La démocratie représentative

Extraits

[...] Cette carence n'est pas palliée par la multitude de références, décrédibilisée par un autosatisfecit permanent (pas moins de dix de ses ouvrages sont cités en bibliographie Enfin, cet ouvrage pêche par son manque de rectitude : , l'absence de conclusion, une fâcheuse tendance à se répéter au cours du livre, font parfois douter de la conviction de l'auteur à rédiger un constat simple sur la démocratie, d'autant que le style d'écriture manque quelquefois de clarté et d'accessibilité. Ainsi Daniel Gaxie se prive d'un public dont il s'est attaché à démontrer le manque de représentation. [...]

[...] Le champ politique, du fait de cette séparation, est amené à se replier sur lui-même. En cela cette compétition s'avère du même coup autonome. L'action politique apparaît alors ambiguë, car le personnel politique doit s'adresser à deux auditoires très différents : celui des pairs-concurrents, et le public élargi des profanes. Une compétition pour la conquête d'un marché L'auteur utilise ensuite un vocabulaire économique pour représenter la réalité politique, assimilant les électeurs à des consommateurs, auxquels les acteurs politiques proposent des discours, des programmes d'action, des conceptions du monde Le vote traduit un achat des consommateurs, pour une politique donnée, et donc confère une certaine légitimité aux élus. [...]

[...] Les intérêts propres des représentants Gaxie distingue trois types d'intérêts pour les représentants. Les hommes politiques sont tout d'abord motivés par leurs intérêts individuels, à savoir le maintien et le renforcement de leur position dans le champ politique. D'autre part, les intérêts collectifs émergent lors des luttes entre partis ; les agents politiques tendent alors à faire valoir la promotion de leur parti au détriment de leurs intérêts propres. De même, les entreprises politiques collectives du type coalition se forment sur des enjeux collectifs, laissant de côté les profits individuels. [...]

[...] Les milieux politiques se caractérisent par une hiérarchie des postes. L'activité politique est aujourd'hui une activité à temps complet : les hommes politiques vivent pour et de la politique grâce aux indemnités et à la rémunération des permanents du parti. Même le militantisme est rétribué : formation intellectuelle, solidarité satisfaction personnelle de lutter pour ses idées. Mais il est à noter que les pratiques et les modes d'exercice divergent selon l'orientation politique des partis. Durant sa carrière, l'homme politique s'efforce de gravir les échelons de sa hiérarchie ; cette ascension se déroule dans le cadre d'un cursus honorum, soit un parcours aux étapes instituées. [...]

[...] Représentation et conversion Du fait du fonctionnement du système politique, les hommes politiques sont amenés à convertir les problèmes tels qu'ils sont vécus dans leur complexité, pour bâtir des schémas simples et susceptibles de mobiliser un grand nombre de citoyens. Ainsi les représentés doivent-ils passer sur les impasses des hommes politiques. La représentation et l'invention des groupes Gaxie s'oppose ici à la conception rokkanienne de la formation des partis politiques, qui seraient issus des clivages sociaux inhérents aux sociétés occidentales. [...]