Laclos, Les Liaisons Dangereuses - publié le 01/09/2006

Extraits

[...] Et le second écrit des lettres d'amour digne des bergers de l'Astrée ou des Elégies de Tibulle, ce qui, dans un livre répondant au titre des Liaisons dangereuses ne manque pas d'apparaître en décalage. Pourtant, c'est lui qui survivra à Valmont et qui accomplira sa vengeance en publiant les lettres de Madame de Merteuil. On peut donc dire qu'il y a une ironie dramatique dans ce livre qui passe par l'opposition entre un couple libertin et un couple ingénu, les vainqueurs n'étant pas ceux qui mènent le jeu. [...]

[...] Valmont a ainsi sous la main Mme de Tourvel et Cécile. Si Mme de Merteuil et Valmont semblent unis par ce projet, ils sont pourtant toujours rivaux : Valmont fait le récit de ses exploits, ce qui rend jaloux Mme de Merteuil qui répond par les siens : elle raconte sa vie sentimentale, et comment elle a intrigué pour perdre son ancien amant : Prévan. Dans la troisième partie, Valmont se lance à la conquête de Cécile de Volanges qu'il n'a aucun mal à faire céder. [...]

[...] Retenu chez sa vieille tante Mme de Rosemonde, par la présence de la Présidente de Tourvel, jeune femme dévote et vertueuse, Valmont refuse l'offre. Il veut à tout prix conquérir le cœur de cette femme. Mais ce projet agace Mme de Merteuil. Au bout de quelques temps, Valmont, qui avait tenté de se rapprocher de Mme de Tourvel par des actes de bonté, lui déclare sa flamme. Mais celle-ci avait été prévenue par la mère de Cécile du caractère libertin de Valmont. Dès lors, elle lui demande de partir. Pendant ce temps, Cécile s'éprend du Chevalier Danceny, son professeur de musique. [...]

[...] Valmont exige donc sa nuit d'amour. Mais Mme de Merteuil refuse, par jalousie. Elle l'accuse d'être amoureux de la Présidente et exige qu'il abandonne sa conquête de manière cinglante. C'est le célèbre refrain de la lettre 141 : ce n'est pas ma faute proposé par Mme de Merteuil Elle triomphe de l'amour de Valmont pour la vertu de Mme de Tourvel qui finit par sombrer dans la folie. Se croyant supérieure à Valmont, Mme de Merteuil persiste dans son refus : ce sera la guerre. [...]

[...] C'est elle qui déclare ouvertement la guerre à Valmont dans la lettre 153 : Hé bien ! la guerre. De plus, c'est elle qui fait le lien entre toutes les conquêtes de Valmont, puisque c'est elle qui fait en sorte que Cécile et Madame de Tourvel se retrouvent dans le même lieu pour que Valmont puisse mener les deux combats de front. Et c'est elle qui perd le plus puisque finalement, elle est obligée de s'exiler en Hollande et qu'elle est défigurée par la petite vérole. [...]