C'est pour ton bien, Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant. Alice Miller
Résumé de la fiche de lecture
Comme dans son ouvrage précédent, Alice Miller s'attache ici au thème de l'éducation, qu'elle entend traiter d'un point de vue psychanalytique (conformément à sa compétence). Elle y dénonce en effet les dangers de l'éducation traditionnelle et ses conséquences dévastatrices tant au niveau de la personnalité de l'enfant qu'au niveau de la société. L'ouvrage va donc consister en une démonstration de sa conception selon laquelle l'éducation peut mener au « meurtre du psychisme de l'enfant », qui conduira inévitablement, à l'âge adulte, à la reproduction de la violence subie durant l'enfance
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Sommaire de la fiche de lecture
L'éducation ou la persécution du vivant
Le dernier acte du drame muet : le monde reste épouvanté
Christiane F
Adolf Hitler
Jürgen Bartsch
Extraits de la fiche de lecture
[...] Ainsi, ce n'est pas tant la souffrance liée à la frustration qui crée le trouble psychique chez l'enfant, mais l'interdiction de cette souffrance (que l'enfant s'impose pour l'amour de ses parents). Accumulés, ces sentiments vont à l'âge adulte nécessairement conduire à la recherche d'un exutoire pour s'exprimer qui se révélera être une conduite destructrice, à savoir la persécution de ses propres enfants, la toxicomanie, la criminalité ou encore le suicide. La destruction (de l'autre ou de soi même) intervient donc comme un moyen de décharge de la haine accumulée et refoulée pendant l'enfance au nom du grand principe de la pédagogie noire selon lequel tous les sentiments doivent être réprimés. [...]
[...] C - Jürgen Bartsch Dans ce dernier cas, Alice Miller entend retrouver à partir de ses actes criminels, des caractéristiques de l'enfance vécue par Jürgen Bartsch, qui né en 1946, a commis entre 16 et 20 ans quatre infanticides d'une indescriptible cruauté et une centaine de tentatives qui n'ont pas abouties. L'auteur rappelle que ces événements ont soulevé l'horreur et l'indignation de l'opinion publique d'autant plus que ni son enfance, ni son histoire ne semblaient a priori présenter de difficultés particulières. Ainsi, fallait- il nécessairement que cet enfant fût né anormal on ne voyait pas d'autre explication. [...]
[...] Ainsi, même s'il est en capacité de se souvenir des actes de violence subis, il ne pourra pour autant pas se remémorer les sentiments alors éprouvés, puisque réprimés. L'adulte n'a donc pas accès à son propre vécu d'enfant blessé, faible et en souffrance d'hier. En fait, il n'a pas intégré cette partie de lui-même à son moi, et c'est cette souffrance refoulée qui empêche la sensibilité de l'adulte aux souffrances des autres. C'est notamment cet aspect particulier de l'adulte ayant subi des mauvais traitements dans son enfance qui va le pousser vers la satisfaction de ce besoin compulsionnel de répéter sa propre histoire (concept d'identification à l'agresseur). [...]
[...] L'auteur le rappelle en énonçant une série de faits divers ayant eu lieu en l'espace d'un mois dans un canton d'Allemagne, et constituant de graves châtiments corporels. De même, elle cite un document publié par un organisme allemand luttant contre la maltraitance, qui recense les différentes formes de châtiments encore utilisés aujourd'hui. Cependant, ces situations sont encore trop souvent négligées ou passées sous silence, ce qui ne fait qu'alimenter le processus de répression intérieure de la souffrance de ces enfants, et ainsi, favoriser son expression par des actes compulsifs de répétition. [...]
[...] A partir de là, nous pouvons donc tous être victimes de l'enfant maltraité. Par cette proposition de prise de conscience, Alice Miller appelle à ce que l'opinion publique n'accepte plus que soient dissimulés les mauvais traitements au service de l'éducation qui est ainsi conçue non pas tant pour le bien de l'enfant que pour satisfaire les besoins de puissance et de vengeance de l'éducateur. Critique personnelle Un livre à mettre d'urgence entre toutes les mains voilà le commentaire qu'on peut lire au dos de cet ouvrage, et qui me semble traduire exactement l'avis que je vais défendre dans cette partie critique. [...]