Alors que la naissance de la démocratie remonte à plus de 5 siècles avant Jésus-Christ à Athènes, on se pose encore aujourd'hui la question de savoir si ce modèle de régime politique est en place dans nos sociétés.
La démocratie est une notion qui à fait l'objet de nombreuses définitions, la plus célèbre, celle du président Lincoln, en 1863 est : « pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ». La démocratie exige donc une « identification des gouvernants par les gouvernés » puisqu'ils sont leurs représentants.
Cette idée, certains la qualifient d'utopiste c'est-à-dire de conception politique purement idéale qui ne prend pas en compte la réalité. Ce serait donc un projet irréalisable. Il est vrai que l'on est en droit de se demander si les « démocraties » actuelles respectent tous les critères que ce régime exige ; Ou si au contraire il n'existe pas de démocratie réelle mais que cette conception politique est un objectif vers lequel chaque société doit aller.
Si la démocratie est une idée abstraite vue comme un objectif (I) les sociétés essayent quand même de s'organiser pour se rapprocher au plus près de l'idéal (II).
[...] On peut considérer que ces trois points (qui sont des garanties à la démocratie) sont actuellement respectés. Les partis politiques ont ensuite un rôle important dans l'expression démocratique. Ils sont en effet selon Max Weber[4] les enfants de la démocratie Ils sont utiles et nécessaires pour promouvoir l'intérêt général en rassemblant des citoyens. Enfin des idées sont développées pour augmenter le pouvoir du peuple tel que les référendums. D'autres sont proposées mais sont loin de faire l'unanimité tel que les sondages d'opinions. [...]
[...] Tous ces arguments participent à l'augmentation du taux d'abstention aux élections. En effet l'abstention aux cours des années prend une place de plus en plus importante ce qui a pour incidence de faire perdre la légitimité des gouvernants et donc remet en cause le principe même de démocratique. En effet les élections ne rendent plus vraiment compte du véritable projet que les citoyens ont envie de voir développé. Si enfin la démocratie comme nous l'avons définit précédemment est l'identité entre gouvernants et gouvernés alors l'abstention va à son encontre puisque aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier selon la déclaration des droits de 1793. [...]
[...] Sa volonté générale s'exprime dans la loi. Plus difficile à mettre en œuvre, Rousseau n'accepte pas, dans l'exercice du pouvoir par le peuple que ce dernier le délègue. Ainsi tous les citoyens doivent participer aux délibérations et l'autorité souveraine est donc divisé par le nombre d'individus (la démocratie est alors directe). Ensuite pour Sieyès le pouvoir appartient à la nation qui a de ce fait une conscience et une volonté à elle Mais la souveraineté, même nationale ne peut s'exercer que par des représentants. [...]
[...] On peu même aller jusqu'à dire que la démocratie est contre nature, comme le fait Pierre-André Taguieff. Mais également comme l'a fait Rousseau, lorsqu'il a déclaré[3] il est contre l'ordre naturel que le grand nombre gouverne et le plus petit soit gouverné On voit bien ici que la réalité peut rendre très dur l'exercice théorique de la démocratie. De plus, dans la réalité, l'idée de démocratie n'est parfois pas pensée comme on pourrait le croire selon sa définition originelle ce qui rend difficile, de part ses nombreuses interprétations, sa concrétisation. [...]
[...] Ces mêmes partis ne laissent pas la place aux candidats indépendants alors que chaque citoyen devrait avoir sa place dans la vie politique. De plus, chaque personne ne pouvant avoir des avis identiques sur tous les points avec un représentant, elles devront faire abstractions de certaines de leurs convictions. On peut également considérer qu'en démocratie représentative le peuple ne fait que légitimer une oligarchie qui selon la vision de Burdeau[6] sera motivé dans son action, uniquement en vu de la reconduction de son mandat. La pression du peuple inexpérimenté aura alors sur les dirigeants une mauvaise influence. [...]
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