la vérité relève d'un ordre nécessaire n'est-elle pas en elle-même une répudiation de notre liberté, car dans l'ordre des vérités nécessaires il n'y a pas de choix ? En revanche, si l'on se place dans une perspective existentielle et historiciste, la vérité apparaît comme une rétrospection de la liberté ou l'existence n'est qu'une manifestation progressive du vrai ; c'est-à-dire de l'essence. Des lors, ma vérité n'est autre que ce que ma liberté la fait être : la liberté devient fondatrice de la vérité, etc . [...]