En quoi l'éducation constitue-t-elle un arbitrage économique ?

Alice G.

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En quoi l'éducation constitue-t-elle un arbitrage économique ?

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L'éducation occupe une place grandissante dans notre société, les populations devenant conscientes de sa nécessité. Par exemple, ce week-end avait lieu le salon de l'éducation à Paris, pour aider les jeunes à s'orienter. L'éducation est l'action d'éduquer, d'instruire, de former un individu, et elle constitue aujourd'hui un véritable arbitrage économique. Un arbitrage économique correspond à la répartition par un agent économique de son revenu entre épargne et consommation. Depuis un siècle, de plus en plus d'individus et d'entreprises choisissent d'investir dans l'éducation. Pourquoi une telle prise de conscience s'est-elle opérée ? En quoi l'éducation constitue-t-elle un arbitrage économique, aussi bien du côté des individus que du côté des entreprises ?
Tout d'abord, nous expliquerons pourquoi les individus choisissent d'investir dans l'éducation, avant de montrer, dans une deuxième partie que l'éducation constitue aussi un arbitrage économique de la part les entreprises.

Sommaire

L'éducation constitue un arbitrage économique de la part de l'individu : c'est un investissement en capital humain qui se révèle être rentable pour lui
1. La théorie du capital humain montre que l'éducation est un investissement rentable
2. Mais cette théorie a ses limites
L'éducation constitue un arbitrage économique de la part l'entreprise : c'est un investissement en capital humain qui se révèle être rentable pour elle
1. La formation spécifique se distingue de la formation générale
2. La formation spécifiques des salariés par les entreprises : un investissement rentable

Extraits

[...] L'éducation concerne le capital humain. Les réflexions sur la relation entre éducation et productivité remontent à Adam Smith en 1777. Mais la théorie du capital humain a vraiment été développée aux Etats-Unis dans les années 1960, et surtout par Gary Becker en 1964. Le capital humain désigne l'ensemble des capacités physiques et intellectuelles, l'ensemble des connaissances, des qualifications, des compétences et des caractéristiques d'un individu ou d'un groupe d'individus, qui favorisent la création d'un revenu monétaire ou extra monétaire. L'idée de base de la théorie du capital humain est de considérer que l'éducation est un investissement rentable car elle augmente la productivité de celui qui la reçoit. [...]

[...] De plus, l'éducation est un investissement risqué car la possibilité d'échec ou d'abandon est à envisager. Enfin, s'il existe une très grande corrélation entre niveau de formation et niveau de gain, les gains d'individus ayant le même niveau d'éducation varient fortement. Ainsi, des théories alternatives répondent à la théorie du capital humain. La théorie du signal par exemple, développée par Spence en 1973, considère que l'éducation n'augmente pas véritablement le niveau de productivité, mais qu'elle sert à sélectionner les individus. [...]

[...] Individu et entreprise effectuent donc un arbitrage économique : ils choisissent d'investir dans l'éducation au lieu de saisir d'autres opportunités car cela leur paraît rentable. L'éducation revêt une importance capitale dans le monde contemporain, car si l'investissement en capital humain est rentable pour l'individu et l'entreprise, il est également largement profitable à la société ; se pose alors la question de l'intervention de l'Etat dans l'éducation. En outre, le capital humain est inégalement distribué dans le monde et les pays qui disposent d'un niveau de capital humain plus faible connaissent un retard de développement. [...]

[...] En outre, l'individu peut raisonner en termes d'arbitrage travail loisir. S'il est vrai qu'il passe de longues heures à étudier souvent dans une ambiance de stress, et qu'il fait de nombreux sacrifices, une fois son diplôme en poche, il aura, comme le montre la théorie du capital humain, un salaire plus élevé que s'il n'avait pas étudié et il pourra donc consacré moins de temps au travail et plus de temps au loisir. Des études économiques portant sur le revenu et l'éducation montrent que le capital humain est, en moyenne, un bon investissement. [...]

[...] Par exemple, un ouvrier qui apprend le maniement d'un robot servant à assembler une partie d'un type de voiture produit uniquement dans l'entreprise qui l'emploie. Dans le cas de la formation spécifique, le financement est souvent assuré à la fois par l'entreprise et par le travailleur. En effet, pendant la période de formation, le salaire reçu par le travailleur est inférieur à celui qu'il aurait pu recevoir à l'extérieur de l'entreprise. Cette différence mesure sa contribution à la formation spécifique, mais il reste supérieur à sa productivité en valeur, net des coûts économiques de la formation. [...]

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