- Résumé
- Sommaire
- Extraits
- Descriptif
- À propos de l'auteur
- Lecture
Rédigez des études contre primes !
Choisissez un sujet dans la liste
Rédigez-le et envoyez-le nous
Recevez votre prime dès validation !
Consultez les sujets disponiblesDevenez auteur ! Publiez et vendez vos articles, dossiers et documents !
Publiez vos documents !Une société sans passé a-t-elle un avenir ?
Résumé de l'exposé
Ces considérations permettent de dégager plusieurs pistes de réflexion. Leur point de départ peut en être cette « attribution plurielle du souvenir » que suggère l'association de termes « société » et « passé ». En effet, si comme le soutient Paul Ric?ur la mémoire peut être « attribuée à toutes les personnes grammaticales », alors les remémorations divergentes du passé ne peuvent-elles pas devenir une source de conflits compromettant la perpétuation d'une société ? A cet égard, est-ce vraiment le passé qui dicte ses règles à l'avenir ou plutôt le présent au passé ? Peut-on imaginer une « mémoire heureuse » par laquelle le passé deviendrait un levier pour l'avenir ? Répondre à ces interrogations conduira à montrer que si une société « sans passé » ne saurait exister car ne disposant pas de représentations unifiées structurant son identité, une société hypermnésique serait pour les mêmes raisons condamnée. De même, si l'absence d'un passé collectif oublié a pu être présenté comme une solution pour bâtir une unité imaginaire, elle se heurte aux résistances de la mémoire individuelle. Cette double opposition conduira à montrer que le passé en lui-même ? comme réalité réifiée ? n'est jamais porteur d'avenir mais que ce sont les usages publics et les valeurs associées au passé par les acteurs sociaux qui déterminent son influence.
Sommaire de l'exposé
- Il n' y a pas de société sans passé
- À quelles conditions d'usages et de valeurs la remémoration devient-elle un levier pour une société ?
Extraits de l'exposé
[...] Analyse de l'?uvre de Maurice Halbwachs tirée de HOBSBAWM, Eric, RANGER, Terence (dir.), L'invention de la tradition, Paris, Editions Amsterdam pages. OZOUF, Mona, La fête révolutionnaire (1789-1799), Paris, Gallimard Cité dans TRAVERSO, Enzo, Le passé : modes d'emploi, Paris, La Fabrique pages RÉMOND René, Quand l'Etat se mêle de l'histoire, Paris, Stock pages RICOEUR Paul, La mémoire, l'histoire, l'oubli, Paris, Seuil p. 585-588 TRAVERSO, Enzo, Le passé : modes d'emploi : histoire, mémoire, politique, Paris, La Fabrique pages TODOROV, Tzvetan, La vocation de la mémoire in Cahiers français, n 303, La mémoire, entre histoire et politique juillet-août 2001, p. [...]
[...] Celle de société par exemple dont la définition même est l'objet d'une science pourrait être caractérisée, en cherchant le plus petit dénominateur commun, comme un groupement humain organisé par des règles, des lois et des représentations. Elle impliquerait donc l'idée d'unité d'un être collectif idée implicitement présente dans la formulation active et au singulier du sujet. Toutefois, bien qu'opérationnelle, cette définition minimaliste pourrait être complétée par une conception plus exigeante envisageant la société non comme simple groupement unifié mais comme corps constitué politiquement une nation par exemple. Le passé reçoit lui aussi de multiples acceptions. Dans une perspective positiviste de sens commun, il désigne le temps écoulé. [...]
[...] Maurice Halbwachs[2] désigne d'ailleurs par cadres sociaux de la mémoire ces représentations qui mettent l'accent sur le groupe en tant que groupe, forgent son identité et par voie de conséquence celle de l'individu. Ce travail socialisé d'homogénéisation des souvenirs de fabrication d'une mémoire collective passe par la mise en place de politiques de la mémoire qui jouent un rôle primordial dans la constitution d'une société comme corps politique, ainsi que l'a montré l'historien Eric Hobsbawm[3]. L'appel à un passé réel ou mythique autour duquel sont construites des pratiques ritualisées vise en effet à renforcer la cohésion d'une communauté politique par l'inculcation de valeurs et la légitimation des institutions. [...]
