L'Union Européenne et l'éducation

Extraits de l'exposé

[...] Principe de subsidiarité et logique de coopération. La logique de coopération se traduit tout d'abord par la valeur juridique non contraignante des actes pris par la Communauté dans ce domaine. Cette dernière n'est ici qu'une structure de concertation, d'appui et de proposition, mais son action est soumise au principe de subsidiarité : l'Union Européenne ne peut jouer qu'un rôle complémentaire de celui des Etats membres, ce qui exclut toute harmonisation des législations nationales. Cette logique de coopération s'est imposée dès les débuts de la politique communautaire en matière d'éducation : en effet, dès les origines, les Etats membres ont cherché non pas à mettre en oeuvre par le haut un système éducatif européen commun, mais ils ont plutôt travaillé à améliorer la correspondance entre les systèmes éducatifs nationaux. [...]

[...] La cause en est, bien sur, et nous l'avons vu, la volonté des Etats. Mais derrière cette volonté, il y a en réalité une autre raison : le fait que les systèmes éducatifs européens connaissent de plus en plus les mêmes problèmes de sureffectifs, d'échec scolaire ou de chômage des jeunes. Autant de problèmes que les Etats européens ont préféré résoudre en commun. Mais cette action commune a ses paradoxes : d'un côté, cette volonté de traiter la question de l'éducation à l'échelle européenne marque bien un progrès dans la construction communautaire, vers une Europe des citoyens plus présente et plus prégnante au quotidien. [...]

[...] La défense de l'égalité des chances. La volonté de démocratisation se manifeste essentiellement par la défense de l'égalité des chances, afin que certains groupes ne subissent pas de traitement discriminatoire. Cette politique va concerner tout d'abord, dès 1977, les enfants de travailleurs migrants, puis à partir de 1989 les enfants de voyageurs en général. Dans cette optique, la question de l'enseignement à distance est aussi abordée. Puis en 1985, est décidé un programme d'action en faveur de l'égalité des chances entre hommes et femmes. [...]

[...] On le voit donc, l'action de la Communauté Européenne en matière d'éducation est non négligeable. Cependant, elle se heurte à une limite majeure qui perdure depuis ses débuts : le refus des Etats de confier à l'Europe une compétence supranationale en la matière. B. Politique communautaire et politiques nationales : l'Europe, simple complément des Etats membres 1. Un volontarisme communautaire indéniable. Certes, la jurisprudence de la CJCE a permis de définir, bien avant Maastricht, un champ d'action communautaire dans le domaine de l'éducation. [...]

[...] Enfin, il nous faut mentionner ici le programme TEMPUS, lancé en 1990, et qui non seulement s'adresse aux acteurs de l'enseignement supérieur dans les pays membres de l'Union, mais également prévoit une coopération avec les pays d'Europe centrale et orientale, des Balkans, de l'ex-Union Soviétique et avec la Mongolie. L'européanisation des enseignements nationaux. Enfin, pour faire naître une conscience européenne grâce à l'éducation, la Communauté tente de promouvoir une européanisation des enseignements nationaux au travers du programme Dimension européenne dans l'éducation, développé depuis les débuts de la politique communautaire de l'éducation, notamment par les deux précurseurs qu'ont été le Collège d'Europe de Bruges (mis en place en 1949) et l'Institut universitaire européen de Florence (créé en 1972). [...]