Les Fleurs du mal, Le Crépuscule du matin et Recueillement - Charles Baudelaire (1857)
Résumé de l'exposé
Le poème "Recueillement" de Baudelaire, situé dans la section "pièces ajoutées en 1868" des "Fleurs du mal", est un sonnet constitué de quatre strophes. Les deux premières sont des quatrains isométriques en alexandrins, et les deux secondes strophes sont des tercets, isométriques et en alexandrins également. La première et la seconde strophe sont structurées sur une alternance classique de rimes féminines et masculines suffisantes et croisées (ABAB/ABAB).
...
Sommaire de l'exposé
Poétique des textes : Recueillement
Commentaire composé : Le crépuscule du matin
Entre opposition et transition
Le miroir du poète et de la ville
Extraits de l'exposé
[...] Le brouillard est une figure allégorique de la suspension du temps à l'aube comme des gouttes d'eau dans l'air. Le poète fait de l'aurore un instant statique, mais aussi éphémère et limité : en effet, les vers 3 et 17 débutent par «?c'était l'heure?», supposant donc la brièveté de cette «?heure?» ayant un début et une fin. D'ailleurs la forme du poème appuie également cette interprétation puisque la première et la dernière strophe donnent un cadre au corps du poème dont la fonction concerne essentiellement la description de ce laps de temps défini. [...]
[...] L'angoisse du doute «?tord sur leurs oreillers les bruns adolescents?» au vers et aux vers 7 et 8 sont évoqués les «?combats?» de l'âme. Également, la métonymie de l' «??il sanglant qui palpite et qui bouge?» du vers 5 ainsi que le «?sang écumeux?» du vers 19 fait référence à cette crise convulsive provoquée par la nostalgie et le doute que dégage ce moment à la fois interminable et fugitif qu'est l'aube. De fait, cet instant semble être une représentation, à la fois spatiale et temporelle, de l'insaisissable et indescriptible sentiment du spleen dont est saisi Baudelaire. B. [...]
[...] Cette personnification de la ville éclaircit le rapport de l'auteur à cette dernière, presque conflictuel. En effet, tout en prêtant à ses traits tristesse, lassitude et misère, Baudelaire pourtant, en comparant Paris à un vieillard, décèle majesté et grandeur dans un visage dénué de beauté évidente. «?Dans cet univers où il se révèle à lui-même, Baudelaire se fait miroir?» écrit Jeanne-Marie Durry dans sa préface de l'édition de 1972 des Fleurs du mal. Et de fait, dans le sonnet «?Le crépuscule du matin?», l'auteur à travers sa description contrastée d'un instant à la fois statique et transitoire fait miroiter la position du poète ainsi que ses propres angoisses et sa vision de la ville de Paris, qui fait l'objet des poèmes de la section «?Tableaux Parisiens?» du recueil. [...]
[...] Les Fleurs du mal, Le Crépuscule du matin, Recueillement ? Charles Baudelaire (1857) I. Poétique des textes : Baudelaire, Les Fleurs du mal, «?Recueillement?» Le poème «?Recueillement?» de Baudelaire, situé dans la section «?pièces ajoutées en 1868?» des Fleurs du mal, est un sonnet constitué de quatre strophes. Les deux premières sont des quatrains isométriques en alexandrins, et les deux secondes strophes sont des tercets, isométriques et en alexandrins également. La première et la seconde strophe sont structurées sur une alternance classique de rimes féminines et masculines suffisantes et croisées (ABAB/ABAB) : «?tranquille?» «?voici?» «?ville?» «?souci?» B?; «?vile?» «?merci?» «?servile?» «?ici?» B. [...]
[...] Les personnes et les objets sont, dans ce poème, presque confondus. En effet, «?la lampe sur le jour fait une tache rouge?» (vers les pauvresses «?soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts?» (vers les douleurs des «?femmes en gésine?» (vers 18) s'aggravent, «?les maisons çà et là commencent à fumer?» (vers 12) et les choses s'enfuient (vers 10). Les hommes comme les choses participent à égale mesure de cette scène que l'auteur observe : Paris se réveillant. Baudelaire saisit les détails qui, ensemble, constituent le monstre polymorphe de la ville : «??il sanglant?» (vers «?visage en pleurs?» (vers «?paupière livide?» (vers «?bouche ouverte?» (vers «?seins maigres et froids?» (vers 15). [...]