Boudon, La place du désordre: le paradigme de l'action
Résumé de la fiche de lecture
Une étude, menée par Coleman en 1966, a une conclusion surprenante : elle montre que le processus de diffusion des innovations médicales prend une forme tout à fait différente selon que l'on considère les médecins exerçant à l'hôpital ou ceux recevant dans un cabinet (alors les deux types de médecins soignent les mêmes maladies, chez les mêmes catégories de patients). Pourquoi ce phénomène ? Pourquoi ce processus de diffusion se traduit-il de deux façons différentes ? Cet exemple de phénomène social ? c'est-à-dire de phénomène affectant des collectivités humaines et dérivant de l'agrégation d'actions ou de représentations individuelles ? sera un fil conducteur de l'étude de l'extrait de La place du désordre par Raymond Boudon. Il permettra d'illustrer et de définir les principes du paradigme weberien de l'action qui est, en quelques mots, une façon théorique de penser selon laquelle les phénomènes sociaux doivent être analysés « comme la résultante d'un ensemble d'actions individuelles ». Dans le texte sur lequel porte l'étude, Boudon insiste sur l'importance de ce paradigme pour les sciences sociales et cherche à montrer qu'il est universalisable. Le but de ce texte est principalement méthodologique. L'objectif de cette fiche de lecture consistera à décrire et à étudier la portée de la méthode d'analyse reposant sur le paradigme de l'action : l'individualisme méthodologique. Après avoir compris comment fonctionnait le paradigme de l'action, on pourra monter pourquoi il est universalisable. La conclusion sera l'occasion d'une réflexion critique sur le texte ; elle permettra de réfléchir à la cohérence du raisonnement de Boudon.
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Sommaire de la fiche de lecture
Le paradigme wébérien de l'action correspond à une méthode d'analyse
La description ' phénoménologique ' est un moment indispensable à l'analyse
La structure de l'explication est de forme M = MmSM'
La rationalité de l'individu et l'insuffisance des autres méthodes font du modèle wébérien un modèle universalisable
La notion de rationalité
Parce que les autres méthodes ne sont pas satisfaisantes
Extraits de la fiche de lecture
[...] Simon), c'est-à-dire que l'individu évoluant dans un univers incertain dans lequel il ne peut avoir accès à toute l'information, il va faire ses choix avec l'information dont il dispose mais aussi avec une certaine part d'arbitraire et d'intuition. L'individu agira tout de même de manière rationnelle. Cette notion de rationalité limitée atténue la frontière entre rationalité et irrationalité. ii. Notion de rationalité et comportement guidé par des représentations ne sont pas incompatibles On peut être amené à opposer la notion de rationalité au fait que le comportant humain soit parfois guidé par des représentations. [...]
[...] Boudon, La place du désordre : le paradigme de l'action Pourquoi le processus de diffusion des produits pharmaceutiques prend une forme différente selon que l'on considère la population des médecins travaillant en milieu hospitalier ou les médecins installés en cabinet ? Une étude, menée par Coleman en 1966, a une conclusion surprenante : elle montre que le processus de diffusion des innovations médicales prend une forme tout à fait différente selon que l'on considère les médecins exerçant à l'hôpital ou ceux recevant dans un cabinet (alors les deux types de médecins soignent les mêmes maladies, chez les mêmes catégories de patients). [...]
[...] - Le deuxième ne côtoyant pas ses confrères chaque jour et étant, de plus, en concurrence avec eux, va s'appuyer beaucoup plus largement sur l'information de l'industrie pharmaceutique. D'où une utilisation du produit dès son entrée sur le marché qui pourra s'arrêter si le médecin a de mauvais échos du produit (par les revues médicales ou autres sources impersonnelles). C'est donc parce que les situations du médecin de cabinet et du médecin d'hôpital sont différentes que leurs actions individuelles vont être différentes ce qui, par agrégation conduira à une régularité. [...]
[...] Les critiques faites au paradigme de l'action sont facilement contestables Le modèle wébérien n'est pas reconnu par tous. On lui oppose diverses critiques ou paradigmes alternatifs : les paradigmes positivistes ou naturalistes selon lesquelles les sciences sociales devraient s'inspirer étroitement des sciences de la nature : or, cela revient à écarter l'individu de l'analyse. Il a aussi été argumenté que l'on ne pouvait pas comprendre les motivations d'un individu et qu'il fallait donc abandonner cette méthode. Comment, dès lors que l'on écarte l'individu de la réflexion, expliquer des faits sociaux qui résultent de l'agrégation de ses comportements ? [...]
À propos de l'auteur
Milène G.Etudiante + cours de français et de soutien