Scolarité chaotique aux XVIIème XVIIIème siècles : l'exemple des élèves du collège de l'oratoire du Mans
Résumé de l'exposé
Le cursus scolaire est très irrégulier et il peut être qualifié de personnalisé à chaque élève. L'âge d'entrée au collège n'est pas fixé et les redoublements sont plus ou moins fréquents selon les classes. Il existe un cursus type qui est de parcourir l'ensemble des niveaux sans redoubler et sans interruption de la scolarité. Pourtant, la réussite de ce modèle reste rare, et nombreux sont les écoliers qui abandonnent leurs études avant leur terme.
Il est assez difficile de traiter de ce sujet au collège du Mans. En effet, les registres contiennent peu d'informations sur l'âge des élèves, exception faite des listes des séminaristes et de quelques autres cas dispersés. Mais pour compléter ces lacunes, nous tenterons des comparaisons avec d'autres établissements afin de mieux discerner les cursus scolaires et de comprendre leur éventuelle évolution.
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Sommaire de l'exposé
De l'extreme hétérogénéité à l'harmonisation de l'âge par classe.
L'âge d'entrée au collège et au seminaire.
La moyenne d'âge par classe.
Une scolarité plus ou moins chaotique.
Une forte proportion de cursus inacheves.
Une progression irréguliere des classes.
Extraits de l'exposé
[...] Puis Jacques-Auguste redouble une nouvelle fois en troisième. On peut donc affirmer que cet élève connaît de véritables soucis scolaires pendant cinq ans, puis contrairement à toute attente, il continue ses études. Il quitte l'établissement en août 1750, il est alors élève de logique. Pour atteindre ce niveau, cet écolier est resté dix ans au collège. Ce dernier exemple présente un élève qui malgré ses trois redoublements réussit tout de même un cursus complet. Quant à André d'Orgueil, il est élève de sixième à la rentrée 1771[25]. [...]
[...] On remarque que les écoliers de moins de seize ans inclus ne représentent que 17% des effectifs et sont par conséquent nettement minoritaires. Ces résultats correspondent à une vérité pour les futurs séminaristes, néanmoins on peut se demander s'ils reflètent la réalité pour les autres élèves ? Ce fait n'est pas si évident à prouver puisqu'en débutant dès sept ans sa scolarité, un garçon peut atteindre la logique vers treize ans. Par conséquent, la moyenne calculée précédemment à dix-neuf ans peut paraître assez élevée dans ce contexte. [...]
[...] A.D.72, D ADDITIF 1 (1660-1668). A.D.72, D ADDITIF 6 (1709-1751). [...]
[...] Parmi eux, quatre atteignent la classe de physique en 1747, c'est-à-dire sans redoubler. Ces garçons, Jean-Baptiste Boutaisser, Jean-Baptiste Gaupuceau, Léonard Monsallier et Augustin Blanchardon, forment une certaine élite intellectuelle. Mais dans les autres classes étudiées, on ne retrouve généralement qu'un seul garçon : Julien du Mur réussit ce pari entre 1771 et 1778[19] et Pierre Vincent entre 1700 et 1707[20]. B. UNE PROGRESSION IRREGULIERE DES CLASSES La progression des classes est ponctuée de redoublements et d'arrêts temporaires de la scolarité : le cursus scolaire est truffé d'obstacles. [...]
[...] Par conséquent, il reste six années sur les bancs du collège de l'Oratoire. Durant cette période, il redouble une fois sa sixième (il est inscrit dans le registre à la rentrée 1739 et 1740), sa cinquième (1741 et 1742) et enfin sa quatrième (1743 et 1744). Ce cursus est peu classique pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la fréquence de ses redoublements est régulière soit une année sur deux et concerne trois classes consécutives. Généralement, les parents retirent rapidement leur fils du collège lorsque celui-ci ne réussit pas ses études. [...]