[...] Pourtant, dans une société, la remémoration du passé ne joue pas que dans le sens de l'unification. Au contraire, l'exemple de la pétition du 13 décembre 2005 signée par un collectif d'historiens demandant l'abrogation de toutes les lois relatives à l'histoire, suggère que la multiplication de dispositifs juridiques particuliers visant à protéger la mémoire de communautés ciblées risque de conduire chacune des composantes de la société française à réclamer une loi pour elle, d'autant plus que les revendications peuvent s'étendre à l'infini. [...]
[...] C'est d'ailleurs ce problème normatif qu'Enzo Traverso dans son ouvrage Le passé : modes d'emplois[8] met à jour à travers l'exemple du souvenir et des commémorations de la Shoah. D'une part, la Shoah a pu être interprétée dans les années soixante comme une injonction éthique pour une génération de militants luttant contre la torture en Algérie et qui comparaient alors la pratique de la torture aux chambres à gaz. D'autre part, Traverso considère que les commémorations contemporaines de la Shoah notamment lors de la cérémonie du soixantième anniversaire de la libération d'Auschwitz en janvier 2005 en présence de George W. [...]
[...] Tout d'abord, l'oubli peut devenir un déni de mémoire qui l' éloigne du pardon pour en avoir proposé la simulation Par ailleurs, il condamne les mémoires concurrentes à une vie souterraine. Enfin et surtout, l'oubli comme d'ailleurs le souvenir en tant que fonction biologique ne saurait relever du commandement et de l'impératif mais seulement d'un v?u sur le mode optatif En somme, Une société qui voudrait oublier collectivement son passé est une société qui néglige la capacité de résistance de la mémoire individuelle - voici typiquement un des conflits engendrés par l'attribution plurielle de la mémoire. La société sans passé est alors une société qui ne l'assume pas. [...]
[...] En ce sens s'il 'y a pas de société sans passé c'est semble- t-il le propre d'une société sans avenir d'avoir trop de passés. La faible marge de man?uvre entre les deux membres de l'alternative est laissée au politique qui risque toutefois, face à des évolutions de longue durée relativisation de la place de la nation française dans le monde, vision plus complexe de la société qui prend en compte la pluralité des composantes de la société et refuse de réduire l'histoire aux élites politiques ou culturelles, développements du principe d'égalité de se trouver submergé. [...]
[...] Quant à l' avenir il accepte également une définition à plusieurs dimensions dans la mesure où il désigne à la fois les temps futurs, ce qui adviendra / doit advenir dans le futur et, de façon plus normative, une réussite future, postérité, ce qui doit s'imposer dans le futur Ainsi, dire d'une société qu'elle a un avenir c'est à la fois penser qu'elle perdurera elle continuera à exister et qu'elle réussira elle atteindra un stade supérieur de développement. Ces considérations permettent de dégager plusieurs pistes de réflexion. Leur point de départ peut en être cette attribution plurielle du souvenir que suggère l'association de termes société et passé En effet, si comme le soutient Paul Ric?ur la mémoire peut être attribuée à toutes les personnes grammaticales alors les remémorations divergentes du passé ne peuvent-elles pas devenir une source de conflits compromettant la perpétuation d'une société ? [...]
[...] C'est ce que dénonce par exemple Peter Novick, dans le cas de la mémoire de la Shoah aux Etats-Unis[10] C'est le travail de l'historien que de trouver la distance nécessaire par un travail de compréhension critique en respectant un pacte de vérité sans accuser ni disculper. D'autre part, l'usage fait du passé remémoré doit être orienté en valeur. C'est ici le travail des citoyens et parmi ceux-ci les dirigeants politiques que d'opérer un choix d'avenir pour sa société. La Justice condition de pleine réalisation politique de la société dans une visée aristotélicienne et sa conséquence, la reconnaissance en sont. En fait, il existe un équilibre à trouver entre ce processus et le précédent. [...]
À propos de l'auteur
Benjamin B.Etudiant- Niveau
- Avancé
- Etude suivie
- sciences...
- Ecole, université
- Institut...
Descriptif de l'exposé
- Date de publication
- 2007-02-20
- Date de mise à jour
- 2007-02-20
- Langue
- français
- Format
- Word
- Type
- dissertation
- Nombre de pages
- 5 pages
- Niveau
- avancé
- Téléchargé
- 11 fois
- Validé par
- le comité de lecture
Autres docs sur : Une société sans passé a-t-elle un avenir ?
