Représentation de la société féodale dans la littérature bretonne
Résumé de l'exposé
Si jamais la littérature a reflété la société, c'est bien au moyen âge : à cette époque, la société française est divisée en trois ordres. Le plus éminent est le clergé et son indéniable pouvoir spirituel. Viennent ensuite la noblesse et ses fonctions militaires et la grande masse du peuple qui constitue les roturiers. La société féodale trouve son expression dans la littérature courtoise et chevaleresque qui puise dans un fond d'origine celtique: "la matière de Bretagne". La représentation de la société féodale par l'Histoire et la Littérature présente des similitudes et des écarts. Ainsi donc, Chrétien de Troyes ayant vécu à la Cour de Marie de Champagne au XIIe siècle est le meilleur témoin pour retranscrire les coutumes et les m?urs de la vie moyenâgeuse. A sa suite, d'autres auteurs tels que Thomas et Béroul ont transposé dans d'autres contextes, mythiques ou légendaires, des éléments descriptifs de la société féodale. Un décalage est cependant à distinguer entre le Moyen Age vécu par les auteurs (XIIème siècle) et le Moyen Age plus ancien de la légende de Marc et d'Arthur, crée par les textes littéraires qui donnent une vision parfois confondue des deux périodes. Dans les années 1170-1190, une nouvelle vision de la société féodale apparaît avec Pierre de Saint-Cloud et Richard de Lison. De plus, le roman qui s'élabore dans des sommes romanesques consacre la diffusion d'une langue nouvelle, l'ancien français qui remplace le latin et évoluera pour donner le français. C'est la raison pour laquelle, en nous appuyant sur des données historiques et littéraires puisées dans des ?uvres de la deuxième moitié du XIIème siècle, nous verrons comment la société féodale est dépeinte dans les ?uvres de littérature celtique étudiées
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Sommaire de l'exposé
Représentation historique de la société féodale dans la littérature bretonne
A la cour du roi
La chevalerie
Suzerains et Vassaux
L'Eglise
Les femmes au Moyen Age
La société féodale entre histoire et légende
Les lieux
Les éléments inventés par la littérature
Le Roman de Renard : nouvelle vision de la société féodale
Extraits de l'exposé
[...] De rien il ne lui souvient, lors d'une chose, une seule chose et pour elle il a mis en oubli toutes les autres. A celle-là seule, il pense tant qu'il ne voit rien ni entend Pour représenter le conflit intérieur qui agite l'âme du héros, l'auteur a recours à des personnifications de sentiments comme Amour ou de faculté comme Raison. Ce procédé stylistique qui confère parfois une tonalité allégorique à l'écriture de Chrétien de Troyes est un des modes d'écriture de la subjectivité au Moyen Age. [...]
[...] Le père de la mariée doit la doter : c'est une façon de subvenir à ses besoins. C'est généralement l'époux qui gère cette dot car il est responsable de sa femme ; toutefois, l'argent continue d'appartenir à la femme. Ainsi, les épouses nobles ont la possibilité d'acheter de nombreux meubles, bijoux et de faire des dons à des monastères (voire d'en fonder) avec leur propre bien. Les femmes ont aussi parfois des terres, reçues en héritage de leur père si elles n'ont pas de frère, dont elles s'occupent. [...]
[...] L'Eglise, qui exalte la condition chevaleresque, incite les nobles d'un niveau social de plus en plus élevé, à se faire adouber. Peu à peu, les différentes strates de l'aristocratie fusionnent au sein de la chevalerie Au XIIe siècle, le prestige de cette catégorie sociale est immense : le chevalier représente la respectabilité et a de plus en plus de pouvoir possédant à son tour des vassaux, des terres plus grandes L'éthique chevaleresque et le mode de vie noble se fondent au sein d'une nouvelle classe sociale résultant de la fusion des deux précédentes L'éthique Même si le processus de chevalerie fait partie de l'aristocratie, la chevalerie n'est pas héréditaire : elle s'acquiert par l'adoubement et se mérite par le respect d'une éthique qui repose essentiellement sur la prouesse et la largesse. [...]
[...] Dans Tristan et Yseut, nous trouvons des éléments inventés : tout d'abord les personnages sont immortels et leur histoire s'achève sur leur réintroduction dans le cycle végétal. De plus, nous avons des images telles que celles du nain et celle du Dieu complice. En effet, si l'Eglise représentée par les puissants condamne les deux amants, Dieu, lui, les protège. Pour Perceval ou le Roman du Graal, le Roman ayant été laissé inachevé, la signification du mythe reste énigmatique. Concernant le Graal, c'est certes un objet mystérieux mais nous ne pouvons rien avancer sur son existence Des parallèles avec le roman Lancelot : 6. [...]
[...] Ces animaux parlent et se comportent comme des humains. Après les branches II, III et les premières, le conte animalier prend un nouveau tournant, qui change radicalement le sens de l'oeuvre. Les auteurs récupèrent ces histoires immémoriales pour les transformer en satire, toujours caustique, parfois violente, scatologique et pornographique, de la société féodale, - nobles et hommes d'Eglise - , et des romans de chevalerie. Ce qui ne va pas sans modifier considérablement les personnages, et au premier chef, Renart.Renart : son nom vient du prénom germanique Reinhard. [...]