C'est à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que de nouvelles idées se font entendre, notamment le coopératisme, initié par les idées du socialiste gallois Robert Owen. À partir de ces idées, de nouveaux mouvements ouvriers vont se former, grandir, pour finalement entrer en politique. L'entrée en politique fut facilitée grâce à l'extension du droit au suffrage, d'abord en 1867 puis en 1884.
Ainsi, les mouvements se créent et se développent pour se transformer en organisations politiques ouvrières telles que la ligue pour la représentation du travail (Labour representation league) qui devient le parti libéral ou la fédération démocratique qui défendait des idées marxistes. Mais, c'est en 1900 que se crée une organisation politique dont le but est surtout d'obtenir des voix.
Le parti travailliste connaitra plusieurs évolutions de sa doctrine, notamment par l'intermédiaire de Sidney Webb. Le parti travailliste subit une véritable « traversée du désert » dans les années soixante-dix (défaites aux élections) et ce n'est qu'à partir de 1997 qu'il renoue avec les succès électoraux, après avoir subi des changements et une recomposition en « New Labour » jusqu'à incarner une troisième voie sur la scène politique anglaise.
Dès lors, dans quelle mesure la tradition travailliste, de par ses fondements, ses évolutions et ses rénovations, a-t-elle imprégné la vie politique britannique pour devenir une composante intégrale du jeu politique en Grande-Bretagne ?
[...] L'idée principale dans la nouvelle gestion du parti repose sur le principe que celui-ci doit être géré comme une entreprise, car les travaillistes pensent que l'entreprise est le modèle le plus efficace d'organisation (modèle qui fut utilisé bien avant par Margaret Tchatcher). Ainsi, c'est cette idée qui les conduit au marketing politique et à repenser leur projet politique en termes de produit qui est une offre politique et doit répondre à une demande. Pour vendre ce produit politique, il va s'avérer nécessaire de lui donner un nom et ce sera le new labour nom donné à partir de 1994. Le New Labour doit être compris comme un ensemble de mesures qui vont redéfinir le travaillisme en fonction des attentes des électeurs. [...]
[...] Ce principe, comme tel, constitue une des bases de la tradition travailliste. La mise en place d'un véritable Etat-Providence Welfare State constitue le troisième volet du programme travailliste, elle vise à aboutir à un système complet de protection sociale conformément aux objectifs du Rapport Beveridge (condition de travail, retraite, service national de santé, logement). Enfin, le Labour va entamer le renoncement de la Grande-Bretagne à son empire colonial. Ainsi, cette expérience gouvernementale dessine définitivement les traits d'une tradition travailliste en Grande-Bretagne, tradition qui va véritablement imprégner et marquer en profondeur la politique et le pays dans son ensemble. [...]
[...] Mais en 1931, le Labour connaît un réel échec électoral, la célèbre déroute Aussi, bien que le Labour est devancé le parti libéral à partir de 1922 pour devenir le premier parti d'opposition du parti conservateur, il va demeurer isolé jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, une tradition travailliste semble être née avec les premières expériences gouvernementales. Durant la Seconde Guerre mondiale, les travaillistes participent au gouvernement d'union nationale de Winston Churchill. Pendant la guerre, le parti travailliste forme une nouvelle génération de leaders politiques autour de Clement Attlee : Bevin, Morrison, Dalton. [...]
[...] L'archaïsme du parti travailliste devenait un poids en vue d'une mobilisation électorale de masse. De plus, dans les années 90, le parti se trouve dans une situation électoralement favorable, car le parti conservateur commence à perdre en popularité après le départ de Tchatcher remplacée par John Major qui peine à s'imposer sur fond d'accroissement des inégalités. La confiance dans le marché diminue, car la corruption gagne du terrain et la privatisation des services publics est un échec puisqu'elle a abouti à une dégradation de la qualité des services. [...]
[...] De ce fait, la crise de la tradition travailliste va surtout résulter de leur impopularité et de l'émergence d'un conservatisme renouvelé (néo-libéralisme), qui vont se conjuguer lors des défaites électorales des travaillistes. La crise de la tradition travailliste est le contrecoup des échecs successifs du Labour aux élections législatives pendant dix-huit ans (1979- 1997), cette crise est de quatre natures : idéologique, financière, électorale et militante (le Labour n'est plus la seule alternative au Parti conservateur, affaiblissement du bipartisme). La victoire de Margaret Thatcher aux élections législatives de 1979 ( contre plus mauvais résultat pour le Labour depuis 1931) marque l'avènement d'une longue période de gouvernement des conservateurs (qui on sut se renouveler sous l'impulsion du néolibéralisme) face à un Labour qui va entrer dans une crise durable. [...]
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