L'Apologie de Socrate correspond à la retranscription des trois discours prononcés par Socrate le jour de son procès. Le premier représente le plaidoyer prononcé par Socrate pour se défendre contre ses accusateurs. Le second fait suite au verdict de culpabilité ; il faut décider de la peine : l'accusateur propose la peine de mort, Socrate propose une autre peine et les juges doivent se décider entre l'une des deux. Enfin, le troisième discours fait suite à l'annonce de la peine capitale et il est adressé aux juges (...)
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Sommaire de l'exposé
I) Plaidoyer de Socrate II) L'ultime allocution du condamné à mort
Extraits de l'exposé
[...] A force de questionner son accusateur, il parvient à lui faire avouer que, selon lui, Socrate et le seul athénien qui corrompt la jeunesse et que tous les autres la rendent meilleure. Sans grande peine, il montre l'incohérence de cette affirmation et par conséquent, le peu d'intérêt exprimé par Mélétos pour ce sujet. Puis il prouve qu'il ne peut être un corrupteur volontaire. En effet, puisqu'il vaut mieux, dans son intérêt personnel, vivre parmi des gens honnêtes, si socrate corrompt la jeunesse, il ne peut le faire que dans l'ignorance de ses actes, car cela se retournerait contre lui. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, Socrate juge de telles attitudes irrespectueuses et condamnables. Les propositions de peine (36a 38b) Bien que proclamé coupable, Socrate se réjouit du faible écart du nombre de voix et en profite pour minimiser la victoire de Mélétos. Comme peine, il pense mériter une récompense pour la vie vertueuse qu'il a menée et propose, en tant que bienfaiteur de la cité, d'être nourri au Prytannée. En faisant ça, il se condamne à mort, mais il explique que, parmi toutes les peines envisageables, la mort est la seule dont il ignore si elle est un bien ou un mal : il ne peut payer une amende, et il trouve la prison et l'exil trop pénibles. [...]
[...] Justification de son existence et de ses convictions (28c - 35d) Dans la seconde partie du plaidoyer, Socrate s'attache à justifier son existence : selon lui, il a mené une vie vertueuse et a fait passer son devoir avant tout : je me soucie de la mort comme d'un rien, mais de ne rien faire d'injuste ni d'impie, là est tout mon souci (32b). Tout comme Achille, qui ne put se résoudre à abandonner son honneur devant une mort certaine, il s'est fait un devoir d'honorer l'oracle en menant une vie de philosophe, tout en sachant les risques qu'il encourrait. D'autant plus que craindre la mort reviendrait à prétendre savoir ce qu'elle est. [...]