Entre récit historique, autobiographique et épique : analyse du commencement de La chartreuse de Parme. Nous nous intéresserons d'abord au mythe de Napoléon et plus particulièrement à la légende dorée, véhiculée dans ce passage. Nous examinerons ensuite la figure de Fabrice del Dongo, véritable héros prédestiné, fatalement lié à Napoléon. Enfin, nous évoquerons la question du genre du récit auquel appartient cette fin d'incipit
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Sommaire de la fiche de lecture
Le mythe de Napoléon et la légende dorée
La figure de Fabrice del Dongo
Le genre du récit auquel appartient cette fin d'incipit
Extraits de la fiche de lecture
[...] Les phrases sont courtes et simples, implacables, à l'image du déroulement des évènements. Napoléon semble non seulement invincible sur un champ de bataille, mais aussi intouchable par les puissances divines, puisqu'il défie d'abord les prophéties les prospérités des Français et de Napoléon devaient cesser treize semaines juste après Marengo. , et si son ascension est fulgurante son succès n'est pas éphémère, il dure Nous glissons sur dix années de progrès et de bonheur nous dit le narrateur. Le grand homme n'est pas non plus soumis aux caprices du destin, puisqu'il change les destinées de l'Italie ligne 44, il est maître du destin, et au regard de ses actions la fatalité n'a pas de sens, elle n'existe pas. [...]
[...] Il s'agit ici pour le narrateur d'annoncer les événements qui se produiront dans la vie du héros, qui se précipitera vers son destin puisqu'il semble avoir été choisi. L'enfant Fabrice, fruit des amours d'une France napoléonienne et d'une Italie soudainement éprise de liberté ne peut que partir en quête de son identité en volant à la rencontre de l'Empereur, véritable père spirituel. [...]
[...] Beyle réunit ses deux passions, Napoléon et l'Italie, dans La chartreuse de Parme, roman paru en 1838. L'incipit, quelque peu idéaliste, de ce roman retrace les exploits de Bonaparte en Italie ; Italie dont il est, pour Stendhal, le libérateur, celui grâce auquel son pays retrouve une identité nationale. Dans le roman, l'occupation de l'Italie par les Français est vécue comme une fête, symbolisée par 15 mai 1796, date qui permet à Stendhal d'évoquer la période de folle liberté, de joie extrême correspondant à l'arrivée des troupes napoléoniennes, et de la mettre en parallèle avec l'époque sombre que connaissent les Italiens quand les Français sont chassés. [...]
[...] Cet extrait esquisse donc aussi le portrait de l'Ennemi, fonction que cristallise le Marquis del Dongo. Il regroupe en effet les vices les plus bas et les plus indignes d'un homme. Son âme est vile au point qu'il n'hésite pas à persécuter qui osent émettre des opinions contraires aux siennes _ le texte fait mention de déportations_ et les victimes portent sur elles les traces de cette cruauté leurs figures pâles leurs membres amaigris ; à ce propos le texte nous précise que l'on vit revenir ce qui restait des patriotes déportés . [...]
[...] La Chartreuse de Parme. Stendhal Introduction Napoléon Bonaparte déchaîne les passions, légende dorée ou légende noire, les sentiments qu'il suscite sont violents. Stendhal est quant à lui un cas particulier, puisque le futur écrivain qu'est Henry Beyle est nommé Commissaire adjoint à la guerre Bien que déçu par le régime impérial _ qu'il ne manque pas de critiquer_ Stendhal se tourne définitivement vers Napoléon après le retour du royalisme, qu'il associe à la haine de la figure paternelle. Le culte de Napoléon se met donc en place autour de plusieurs points. [...]