Huis Clos de Jean-Paul Sartre

Extraits

[...] Inspiration : Les relations difficiles avec ses camarades de classe, surtout à La Rochelle, entre 1917 et 1919, ont très probablement contribué à cette faculté d'illustrer l'incommunicabilité et les rapports difficiles entre les hommes. Ce trio est la clef de Huis Clos. Inès est attirée par Estelle. Estelle par Garcin. Garcin par Inès. Un triangle infernal où personne ne sera jamais satisfait. Trois personnages bien différents. Joseph Garcin , journaliste, fusillé pour sa fidélité au pacifisme. Il se veut comme un héros. Inès Serrano, lesbienne, employée des Postes. Elle a fit voler en éclat le couple de sa meilleure amie. [...]

[...] Ces émotions leur permettent de fuir le monde quand on se sent impuissant : rire permet de cacher son jeu, de détourner la conversation L'HOMOSEXUALITE Inès est homosexuelle. Attirée par Estelle qu'elle s'attache à séduire. Inès à Estelle (scène : Asseyez-vous sur mon canapé. ( ) Assieds-toi. Approche-toi. Encore. Regarde dans mes yeux. ( ) Tu ne veux pas qu'on se tutoie ? ( ) Tu es belle. ( ) J'ai ton goût, puisque tu me plais. ( ) Inès est aussi une introvertie, ce qui peut surprendre car elle a un langage assez direct. A Estelle, elle confie : Moi, je me sens toujours de l'intérieur. [...]

[...] Inès (début de la scène : Inès regarde autour d'elle, puis elle se dirige brusquement vers Garcin. Garcin (scène : Brusquement à Inès : Allons, pourquoi sommes-nous ensemble ? Bref, tout le récit est très proche du langage populaire, réel, saccadé aussi, rythmé, infernal. Et on voit des différences entre les paroles de chacun des personnages, selon son origine. Le langage est adapté à son sujet. Le spectateur est pris totalement dans le jeu du suspense. C'est bien le but de Sartre. [...]

[...] Garcin lui montre l'absence de glace, la porte verrouillée, et propose de conserver entre eux une extrême politesse Mais la peur qui le tenaille lui donne un tic que ne supporte pas Inès. Tous deux attendent. Silence. Le tic de Garcin reprend. Il enfuit son visage entre ses mains. Entrent alors le garçon et Estelle. SCENE 4 A son tour, Estelle, une autre jeune femme, est introduite dans la pièce. Garcin la rassure rapidement. Elle se tracasse sur des détails : les canapés ne lui conviennent guère. [...]

[...] Leur présence le hante. Il sait qu'elles pensent. Il sait aussi qu'elles savent qu'il pense. Il est perdu dans sa pensée, perd son statut de sujet, car toutes deux le pensent. Il éprouve son objectivation. Il la refuse et brusquement reparle. Quant aux femmes, elles savent qu'il pense : dès lors, un amour entre elles deux comme le désire Inès est impossible, étant donné la présence d'un tiers, Garcin. Jamais les trois ne pourront se plonger dans l'indifférence isolément. Inès (scène : Ah ! [...]