Rueff (Jacques), 'l'assurance chômage', cause du chômage permanent
Résumé de la fiche de lecture
'L'assurancechômage, cause du chômage permanent' est publié en 1931, au moment où la crise économique atteint l'Europe et où les Etats-Unis s'enfoncent dans la dépression (près de 40% de chômage). Le problème des causes du chômage est donc crucial. L'analyse de Rueff repose sur ce postulat : le marché du travail est un marché comme les autres, équilibré par le salaire réel. Son argument principal consiste à dénoncer la rigidité des salaires permise par l'assurance chômage : elle rend le rééquilibrage prix/salaires impossible et empêche donc la résorption naturelle du chômage, créant ainsi du chômage permanent
La corrélation chômage/ rapport de l'indice des salaires et de l'indice des prix
Le chômage créé est permanent
Réfutation des autres théories explicatives du chômage
Réfutation de l'explication par la crise des débouchés internationaux
Réfutation d'un argument néo-malthusien : ' il n'y a pas de travail pour tout le monde'
Réfutation de l'idée selon laquelle le chômage est dû à la politique de déflation de l'Angleterre
Extraits de la fiche de lecture
[...] En fait cette rigidité des salaires à la baisse est due à la puissance des syndicats en Angleterre : de plus, la discipline syndicale est permise par l'indemnisation du chômage (dole) instituée en 1911. C'est selon Jacques Rueff là qu'est la cause profonde du chômage en Angleterre : l'indemnisation du chômage pervertit les mécanismes du marché et instaure un déséquilibre permanent : alors que la flexibilité des salaires permettrait à moyen terme de résorber le chômage dû à des chocs exogènes par un rééquilibrage du salaire réel, l'assurance-chômage produit du chômage institutionnel. [...]
[...] Plus encore : lorsque qu'il y a chômage permanent au moment où les débouchés changent, c'est là encore à cause de la rigidité des salaires à la baisse. En effet, lorsque les salaires sont totalement flexibles, les travailleurs constatent que leur salaire diminue, et donc cherchent du travail dans un secteur qui a plus de débouchés et donc besoin de main d'?uvre. Si les salaires sont rigides : maintien des effectifs mais crise des débouchés : il y a donc licenciements et chômage permanent. [...]
[...] Or si l'on instaure un salaire minimum, il sera artificiellement plus avantageux d'investir que d'embaucher : là encore, il y aura création de chômage permanent. Les mécanismes du marché permettent naturellement à tous de travailler ; la hausse des salaires n'est possible que par le développement de l'industrie. Cet argument permet également de réfuter l'idée selon laquelle le chômage est dû à la concurrence des pays où la main d'?uvre est moins chère. En effet, si des minima sociaux étaient fixés au niveau international, cela provoquerait seulement le remplacement du travail par le capital. [...]
[...] Or ici le chômage persiste. Avant l'institution d'une allocation chômage, les salaires baissaient avec les prix : la résorption du chômage était donc spontanée, même s'il existait un chômage temporaire le temps que les salaires rattrapent les prix. Mais ce mécanisme est rendu impossible par l'indemnisation du chômage, qui est une sorte de salaire minimum déguisé. L'ajustement est rendu impossible. De plus, selon Rueff, les gains de productivité dus aux progrès techniques ne suffiront pas à absorber le chômage ainsi créé. [...]