La société-Providence est-elle l'aboutissement de l'Etat-Providence ?
Résumé de l'exposé
Depuis le début des années 1980, la crise de l'Etat Providence fait partie des thèmes récurrents du débat politique, chaque parti essayant de trouver des solutions à la montée du chômage et de l'exclusion malgré un accroissement des dépenses publiques et des prélèvements fiscaux. L'Etat-Providence est crée à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la mise en place d'un système de protection sociale généralisée, unifiée et centralisé. L'Etat-Providence est un Etat qui, au nom de la démocratie, intervient directement et massivement dans le champ économique et social à des fins de régulations. Pour remédier à la crise de ce modèle, un autre concept est apparu dans les années 1990, surtout aux Etats-Unis, celui de « société Providence » : il repose sur des initiatives de la société civile et s'inscrit dans une démarche de responsabilité citoyenne. Les individus y sont au centre de la gestion de la solidarité à travers les collectivités locales et les associations. La société Providence serait un moyen de dépasser les limites de l'Etat Providence traditionnel et de répondre aux nouveaux besoins de la société ? Il faut alors s'interroger sur la pertinence de ce changement de paradigme en montrant qu'il s'inscrit dans une remise en question des fondements mêmes de l'Etat Providence traditionnel (I). Il s'agit ensuite de se demander si cette crise peut entraîner l'avènement d'une Société providence (II). Enfin, nous montrerons que loin de se substituer à lui, la société Providence est le moyen de renouveler l'Etat Providence (III).
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Sommaire de l'exposé
La remise en question de l'Etat-Providence traditionnel.
La fin de l'approche centralisatrice et universaliste.
La montée de la fragmentation sociale.
L'avènement de la société providence ?.
Le rôle nouveau de la société civile.
Les limites de la société providence.
La Société providence comme moyen de renouveler l'Etat Providence.
Vers un 'Etat Providence positif'.
Deux approches possibles de ce nouveau modèle social.
Extraits de l'exposé
[...] Cette approche centralisatrice et hiérarchique provoque un accroissement de l'intervention étatique dans les domaines social et économique et la naissance d'une véritable bureaucratie. Le citoyen bénéficie de la protection étatique mais l'Etat monopolise les fonctions de la solidarité en accordant peu de place à la société civile. Ce modèle d'Etat fonctionne bien dans l'après guerre c'est-à-dire en période de forte croissance économique et de faible chômage. Mais des dysfonctionnements apparaissent à partir de la crise des années 70, révélant ainsi l'inadaptation du système aux nouveaux besoins sociaux. [...]
[...] On peut dès lors faire de cette société civile le lieu d'une régulation sociale complémentaire à une régulation étatique défaillante : d'où le concept de Société providence comme substitution à l'Etat- Providence devenu obsolète. Cette société repose sur les relations humaines et sur les notions de responsabilité et de participation des citoyens via les associations et les organisations locales. Les individus sont donc réinsérés dans des réseaux de solidarité plus directs et la notion même de solidarité change : elle ne repose plus seulement sur des règles et des procédures mais elle a une dimension volontaire. Dans la Société Providence, l'État n'est plus le seul représentant de l'intérêt général. [...]
[...] La société-Providence est-elle l'aboutissement de l'Etat-Providence ? La remise en question de l'Etat-Providence traditionnel 1. La fin de l'approche centralisatrice et universaliste 1.2 La montée de la fragmentation sociale L'avènement de la Société providence ? 2.1 Le rôle nouveau de la société civile 2.2 Les limites de la Société-Providence III La Société providence comme moyen de renouveler l'Etat-Providence 3.1 Vers un Etat-Providence Positif 3.2 Deux approches possibles de ce nouveau modèle social BIBLIOGRAPHIE Lévesque Benoit, Fonction de base et nouveau rôle des pouvoirs publics: vers un Nouveau paradigme de l'État, Annals of Public & Cooperative Economics, décembre 2003. [...]
[...] Blair dans laquelle l'État n'y est plus qu'un «investisseur social opérant dans le contexte d'une société encourageant une protection sociale positive» (A. Giddens) : entre le tout marché et l'Etat producteur et planificateur, l'Etat se réduit au workfare state Les aides sont conditionnées à l'acceptation de toute activité. L'individu ne doit plus être assisté mais responsabilisé, l'Etat assure une aide conditionnée au mérite et se désengage dans certains services sociaux qui sont laissé à la société civile. Une approche plus sociale qui assure une solidarité plus large et ne laisse pas totalement au privé le soin de s'occuper des services sociaux : il s'agit de combiner aide de l'Etat et participation individuelle. [...]