Développement de la société démocratique et égalisation des conditions selon Alexis de Tocqueville (1805-1859)
Résumé de l'exposé
Alexis de Tocqueville, issu d'une famille française d'aristocrates catholiques, s'intéresse très tôt à la philosophie et à la politique. Après des études de philosophie brillantes, il fait le choix d'apprécier un phénomène nouveau à l'époque, à savoir la démocratie. Dans les années 1830, un seul pays connaît la démocratie : les États-Unis.
Alexis de Tocqueville observe pour la première fois aux États-Unis le « fait démocratique » comme élément explicatif de la société. Il se démarque ainsi de Karl Marx dans la mesure où, pour lui, le fait explicatif majeur de la société moderne est le fait démocratique, et non la lutte des classes. De surcroît, Tocqueville se démarque d'Auguste Comte, pour qui le fait majeur explicatif de la société réside dans la révolution industrielle.
Comprendre le fait démocratique c'est aussi comprendre le devenir, l'avenir des sociétés modernes. Tocqueville innove en ce sens puisqu'il va comparer sur le plan historique.
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Sommaire de l'exposé
L'auteur et son contexte
Le fait démocratique : enjeux et limites
L'évolution inéluctable vers la démocratie
L'exemple de la société américaine
Les limites de la démocratie
Les prolongements contemporains de la pensée d'Alexis de Tocqueville
L'individualisme : processus social au coeur des démocraties occidentales
La démocratie : primauté de l'opinion ?
Extraits de l'exposé
[...] Quand tout est à peu près de niveau, les moindres inégalités blessent l'?il déclare ainsi Alexis de Tocqueville. Ceci aboutit à une demande réaffirmée d'égalitarisme, qui devient l'idéologie commune de tous les citoyens, et qui parallèlement les détourne de leurs capacités critiques et de leur capacité d'expression de la liberté. Dans ce contexte, une majorité désirant l'égalité va imposer ses normes, ses codes, ses règles et ses valeurs, d'où deux conséquences indésirables selon Tocqueville, résultantes de la tyrannie de la majorité : en premier lieu, le conformisme, en second lieu, le despotisme Une autre vision de la démocratie Dans cette perspective, Alexis de Tocqueville considère que la démocratie, ce n'est pas tant la primauté de la majorité, qui peut être une tyrannie, mais bel et bien, et avant tout, le respect des minorités. [...]
[...] Ils sont principalement de trois ordres : Il y a d'une part les médias, la liberté de la presse, la libre communication et la liberté d'expression. En ce sens, la presse écrite joue un rôle essentiel pour exprimer l'opinion des différents groupes et des minorités. Tocqueville relève d'autre part aux États-Unis un contre-pouvoir d'ordre politique et institutionnel. En effet, au côté du pouvoir fédéral, il y a le développement des communes et le pouvoir reconnu des communes les communes donnent le goût de la liberté et l'art d'être libre et des institutions judiciaires. [...]
[...] Une autre vision de la démocratie III. LES PROLONGEMENTS CONTEMPORAINS DE LA PENSEE D'ALEXIS DE TOCQUEVILLE A. L'individualisme : processus social au c?ur des démocraties occidentales 1. Une individualisation des comportements et des droits 2. L'individualisme : différenciation ou uniformisation des comportements ? B. La démocratie : primauté de l'opinion ? 1. [...]
[...] Cela dit, ce mouvement inéluctable vers l'égalité et vers l'avènement de la démocratie comporte un risque majeur : c'est que la démocratie, qui a pour objectif de devenir un paradis égalitaire, mette de côté la liberté, y compris la liberté de penser et de s'opposer à la majorité, à la tyrannie de la majorité Face à ces risques, Tocqueville observe la démocratie américaine et va simultanément mettre en lumière les atouts et les difficultés du système démocratique des États-Unis. B. L'exemple de la société américaine Pour Alexis de Tocqueville, l'égalisation des conditions sociales, c'est-à-dire la démocratie, n'a jamais été plus avancée. [...]
[...] C'est le sociologue Yves Lambert qui a mis en exergue cette réflexion. B. La démocratie : primauté de l'opinion ? 1. Le désintérêt des citoyens de la politique Alexis de Tocqueville a observé que les sociétés démocratiques comportent un risque majeur : le repli sur la sphère privée des individus, qui aboutit à la faible participation des citoyens )à la sphère publique. Dans cette optique, lorsque l'on examine le résultat des élections en France aujourd'hui (mise à part les élections régionales de 2004), on est frappé par la progressive montée de l'abstention. [...]