La décennie 1919-1929 tient dans l'histoire économique une place ambiguë. C'est une phase de « normalisation » précaire entre les bouleversements de l'économie de guerre et de la catastrophe de 1929. La grande dépression des années 30 n'a pas seulement éclipsé le souvenir des difficultés de l'après guerre, elle a conduit aussi, bien souvent, à magnifier par contraste la « prospérité perdue » des années 20
Dépendance financières, déséquilibres et instabilité monétaires
Extraits de l'exposé
[...] La stabilisation apparente de la fin des années 20 précède ainsi de fort peu la rupture de 1929-1931, et ce n'est sans doute pas une simple coïncidence. [...]
[...] Les déséquilibres des années 20 Introduction La décennie 1919-1929 tient dans l'histoire économique une place ambiguë. C'est une phase de normalisation précaire entre les bouleversements de l'économie de guerre et de la catastrophe de 1929. La grande dépression des années 30 n'a pas seulement éclipsé le souvenir des difficultés de l'après guerre, elle a conduit aussi, bien souvent, à magnifier par contraste la prospérité perdue des années 20. G. Rees : Jamais dans l'histoire de l'humanité, la richesse ne s'était encore accrue si vite, ni à une pareille échelle ; jamais la solution des problèmes fondamentaux de la production n'avait paru aussi proche. [...]
[...] Ainsi l'influence déstabilisante de l'investissement extérieur américain doit s'interpréter comme la résultante de facteurs institutionnels, politiques et proprement économiques. L'évolution monétaire mondiale consécutive à la guerre de 1914 : L'étalon devises-or (établie en 1925pour la et en 1928 pour le franc) est intrinsèquement instable : il instaure, entre les différente monnaies, une interdépendance telle que le risque de répercussions en chaîne, en cas de crise monétaire d'un pays, s'en trouve considérablement accru ; la masse monétaire mondiale dépend de l'évolution des balances des paiements (effet déflationniste en cas d'excédent des pays à devise clef ; effet inflationniste en cas de déficit) ; enfin, toute perte de confiance dans une devise clef peut donner lieu à des demandes de remboursement en or, aggravant par là même la menace qui pèse sur cette devise, tout en provoquant du même coup une contraction globale du montant des liquidités internationales. [...]
[...] Parmi les économies européennes, la GB est de loin la plus touchées en 1920- 21. La crise britannique semble tout à fait parallèle à la crise américaine. En avril 1920, la Banque d'Angleterre relève aussi son taux d'escompte à malgré les répercussions prévisibles sur l'activité interne : l'objectif prioritaire est de soutenir le cours de la livre vis-à-vis du dollar. La montée du chômage en 1921 dépasse en GB comme aux USA les taux de chômage maximaux enregistrés avant 1914 ; la production industrielle diminue plus, en 1921 dans les 2 pays, que lors des crises les plus sévères de 1870-1913. [...]
[...] Demeurées à l'écart du boom, elles ressentent assez peu les effets de la crise. La baisse mondiale des prix de gros exerce temporairement un effet modérateur sur l'inflation française. Le taux de chômage en 1921, n'est que, de en Allemagne en France, et de plus de 11% pour la GB. D'autre part la France et l'Allemagne bénéficient à cette époque d'une nette amélioration des termes de l'échange, grâce à l'effondrement du prix mondial des produits primaires. Leurs exportations restent stimulées par la dépréciation du francs et du mark sur le marché des changes, ce qui sur -compense l'inflation interne. [...]