Alain Fournier, Le grand Meaulnes

Extraits

[...] Un jour, Meaulnes fait l'école buissonnière et se perd dans la forêt où il assiste dans un mystérieux domaine à une fête durant trois jours. Il y fait la connaissance d'Yvonne de Galais, de laquelle il tombe amoureux, et de son frère Frantz, jeune homme trop gâté et en l'honneur de qui cette fête a été donnée. Une fois de retour à Sainte-Agathe, Augustin recherche désespérément le chemin de ce lieu mystérieux. Un jour, un bohémien arrive au village et emprunte à Meaulnes la carte sur laquelle il avait annoté des indications pour essayer de retrouver le domaine perdu. [...]

[...] Un an après, Meaulnes rentre au domaine, victorieux. Mais il n'y retrouve que François Seurel et un bébé, sa propre fille. Yvonne est décédée des suites d'un accouchement difficile. Opinions personnelles : En mêlant descriptions de la campagne et des réalités villageoises du début du 20ème siècle à la fantaisie onirique de la fête au domaine, cet ouvrage est un chef-d'œuvre de sensibilité poétique, empreint d'une nostalgie indicible et d'une recherche de l'utopie dans un décor médiocre. Tout d'abord, ce sont les réalités villageoises qui sont un précieux témoignage littéraire de la vie rurale d'autrefois. [...]

[...] Sauf que son destin n'est autre que la quête du rêve, de l'absolu et de l'immatériel. Yvonne n'est pas immatérielle. Aussi, à peine l'a-t-il épousé qu'il éprouve le besoin de repartir, de quitter les entraves de la condition humaine pour se lancer à l'assaut de l'idéal. On aurait voulu plus de prudence et de maturité de la part de Meaulnes. On aurait voulu une fin heureuse où les amants oniriques s'aiment dans ce monde pour la vie. Mais c'est oublier que Meaulnes est un enfant et qu'il le restera. [...]

[...] Il la complète et la rend au Grand Meaulnes, surnommé ainsi en raison de sa taille. Avant de partir de Sainte-Agathe, le bohémien dévoile son identité : ce n'est autre que Frantz de Galais. Meaulnes, plus que jamais désireux de revoir Yvonne de Galais, apprend qu'elle loge à Paris. Il s'y rend donc. Malheureusement, la jeune fille ne s'y trouve pas. François Seurel lui apprend alors qu'elle est de retour en Sologne. Une fête est d'ailleurs organisée à laquelle Seurel et Meaulnes sont conviés. [...]

[...] Les accents verlainiens battent alors leur plein. Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Triste sous leur déguisement fantasque Clair de Lune Fêtes galantes) Voilà ce que l'on pourrait citer pour entrapercevoir la furtive mais profonde sensation que nous propose ici Fournier. Le but n'est pas que l'on contemple ce paysage, ce domaine rescapé d'un autre siècle, comme on pourrait contempler un tableau de Poussin ou de Fragonard. [...]