Appropriation d'oeuvres antérieures et nouvelle littérature médiévale
Résumé de l'exposé
Sujet : En vous appuyant sur vos connaissances d'histoire littéraire du Moyen-Age et sur vos lectures personnelles d'?uvres médiévales, vous analyserez et commenterez la citation suivante de D. POIRION extraite de Précis de Littérature Française du Moyen-Age (PUF, 1983, p.12-13). " Dès les premières ?uvres se vérifie le jeu de l'écriture sur la lecture, c'est-à-dire la reprise par l'écrivain d'éléments empruntés à des ?uvres antérieures et intégrés comme par une joyeuse appropriation. Tout au début, ce sont les lectures latines qui servent à la greffe de la nouvelle littérature ; mais, bien vite, les premières ?uvres françaises sont à leur tour exploités, remaniées, développées, mises en prose. L'ordre d'apparition des ?uvres est donc pour nous plein de sens, mais il n'est pas le seul. An effet du XIIème au [XVème] siècle, les littératures s'organisent non seulement comme une filiation, mais comme un système dont la logique répond à la fonction remplie par elle dans la société."
Devoir : Ce n'est qu'à partir du onzième siècle que l'on peut véritablement parler de littérature française. Mais, selon D. Poirion, les troubadours et les trouvères reprennent " des éléments d'?uvres antérieures ". Il constate donc " une joyeuse appropriation ", qui " rend l'ordre d'apparition des ?uvres plein de sens ". Comment cette appropriation permet-elle d'aboutir à l'apparition d'une nouvelle littérature ? Dans une première partie, nous étudierons quel peut être le sens mot appropriation dans un contexte médiéval. Puis, nous nous pencherons sur les différents types d'éléments que les trouveurs intégrèrent à leurs ?uvres. Enfin, nous verrons comment émerge une littérature française totalement indépendante, consciente d'elle-même et de sa fonction. Quand on étudie la littérature du Moyen Age, il faut toujours avoir à l'esprit que la création et la diffusion artistiques étaient extrêmement différentes d'aujourd'hui. Au Moyen Age, la notion de propriété littéraire était presque absente. Par exemple, les ?uvres étaient parfois commencées par un trouvère et terminées par un autre, comme ce fut le cas pour Le Chevalier à la Charrette ou Le Roman de la Rose. Ainsi, on pourrait trouver mal à propos le terme de Poirion : " joyeuse appropriation ".
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Sommaire de l'exposé
Le sens du mot appropriation dans un contexte médiéval
Les différents types d'éléments que les trouveurs intégrèrent à leurs 'uvres
L'emergence d'une littérature française totalement indépendante, consciente d'elle-même et de sa fonction
Extraits de l'exposé
[...] Les pastourelles, par exemple chantent l'histoire du chevalier qui rencontre une bergère dans la forêt et tente de la séduire. Il y a certes toujours quelques variations de forme ou de fond, mais, en général, toutes les pastourelles se ressemblent. On est donc amené à se demander comment se forme une telle ressemblance et on doit donc se pencher sur les sources d'écritures. Il serait logique d'affirmer que la source latine des trouveurs est l'unique source d'inspiration dans un pays où le latin est la langue culturelle. [...]
[...] Les trouveurs ont peu à peu intégré dans leurs ?uvres des éléments disparates de différentes cultures. Ils ont ainsi pu former une nouvelle culture assez élaborée pour se permettre parfois une certaine autocritique. Cette culture a aussi réussi à devenir plus qu'un simple contrepoids linguistique. Elle a trouvé la place qui lui convenait dans la société : celle d'une littérature comprise par tous, même si elle n'était pas accessible pour tous. [...]
[...] Celle-là s'en démarque au fur et à mesure. En effet, la littérature en langue romane est vulgarisante : elle permet à un public ne parlant pas le latin de comprendre des ?uvres. C'est pour cette raison que les vies de saints, au début écrites en latin, furent peu à peu jouées en français. Mais, le changement n'est pas que linguistique. Il s'opère peu à peu un changement de sens, l'accent est mis sur les scènes de taverne au lieu d'être mis sur des discours édifiants. [...]