William Shakespeare, "Richard III"

Extraits

[...] Or le sanglier était l'un des plus dangereux animaux chassés par les gens au Moyen-âge et à la Renaissance, ce qui fait que le public de l'époque de Shakespeare a pu, par ce symbole, rapidement associer Richard à la violence et à la sauvagerie. La Reine Elizabeth Elle est la veuve d'Edouard IV et mère des deux jeunes princes précédemment présentés, ainsi que de la jeune Elizabeth. Dès la mort de son mari, elle se retrouve à la merci de Richard. Ce dernier la considère à juste titre comme une ennemie, car elle s'oppose à son accession au pouvoir et se révèle extrêmement intelligente. [...]

[...] Lorsqu'li décède, Richard devient le Seigneur protecteur de l'Angleterre, c'est-à-dire la personne au pouvoir jusqu'à ce que ses deux neveux aient grandi. Les meurtres s'enchaînent par la suite : Richard fait en effet assassiner les nobles fidèles aux jeunes princes (notamment Lord Hasting), ainsi que les membres de la famille des garçons du côté de leur mère, la puissante veuve d'Edouard. Une fois que cette dernière et les Princes ont perdu leurs alliés, Richard s'en est, lui, fait de nouveaux. Parmi ceux-ci notamment, se trouve Lord Buckingham, bien décidé à aider le prétendant au trône. [...]

[...] Lorsque des rumeurs commencent à circuler au sujet d'un adversaire de Richard qui voudrait aussi monter sur le trône et rassemble une armée en France dans cette perspective, les nobles font défection en masse pour le rejoindre. Il s'ait du comte de Richmond, un descendant de la famille des Lancaster. Pendant ce temps, Richard essaie de consolider son pouvoir. Il fait assassiner sa femme (la Reine Anne) afin d'épouser Elizabeth, qui n'est autre que la fille de l'ancien couple royal et donc sa nièce. Il essaie par cette alliance de se garantir l'accès au trône. Néanmoins, Richard commence à perdre le contrôle de certains évènements, et la reine Elizabeth parvient à le contrecarrer. [...]

[...] A l'époque de Shakespeare, c'est encore cette dynastie qui règne sur le pays. En tant que dramaturge anglais du XVIe siècle, Shakespeare devait absolument s'attirer les faveurs des puissants, qui pouvaient littéralement faire ou briser sa carrière. En conséquence, le portrait qu'il dresse de Richard III, vil et haineux, est en partie justifié par le fait qu'il prépare l'annonce de l'accession glorieuse d'Henry VII au pouvoir, à la fin de la pièce. S'il avait fait de Richard III un héros, alors Henry aurait pu apparaître comme le méchant celui qui aurait usurpé le trône, ce qui aurait coûté à Shakespeare les faveurs de la Reine Elizabeth. [...]

[...] RICHARD III William Shakespeare Le titre original de cette pièce de Shakespeare est The Life and Death of Richard the Third, ou encore The Tragedy of King Richard the Third. Elle constitue le dernier volet d'une tétralogie du dramaturge, avec les trois parties composant Henry VI. Nous ne disposons pas de la date exacte de son écriture, mais il semblerait que l'ensemble de ces œuvres ait été composé au début de la carrière de Shakespeare (1564-1616), et Richard III plus particulièrement vers 1591 ou 1592. [...]